« DANS LES TENEBRES QUI M’ENSERRENT
NOIRES COMMES UN PUITS OU L’ON SE NOIE
JE RENDS GRACE AUX DIEUX, QUELS QU’ILS SOIENT
POUR MON AME INVINCIBLE ET FIERE ».
INVICTUS (1875) de WILLIAM ERNEST HENLEY.
Dans un brouillard profondément obscure, le train fantomatique qui nous conduit vers l’enfer sismique canadien fend l’atmosphère moisi en deux, roulant à une vitesse vertigineuse. Un bolide super hargneux, écrasant toute forme de vie hostile à sa grandeur et sa majesté. Un passage bestial, n’happant que les volontaires pour ce quatorzième voyage impitoyable, en les propulsant méchamment à son bord. Comme à chaque sortie, depuis vingt-cinq ans, la machine de guerre revient cycliquement, tous les deux ans (ou presque), les québécois nous invitent à participer à leur prochain périple, et ce n’est pas un virus d’ampleur mondiale qui peut défier et s’imposer au pouvoir destructeur de l’homme à la double apparence hideuse et diabolique (ange déchu brisant le sol où il était figé, tenant son cœur dans sa main droite, laissant apparaître ses deux visages, deux têtes à la colère redoutable: l’artwork). Sa création le sert uniquement, et ne peut se détourner de la mission première qui lui a été confiée sur terre: LA DIVISION, LE CHAOS et LA MORT. Régner en maître sur l’espèce humaine en attisant et profitant de ses nombreuses faiblesse, tel est l’adage du mal et de la bête qui le représente.
Après en avoir médité (MEDITATIONS (2018)), KATAKLYSM revient avec un nouveau projet UNCONQUERED, un album bien plus agressif que l’était son ainé, qui fait la part belle au machiavélisme, sous fond de vengeance (thématique). Une puissance de feu s’embrassant au contact d’un monde nouvellement alimenté par les ombres et la poussière de l’existence humaine qui s’effondre inexorablement….KATAKLYSM revient triomphant avec cette nouvelle œuvre studio, sans peurs, ni appréhensions, depuis maintenant près de trois décennies, il est l’un des papes du DEATH METAL MELODIQUE diffusant des vagues sans compromissions de sons puissants à travers la planète entière. Récemment, notre globe bleu a énormément souffert, forçant l'inspiration de nombreux artistes à s’éteindre, mais pour KATAKLYSM, la pression nauséabonde dominante n’a fait qu’éclater un ressort créatif s’épanchant sur une énergie furieuse.
OF GHOSTS AND GODS (2015) m’avait cloué sur la Croix (tout le monde ne partage pas mon avis), et MEDITATIONS m’en avait fait vite redescendre, toujours excellent au demeurant, mais un ton en deçà de l’incroyable force musicale dégagée par son prédécesseur, sans arriver également à en avoir l’accroche ultime. Mais MEDITATIONS permit à nos cousins germains de partager l’affiche d’une grande tournée européenne avec leurs amis d’HYPOCRISY (KATAKLYSM, HYPOCRISY, MESHUGGAH, sont les premiers artistes signés du célèbre label allemand NUCLEAR BLAST) le projet de PETER TAGTGREN (PAIN, LINDEMANN) qui reprit la route après des années de silence. Cette tournée en co-headline fut nommée « DEATH…IS JUST THE BEGINNIN »! KATAKLYSM se produisit également en tête d’affiche du METALDAYS (TOLMIN en SLOVENIE). Une sacrée date avec un PIT gigantesque, prenant même la forme d’un énorme ouragan sur le CIRCLE PIT, avec un public frénétique et au rendez-vous.
