…OU NOUS SOMMES TOUT, RIEN NI PERSONNE !
Déchéance humaine du soi dans un décor glauque, pauvre et sans joie, l’homme s’abandonne à son sort. L’âme se détache de son corps pour faire le choix d’un plongeon au cœur de l’univers parallèle, possible retour sans issue, sauf celle probable des bras cosmiques de la mort.
Mais avant d’embrasser la finalité de l’existence, celui qui est tout, rien, ni personne glisse son âme squelettique dans les entrailles de l’inconnu, la baladant dans les choses de l’invisibles, de l’irrationnelles, de celles qui non pas encore atteint le but de la vie, celui de la fin, la mort.
Ainsi Dieu lui offre un tout dernier rêve, l’ultime et le plus beau, celui de tout connaître sur le mystère de la vie, avant de s’offrir à la mort. Ceci au centre d’un voyage musicale exceptionnel, faiseurs d’enrichissements émotionnels profonds et magiques.
Dès lors le corps n’est que superflu, il n’existe plus, et l’âme sans détache sans remords, presque avec dédain*. Seule elle subsiste et le projette dans le vide, sans entrave, flottant et jouant avec les plus beaux éléments et décors néfastes d’une sphère au bleue terne.
Ainsi, PERSONNE s’apprête à embrasser l’oeuvre d’une vie, celle de Dieu tout puissant qui choisit de lui faire découvrir tous ses secrets avec l’époustouflant et le sensationnel de LIFE IS BUT A DREAM…
Désormais, PERSONNE y découvre l’histoire du monde, mais aussi forcément la sienne et celle de temps anciens, désormais révolus. LIFE IS BUT A DREAM… y enterre définitivement les jeux du passé (« Game OVER ») d’un AVENGED SEVENFOLD talentueux mais emmuré dans un manque certain de singularité !
Complètement (?) LIBRE est-il aujourd’hui, se délivrant sauvagement des chaînes du superflu, comme celui qui le visite maintenant. Ainsi les yeux de l’étranger seront les votres dans ce périple de toute beauté.
Mais, êtes-vous prêt(e) à tout savoir en échange d’un tout dernier souffle ?
Lui, ne se pose pas cette question, as-t-il le choix ? La vie terrestre le porte dans les couleurs éclectiques (les affects du groupe et sa culture musicale variée) à souhait, d’un AVENGED SEVENFOLD qui défile la vitesse de ses images dans des sons trouvant grâce à ses deux orbites vides et noires.
PREMIERE MARCHE
Sa première marche funeste se blottit au creux de tendres notes acoustiques, s’amourachant de sentimentaux ornements classiques (« Game Over »). Pour êtres balayés fougueusement par la folie simpliste désarmante. Ainsi respire le refrain, sur des accords saturés, une batterie épileptique et des voix frénétiques. Le velouté du classique et de la versatilité de la voix, désormais chaude et suave (crooner) détache un parfum de pure mélancolie. Emotions posées si chères à son cœur absent, qui reprennent l’ascendant définitif sur un jeu sonore qui s’achève comme il a débuté, avec grâce divine.
Dès lors les pointes légères et virevoltantes d’un acrobate vocal sensuel prononcent un good night, dont l’aventure amoureusement belle, continue à tracer ses empruntes sur le riffing indus de « Mattel ». Qui sous sa méchanceté apparente libère une exquise grandeur musicale (influences jazz). Tel un conte de fait, la méchanceté tonne son foudroyant courroux (les claviers spectraux, relayés par les guitares) avant d’être mis une nouvelle fois au tapis par sa rivale lumineuse de richesses grandiloquentes peu communes.
Sentimentales émotions épiques qui se consument sur des notes pianistiques, en prenant une tout autre tournure, oppressante et sombre (« Nobody »), languissant un riff rond et cyclique. A l’image d’une terre souillée que NOBODY foule de sa squelettique peau (« Nobody ») transpercé par un amas de refrains inoubliables qui s’envolent jusqu’à trouver son paroxysme, et ne faire qu’un en forme de choeurs profondément émouvants.
NOBODY
Sentiments humains, déclenchant un NOBODY froid et robotique (refrain), pourtant infiniment envoûtant, si hypnotique qui nous happe vers ses lèvres mécaniques. Machine originale et tubesque actionnant des mécanismes classiques (trompettes, violons), des guitares travaillées et très mélodiques d’où finit par jaillir une lumière de colère et de désespoir sur un long plaidoyer shred étincelant.
Jusqu’au grand saut libérateur dans l’œil du néant et ainsi lui faire regagner son corps céleste dans son enveloppe terrestre, laissant les adieux triompher.
Destructions, gravas, guerres, leurre d’un paradis artificiel, et retour à la source, naissance/mort, mort/naissance, c’est ainsi que les violons de fin retentissent !
Cependant cette « réconciliation vie-mort », ne voit pas le rêve ébouriffant de LIFE IS BUT A DREAM… s’interrompre. Bien au contraire, elle n’est qu’une étape pour le NOBODY, qui est transporté à nouveau vers d’autres immenses et complexes desseins à franchir, jamais sujets à l’étalage technique.
