BLIND GUARDIAN : LET IT BE

Joe

Journaliste metal depuis 25 ans. Boss de Loud tv

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Date de publication : 21/08/2022

Mots-clés : Chroniques, News

Note de la rédaction :

 4.5/5

OU LE CHOIX COMMENCE, FINISSENT LE PARADIS ET L’INNOCENCE. ARTHUR MILLER.

Choix artistiques que BLIND GUARDIAN su toujours s’imposer, célébrant ainsi le cours d’une carrière, d’œuvres riches, complexes, originales, et de très haute lignée. Offrant alors à sa horde de fans bouillonnants et hystériques, un accès direct à l’entre d’un des paradis musical le plus exceptionnel qui soit. Même si cette élysée nous plonge pourtant très souvent au cœur de récits épiques, sombres et ténébreux.

LEGACY OF THE DARK LANDS

LEGACY OF THE DARK LANDS vit sa céleste sortie (2019), faire trembler les entrailles de la terre et déchirer le rideau du ciel de sa grandiosité. Unicité poussant son caractère orchestral à son paroxysme, dénudant la musique du groupe de tout autre instrument que ceux exprimés par la symbiose du classique et de la voix homérique de HANSI KURSCH. Tout deux, valsant amoureusement dans les abîmes les plus profonds et spectaculaires du talent créatif du monstre allemand.

Des sommets classiques qui ne pouvaient plus être dépassés, poussant le BLIND GUARDIAN à vivre un nouveau départ, moins démonstratif, plus direct et énergique mais tout aussi fort et émouvant. Tel fut le crédo, qui vit la création de cette nouvelle épopée qu’est THE GOD MACHINE.

Blind Guardian : pionnier en power metal

THE GOD MACHINE

Successeur bien plus percutant, où les arrangements opulents et les chœurs puissants sont toujours à l’œuvre, mais cultivés de manière beaucoup plus sélective, ciblée et retentissante. Dont la production capture l’essence même du son BLIND GUARDIAN, plus compact, puissant et dynamique. Toujours aussi racé, pourvu de moments cinématographiques, de mélodies archétypales et d’une grandiloquence sans équivalence.

THE GOD MACHINE sert de lien entre les œuvres du passé et celles d’aujourd’hui tout en rééquilibrant sa complexité au profit d’un net regain d’agressivité.

La machine de dieu invitant BLIND GUARDIAN a honorer ses racines, tout en l’incitant paradoxalement à explorer de nouveaux schémas inconnus, afin d’évoluer encore et toujours. Ce besoin vital et incompressible d’avancer particulièrement étayé par le travail d’ANDRE OLBRICH à la guitare, avec l’éclosion de sons différents plus CYBER PUNK, SPACEY à souhait, notamment sur « Life Beyond The Spheres » ou « Secrets Of The American Gods ».

COMPOSITIONS LOURDES ET RAPIDES

Les thématiques abordées sont variées, associant les chasses aux sorcières modernes ( « Deliver Us from Evil » a été inspiré par la pièce de théâtre THE CRUCIBLE d’ARTHUR MILLER qui est une réécriture du procès des Sorcières de Salem), la paranoïa, la guerre, sinistres sujets au service de certaines des compositions les plus rapides et lourdes que BLIND GUARDIAN ait composé depuis des lustres (« Deliver Us From Evil », « Damnation », « Violent Shadows », « Architects Of Doom » (fait référence à la série de SF Battlestar Galactica), « Blood Of The Elves »).

Mais THE GOD MACHINE nous plonge toujours dans ses voyages aux contes fantasy, avec trois titres qui puisent ainsi leur inspiration de trois héros du genre : « Violent Shadows » parle de Kaladan Stromblessed, héros de la saga Les Archives de Roshar de Brandon Sanderson, « Blood Of The Elves » est le nom du premier tome de The Witcher et « Damnation » fait référence à Kvothe, personnage emblématique du Nom du Vent de Patrick Rothfuss.

LES ÉMOTIONS

Cependant tout aussi grandiose que soit l’art musical de BLIND GUARDIAN, il ne peut exister sans émotions. THE GOD MACHINE en est pourvu jusqu’à la moelle, instants aux émulsions tout aussi intenses que diverses. Et ce grâce en partie (et principalement) à la voix stratosphérique (quelle voix!) de HANSI KURSCH, capable d’émouvoir au plus haut point (« Damnation » et son début vocal rappelant BLACKIE LAWLESS de WASP, « Secrets Of The American Gods », le sensationnel « Life Beyond The Spheres » ) autant que de faire frémir d’angoisse (« Violent Shadows », « Architects Of Doom », « Destiny » lorgnant sur le mythique QUEEN).