Regonflés à bloc, les canadiens ont pu appréhender UNCONQUERED différemment en y incluant quelques petits changements et prises de risque. Il fut composé début 2019 puis finaliser aux périodes de fêtes de fin d’année (alors que le groupe était sur la route dans le cadre de la tournée MTV HEADBANGER BALL TOUR), pour accueillir le père noël DEATH METAL, en pogotant sévèrement. Initialement cette nouvelle œuvre devait sortir en juillet, mais NUCLEAR BLAST proposa d’attendre (pour cause de crise sanitaire) pour ne la publier que seulement début 2021, ce que le groupe refusa catégoriquement. KATAKLYSM semble être conscient que le monde a besoin de musique et qu’elle est une composante importante de notre vie à nous, metalleux.
UNCONQUERED (neuf morceaux pour environ quarante minutes de musique) sortira donc le 25 septembre sur leur label de toujours et de cœur NUCLEAR BLAST. Il a été composé dans une optique bien plus méchante que son prédécesseur. Un mood plus agressif, avec un son de guitare modifié, plus dense, plus épais, dû aux changements d’instruments, avec une guitare sept cordes (au lieu de six), mais aussi une basse cinq cordes (au lieu de quatre). Mais la différence majeure est la production résolument moderne de COLIN RICHARDSON (CARCASS, SLIPKNOT, MACHINE HEAD), qui nous plaque au sol. Le producteur mythique décida d’interrompre ses vacances (à l’écoute de la demo), désormais éternelles de retraité, pour produire ce quatorzième disque. Comme à l’époque de SHADOWS AND DUST (2002) et SERENITY IN FIRE (2004), l’album fut entièrement élaboré par le tandem de choc et de poids MAURIZIO LACONO (chant)/ JEAN-FRANCOIS DAGENAIS (guitare), optant pour ce nouveau grain de guitare bien plus lourd (changement de guitares expliqué ci-dessus). Les intonations s’en sont retrouvées modifiées, ainsi, la direction prise par le groupe s’est retrouvée modernisée… Cela dit, ça reste tout de même du Kataklysm!
UNCONQUERED nous crache à la face avec férocité, haine, mais aussi groove et passages atmosphériques. Présenté avec un premier extrait classique mais de choix « killshot » qui fut l’objet d’un clip (la prière du juste), résumant parfaitement le KATAKLYSM d’aujourd’hui en 2020. Son message étant en parfaite adéquation avec toute la déflagration sonore et artistique que l’album porte en son sein. Des arpèges inquiétants, avec en toile de fond un léger voile de clavier mystérieux, introduisant un riff rond, chaud et monstrueux. THRASH, GROOVE, BLAST-BEAT, du pur KATAKLYSM. Des accords lents et presque langoureux hypnotiques (une bande son parfaite pour un duel au revolver dans un western de SERGIO LEONE, yeux dans les yeux avec le grand CLINT EASTWOOD) que l’on retrouve cette fois pour conclure « cut me down » (avec TUOMAS SAUKKONEN de WOLFHEART). Toute la décharge d’adrénaline accompagné de ce son au spectre aussi large que grave et surpuissant d’UNCONQUERED est parfaitement synthétisé sur l’impressionnant « focus to destroy to you ».
Un refrain fulminant aéré par de funestes ambiances ésotériques (très légères avec des claviers et des leads ). Une de mes chansons préférées de ce nouvel album, écrite pour le live, pour faire décoller le bitume. Composée par MAURIZIO LACONO (chant) dans une phase complexe de son existence où il n’était plus vraiment lui-même, agressif et peu sociable. Nourri par la haine, conçu à partir d’une approche très négative du monde. Si le cyclone sonore est muni d’une force impénétrable, il peut baisser sa garde, au profit d’une musique plus posée, humaine et émotionnelle, comme sur « the way back home » où l’on sent les riffs de DAGENAIS (guitare) nous raconter une histoire qui compte, et ce dès les premières notes du morceau, bien épaulé par le feeling et la technique renversante d’OLI BEAUDOIN (batterie) qui se joue de son instrument avec une facilité déconcertante.