WE LOVE YOU
Bourrés d’accroches, qu’il escalade dans une grande pagaille grandiloquente. « Nous t’aimons » (« We Love You ») lui crie la voix de l’ombre (M.SHADOWS), que son pas cadencé foule sur ses différentes apparences, aussi glauques qu’enjouées (les voix tremblantes et artificielles). « We Love You » enchaîne les dissonances et pulsations indus tapageuses, pour s’éteindre succinctement sur l’exaltation d’un passage ambiant spatial, suivit d’une accélération redoutable et criarde au riffing hardcore. Alors le monde des machines et ses artifices se désintègrent dans un final lové sur un blues acoustique slide/bottleneck, où rugit le règne animal, et son roi.
Les cris d’amour du lion, plonge PERSONNE dans les entrailles du cosmos (« cosmic »), épopée foncièrement progressive, dominée par des guitares libertines, où la voix de l’ombre lui susurre dans l’oreille son grain chaud et séducteur. Les calvalcades des instruments, le fond danser (vocodeur) au milieu d’un silence sinistre.
LIFE IS BUT A DREAM… est fort d’une grande cohérence, même là où il est peu probable que ça soit le cas, comme ces illuminations des beaux matins (« Morning Day ») d’un classicisme trainant son spleen, puis s’aventurant dans des accents british psychédéliques, où NOBODY tutoie du doigt les étoiles (vocalises) de son GOD. Bruissements colériques revenant pour le faire tressaillir, puis l’abandonnant au beau milieu d’une mer de stalactites, lui nage dans un bouquet de fin aux roses noires et blanches (piano). Il ne redescend plus, et se laisse porter par l’exceptionnel beauté d’ « Erasier » (Vocodeur).
Celui qu’il lui accorde tout et rien, lui façonne alors un triptyque final pharaonique (« G » et ses voix féminines, (O)rdinary » très electro-funk, et « Death » l’ombre se veut crooneur sur un déluge de fin chevaleresque et diabolique), et tire les ficelles qui le retiennent en haut, pour lui fermer les yeux définitivement (« Life Is But A Dream… », piano instrumental de très haute volée) pour une mort rêvée inoubliable !
Ainsi le long sommeil éternel retentit…
LINE-UP :
M. SHADOWS – CHANT, PIANO (depuis 1999)
ZACKY VENGEANCE – GUITARE RYTHMIQUE , CHOEURS, PIANO (depuis 1999)
SYNYSTER GATES – GUITARE SOLO, CHOEURS (depuis 1999)
JOHNNY CHRIST– BASSE (depuis 2002)
BROOKS WACKERMAN – BATTERIE (depuis 2015)
TRACKLIST : (53m 25s)
01. Game Over
02. Mattel
03. Nobody
04. We Love You
05. Cosmic
06. Beautiful Morning
07. Easier
08. G
09. (O)rdinary
10. (D)eath
11. Life Is But a Dream…
…L’oeuvre titanesque de AVENGED SEVENFOLD s’achève sur un magnifique instrumental pianistique.
Conceptuellement, LIFE IS BUT A DREAM… été inspiré par les écrits et la philosophie d’ALBERT CAMUS, notamment par le roman L’ÉTRANGER, les paroles se veulent par conséquent enracinées dans l’existentialisme et l’absurde.
*Comme un beau papier cadeau, l’enveloppe corporelle ne trouve que peu de finalités dans l’existence !
DISCOGRAPHIE :
SoundingThe Seventh Trumpet (2001)
Waking The Fallen (2003)
City Of Evil (2005)
Avenged Sevenfold (2007)
Nightmare (2010)
Hail To The King (2013)
The Stage (2016)
LIFE IS BUT A DREAM… (2023)
PRODUCTION :
Le nouvel album qui succède à THE STAGE de 2016 a été écrit et enregistré en l’espace de quatre ans et a été produit par le groupe lui-même avec l’aide de JOE BARRESI (TOOL, QUEENS OF THE STONE AGE), puis il a été mixé par ANDY WALLACE (FAITH NO MORE, SLAYER).
ARTWORK :
L’artwork est l’œuvre de WES LANG.
SORTIE/LABEL :
Le groupe de heavy metal américain AVENGED SEVENFOLD sortira son nouvel album, intitulé LIFE IS BUT A DREAM…, le 2 juin 2023 via WARNER MUSIC.
FACEBOOK DU GROUPE :
https://fr-fr.facebook.com/AvengedSevenfold/
MA CHRONIQUE DU PREMIER SINGLE NOBODY :
https://www.loudtv.net/clips/avenged-sevenfold-la-vie-nest-quun-reve/
MA CHRONIQUE DU PRECEDENT DISQUE THE STAGE :
http://heavysound.kazeo.com/avenged-sevenfold-the-stage-a127389012
MA CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DE METALLICA 72 SEASONS :
https://www.loudtv.net/chroniques/metallica-coeur-fougueux-dun-vieux-guerrier-juvenile/