On est en 1956 (le 09 septembre), l’Amérique puritaine découvre un jeune gamin de vingt et un ans à la voix chaude comme l’amour, au déhanché incandescent, et au charme ravageur. Trois soirs, où il allumera littéralement le ED SULLIVAN SHOW par des performances scéniques qui feront date et qui secoueront le monde du rock pour toujours. L’hystérie est totale, soixante millions de téléspectateurs assistent à la première prestation du jeune ELVIS PRESLEY, les audiences monteront encore plus, bien plus les deux autres soirs (28 octobre 1956, et 06 janvier 1957). ED SULLIVAN fut débordé par cette toute nouvelle frénésie musicale et corporelle. Il ordonnera même aux cameramen lors de la dernière prestation de filmer ELVIS au-dessus de la ceinture. A cet instant, PELVIS fut né sur une première œuvre désormais devenue légendaire (« blue suede shoes », « heartbreak hotel», « Blue moon », « i love you because », « tutti frutti », « i got a woman », « money honey », « lawdy miss Clawdy »), puis sera consacré KING quelques temps plus tard au sein du royaume ROCK N’ ROLL, devenu sien.
Que dire de PRESLEY, si ce n’est qu’il est et restera l’un des plus grands chanteurs de toute l’histoire de la musique. Une voix de noir sur une bouche en cœur de blanc, l’alliance de la country (des blancs) avec celle du blues (des noirs), une rage délurée sur un côté paillette, avouons-le, il fut précurseur sur presque tout. « Avant ELVIS, il n’y avait rien » avait dit un jour JOHN LENNON (THE BEATLES), saluant le rôle essentiel joué par le KING, pour faire rentrer le ROCK N’ ROLL dans la culture populaire des États -Unis et du monde entier. Depuis sa mort en 1977, le roi est devenu mythe, inspirant les plus grands, ses tubes devenant éternels. Et ce n’est pas GLENN DANZIG (DANZIG, ex: THE MISFITS) qui dira le contraire, lui qui déjà dans le passé reprit par deux fois les chansons de PRESLEY avec son célèbre groupe éponyme DANZIG (« trouble » sur le EP THRALL-DEMONSWEATLIVE, de 1993, ainsi que « let yourself go » perpétrée sur l'album de covers SKELETONS paru en 2015) mais aussi déjà bien avant avec THE MISFITS.
Aujourd’hui Glenn Danzig fait encore mieux avec tout un disque de reprises consacrées à son idylle de toujours, auquel il voue une véritable passion. Et qui s’en plaindrait, sûrement pas moi ! J’ai toujours pensé à l’écoute de DANZIG, notamment avec ses trois premières cuvées anthologiques, que la voix de GLENN était plutôt très proche d’une autre icône: JIM MORRISON (THE DOORS), sans y voir dans un premier temps, la relation spirituelle le liant à la légende américaine. A première vue DANZIG SINGS ELVIS ne fera pas rêver grande monde. Son histoire non plus. GLENN DANZIG n’a plus la voix de ses meilleures années, perdant déjà de sa splendeur dans les années 90. En plus le disque devait être produit par le grand RICK RUBIN (célèbre producteur américain à l’initiative du fameux duo RUN-D.M.C. et AEROSMITH « walk this way ») sur son label AMERICAN RECORDING comme les premières œuvres majeures du groupe, ce qui ne fut malheureusement pas le cas (sortie finalement sur le label CLEOPATRA RECORDS). Certains peu connaisseurs, y critiqueront aussi l’artwork, pourtant à tort. Le travail graphique et la palette de couleurs respectent scrupuleusement les codes utilisés à l’époque sur les pochettes du KING. Le chanteur au premier plan entouré de lumières flashy. Certes kitch, peu inspiré, mais jadis c’était ainsi. Heureusement le contenu est une franche et belle réussite !
Un GLENN supplée par ses deux comparses de grand talent, JOEY CASTILLO (QUEENS OF THE STONE AGE), et TOMMY VICTOR (PRONG). Une set-list très équilibrée entre la deuxième partie des années cinquante (Le label SUN RECORDS), les musiques de films des années soixante où apparaît le roi, ou bien la période des seventies qui marqua le retour (premier comeback le 01 décembre 1968) au sommet de son art d’ELVIS. Les Américains évitant les trop gros classiques déjà mille fois repris. Quelques moments brûlant de ROCK N’ ROLL avec « babe let’s play house », « 'When It Rains It Really pours », « one night », sans doute pas assez à mon goût. Car GLENN œuvre surtout dans un registre doux, très crooner, baladant sa voix sur des chansons calmes comme les magnifiques « love me », « youg and beautiful », chaleur, sensualité sont à l’honneur, à l’instar du petit gars de TUPELO (lieu de naissance de PRESLEY).
Trois pistes sortent du lot, le groove glaçant de « fever », le vieux blues cradingue de « like a baby », ainsi que l’envoûtante « always on my mind », où TOMMY VICTOR nous gratifie dans un joli solo. Il est vrai, que la voix de GLENN se fatigue, mais elle semble portée tout du long par l’aura d’ELVIS, par l’émotion incroyable que dégageait son timbre et ses chansons. Un disque qu’on se passe d’une seul traite et que l’on se surprend à vouloir réécouter. Un hommage à son idole d’une grande simplicité et d’une authentique sincérité.
LINE-UP:
GLENN DANZIG : CHANT
TOMMY VICTOR : GUITARE
JOEY CASTILLO : BATTERIE
Danzig Sings Elvis Tracklist:
01. Is It So Strange
02. One Night
03. Lonely Blue Boy
04. First In Line
05. Baby Let’s Play House
06. Love Me
07. Pocket Full Of Rainbows
08. Fever
09. When It Rains It Really Pours
10. Always On My Mind
11. Loving Arms
12. Like A Baby
13. Girl Of My Best Friend
14. Young And Beautiful
CHRONIQUE DEDIEE A JOE STEPIENSKI, GRAND FAN DU DUO GLENN DANZIG/TOMMY VICTOR.
PAPABORDG POUR LOUD TV.
One Response
[…] https://www.loudtv.net/news/chronique-du-nouvel-album-de-danzig-une-offrande-au-king/ […]