Si l’on devait comparer Airbourne à un phenomene climatique, ce serait très certainement à un Tsunami. En effet, on sait ce que c’est, on sait d’ou ça vient, on sait où ca va … Par contre, ce que
l’on ne sait pas, c’est à quelle vitesse il va nous emporter. D’où notre déplacement au Zenith de Paris afin de découvrir LE phénomène AIRBOURNE.
Tout d’abord, force est de constater que les Australiens passent d’un Trabendo (600 personnes maxi) à un Zenith (6000 personnes maxi) en à peine 1 an, symptomique de l’engouement que suscite que le
groupe outre ses frontières. La salle n’est qu’à moitié pleine mais l’ambiance est rapidement bon enfant car carrément familiale (3 générations sont présentes).
On passera rapidement sur les prostitutes, groupe français chapoté par Philippe Manoeuvre, qui sonnait un peu comme les Inconnus, version Isabelle a les yeux bleus, mais en moins comique.
Viens ensuite Taking Dawn, qui s’apprête à sortir en Europe leur 1er album, Time to burn, chez Roadrunner, même label que la tête d’affiche du soir. Force d’être sur la route depuis plus d’1 an, le
groupe évolue dans un style rock/metal avec un quatuor qui mène à bien sa mission, c’est à dire chauffer la salle. Ces derniers commencent par Like a revolution, l’un de leur meilleur titre sur
leur 1er opus. Le leader Chris Babbit sait mettre le feu aux poudres, harranguant la foule, alors que les autres musiciens courrent de droite à gauche afin d’occuper au mieux cettre grande scène.
Le son est un quelque peu brouillon, dû certainement au fait que le groupe est arrivé en retard sur Paris et donc aux balances, le chauffeur de bus ayant disparu la veille à Amstersam (véridique
!!!). On attend avec impatience la chanson eponyme de l’album, avec son refrain, « halle-fuckin-luyah ». Toujours un peu brouillon mais le groupe s’en sort quand même bien, le public étant receptif
bien qu’il ne connaisse pas ce jeune groupe. Le chant est parfois faux, surtout quand Chris pousse dans les aigus (il est fan de Maiden) mais on retiendra un show energique et puissant.
Une trêve d’une demi heure pour se raffraichir avant l’ouragan de la soirée, que dis-je, le tsunami qui, pendant 1h30, nous a surpris de manière crescendo. Le groupe est ici pour défendre les
couleurs de leur nouvel opus, troisième du nom, No guts, no glory. Rien de mieux donc que de commencer par Raise the flag (porter le drapeau), le drapeau du rock n roll. Le groupe à la patate,
bouge dans tous les sens et ce Joel o’ Keefe est un vrai leader. Qu’est ce qu’un vrai leader ? Quelqu’un qui, que ce soit dans une salle de 300 personnes ou dans un stade contenant 100 000
personnes, met le feu. Joel arrive à lui tout seul à maitriser ce petit Zenith, alternant les chansons de leurs 3 albums, mais aussi en voyageant à travers la salle, suivi à la culotte par l’un des
roadies. En effet au milieu de leur set, Joel quitte les planches pour voyager dans la fosse avec sa guitare, et traverse totalement la salle parisienne pour arriver en face, dans les gradins, puis
au dessus de la console, tout en assenant le public de ses solos incisifs. Pendant ce temps la, les deux guitaristes et le frangin Ryan sont toujours sur scène, et assument pleinement la base
rythmique. Comment ne pas être emu par ce groupe qui mouille le maillot ? Le quatuor est on ne peut plus efficace et nous fait tantôt headbanguer, tantot rire car ce n’est pas tout ! Joel est aussi
très habile pour éclater les canettes de bières avec sa tête (après une petite dizaine de coups de tête) tout en maitrisant son chant et ses solos de guitares. Le groupe épate, surprend, détruit
tout sur son passage, et apres 1 rappel, revient sur scène pour une ultime chanson, qui n’etait pas prévue initialement. Le show a été somme toute assez court (entre 1h20 et 1h30) mais ô combien
intense. Le mur d’ampli Marshall a été poussé au maximum de ses capacités, et la prestation remarquable. Airbourne jouit d’une impressionnante aura sur scène et le public ne s’y trompe pas.
En dépit d’un public français qui n’est pas toujours très rock n roll et en retard sur ses collègues européens, notamment avec les Allemands, une vraie communion s’est liée ce soir la pour la plus
grosse date de la tournée européenne des Australiens. Quelque soit l’âge du spectateur, chacun est ressorti du Zenith avec un grand sourire, avec la certitude d’avoir assisté à un grand concert de
rock. Ce groupe, malgré ses 10 petites années d’existence, a tout d’un grand et je ne serais pas surpris de les revoir l’année prochaine dans cette même salle, mais à guichet fermé. Ne manquez pas
ce groupe sur scène car, en dépit d’une musique, il est vrai, sur album, très proche de leurs pères fondateurs (AC/DC), le groupe donne tout sur scène comme si cela devait être le dernier show de
leur existence et tout en les admirant, on a l’impression d’assister à la naissance d’un grand mythe. On en reparlera dans 20 ans …