Nous parlions de ce travail sur le riffing aussi bien au niveau composition qu’au niveau du son. C'est une évidence à l’écoute de « slitches » qui n’est pas sans rappeler les dissonances d’un certain band suédois, au doux nom de bonbons acidulés, MESHUGGAH. UNCONQUERED ne faiblit par sur sa fin, bien au contraire, en s’achevant par deux superbes titres. Le surprenant et innovant « icarus falling » introduit par une nappe de piano, aux tonalités douces et légères, tranchant très vite avec un riff très incisif et épique, la base rythmique STEPHANE BARBE (basse)/ OLI BEAUDOIN y insuffle un fond de dramaturgie (quelle basse) très intéressant. La mélodie du début revient sur la fin avec un magnifique break piano/batterie à l’ambiance très feutré, où s’ajoute l’authenticité de la voix grave de MAURIZIO, qui d’ailleurs excelle sur UNCONQUERED en restant (toujours) dans un registre médium qu’il maîtrise à la perfection.
La dernière chanson « when it’s over » est plutôt lente, et pesante, suscitant la réflexion, elle qui parle d’un proche qui fait le mal autour de lui sans vraiment de prise de conscience. Du déjà vécu par tous et toutes, amenant des débats houleux les soirs de beuverie entre amis dans des week-ends éreintants pour l’esprit mais aussi pour le corps. Assurément UNCONQUERED a de l’avenir…….
LINE-UP:
MAURIZIO LACONO: CHANT
JEAN-FRANCOIS DAGENAIS : GUITARE
STEPHANE BARBE: BASSE
OLI BEAUDOIN: BATTERIE
TRACKLIST :
01. The Killshot
02. Cut Me Down (AVEC TUOMAS SAUKKONEN DE WOLFHEART)
03. Underneath The Scars
04. Focused To Destroy You
05. The Way Back Home
06. Stitches
07. Defiant
08. Icarus Falling
09. When It’s Over
KATAKLYSM sortira sa nouvelle œuvre, intitulée UNCONQUERED, le 25 septembre 2020 sur le label NUCLEAR BLAST RECORDS.
UNCONQUERED a été enregistré et conçu par le producteur et guitariste de longue date du groupe canadien (originaire de MONTREAL au QUEBEC), JF DAGENAIS, au studio JFD à DALLAS, au TEXAS. KATAKLYSM a fait appel au légendaire COLIN RICHARDSON (célébrissime mixeur et ingénieur du son anglais, spécialisé dans le METAL (SEPULTURA, MACHINE HEAD, SLIPKNOT, CARCASS)) qui a pris sa retraite, pour l'aider à mixer le son plus lourd et plus moderne de ce quatorzième disque studio, avec l'aide de la technicité et de la précision hors-paire de CHRIS CLANCY. UNCONQUERED est l'un des albums les mieux produits de la carrière du groupe de DEATH METAL MELODIQUE.
L'infâme bête de COELIGUR, qui est également présente sur IN THE ARMS OF DEVASTATION (2006), PREVAIL (2008) et HEAVEN´S VENOM (2010), fait son grand retour avec une image de couverture créée par l'artiste BLAKE ARMSTRONG.
Discographie :
SORCERY (1995)
TEMPLE OF KNOWLEDGE (KATAKLYSM PART III) (1996)
VICTIMS OF THIS FALLEN WORLD (1998)
THE PROPHECY (STIGAMATA OF THE IMMACULATE) (2000)
EPIC (THE POETRY OF WAR) (2001)
SHADOWS & DUST (2002)
SERENITY IN FIRE (2004)
IN THE ARMS OF DEVASTATION (2006)
PREVAIL (2008)
HEAVEN’S VENOM (2010)
WAITING FOR THE END TO COME (2013)
OF GHOSTS AND GODS (2015)
MEDITATIONS (2018)
UNCONQUERED (2020)
NOTE: 8/10.
PAPABORDG POUR LOUD TV.
One Response
[…] https://www.loudtv.net/chroniques/chronique-du-nouvel-album-de-kataklysm-la-deferlante-kataklysmique… […]