LET IT BE NO MORE

Mais ne pas évoquer « Let It Be No More » serait gageur tant elle tient une place à part sur cette nouvelle œuvre, autant sur le plan musical que personnel. Elle parle du décès de la mère d’HANSI et commence sur des sonorités discordantes, contre-temps et une Instrumentation quasi acoustique contrastant avec un refrain méchamment heavy. Une emprunte émotionnelle particulière, qui suinte de trémolos émouvants dans l’organe vocal d’HANSI.

CAPTIVANT, ADDICTIF ET SAVAMMENT ARRANGÉ

Ainsi, THE GOD MACHINE est le fruit d’un travail de groupe, captivant, addictif et savamment arrangé dans la plus pure tradition des disques avec lesquels BLIND GUARDIAN a atteint les sommets (les années 90), rejetant pourtant l’immobilisme et la stagnation.

UN MONDE MALADE ET TRES INCERTAIN

Même si Il rappellera les premiers opus du groupe avec des titres résolument speed metal comme « Deliver Us from Evil », « Architects Of Doom » ou « Violent Shadows ». Volonté pertinente de choisir dans toutes les compositions créaient pour l’occasion, certains des sons les plus denses, heavy, et compacts. Et ce afin de se différencier du conceptuel et symphonique Legacy Of The Dark Lands tout en collant à la tension parfois extrême régnant au sein d’un monde malade et très incertain.

CHACUN PORTE SA MERE EN SOI. QU’ELLE SOIT MORTE OU QU’ELLE AIT FUI, ELLE PESE TOUJOURS, FUT-CE DE SON ABSENCE. LOUISE L. LAMBRICHS.

A LA MÉMOIRE DE LA MÈRE D’HANSI KURSCH, JE DÉDIE MA CHRONIQUE

LINE-UP :

HANSI KURSCH (Chant)

ANDRE OLBRICH (Guitare)

MARCUS SIEPEN (Guitare, guitare acoustique)

FREDERIK EHMKE (Batterie, Percussions, Flûte)

MICHAEL SCHUREN (Claviers (live))

THOMAS HACKMANN (Choeurs (studio))

OLIVER HOLZWARTH (Basse (studio))

OLAF SENKBEIL (Choeurs (studio))

Pat Bender (Claviers (studio))

TRACKLIST : (51min 05s)

01. Deliver Us From Evil
02. Damnation
03. Secrets Of The American Gods
04. Violent Shadows
05. Life Beyond The Spheres
06. Architects Of Doom
07. Let It Be No More
08. Blood Of The Elves
09. Destiny

DISCOGRAPHIE :

Battalions Of Fear (1988)

Follow The Blind (1989)

Tales From The Twilight World (1990)

Somewhere Far Beyond (1992)

Imaginations From The Other Side (1995)

The Forgotten Tales (1996)

Nightfall In Middle-Earth (1998)

A Night At The opera (2002)

A Twist In The Myst (2006)

At The Edge Of Time (2010)

Beyond The Red Mirror (2015)

Twilight Orchestra: Legacy of the Dark Lands (2019)

THE GOD MACHINE (2022)

PRODUCTION :

Enregistré aux TWILIGHT HALL STUDIOS, Grefrath-Oedt, en Allemagne de mars 2020 à mars 2021

Produit par CHARLIE BAUERFEIND et BLIND GUARDIAN.
Conçu par CHARLIE BAUERFEIND, TOMMY GEIGER.

Mixé par JOOST VAN DEN BROEK avec l’aide de JOS DRIESSEN à SANDLANE RECORDING FACILITIES, Pays-Bas

Masterisé par JAAKKO VIIHITALAHDE à VIRTALAHDE MASTERING, Finlande en août 2021.

ARTWORK :

L’artwork est réalisé par PETER MOHRBACHER.

BLIND GUARDIAN entretien un lien fort puissant depuis toujours entre ses compositions Power Metal Symphonique et la littérature des plus grands auteurs fantastiques. Ce qui se retrouve sur la pochette époustouflante et apocalyptique de l’icône de la fantasy américaine PETER MOHRBACHER, qui taquine un panoptique de contes fantastiques et de perspectives plutôt sombres.

Photos de DIRK BEHLAU.