CRISIX : L’INTERVIEW
À l’occasion de l’Omega Ω Sound Fest 2024, nous avons pu échanger avec B.B. Plaza, guitariste de Crisix, à l’occasion de leur tournée The Frenchiest Non-French Band Tour (dont les dates sont partagées avec Ultra Vomit et Sidilarsen) ! On sait que vous êtes habitués à nos interviews vidéo mais pour une fois, un peu de lecture s’impose à vous. Ne vous découragez pas : à l’instar de Crisix, l’interview en vaut le détour…
(B.B. Plaza, crédit : Arnau Montfort)
Salut ! Je suis très contente de pouvoir t’interviewer ici à l’Oméga Sound Fest ! Pour commencer, tu peux peut-être présenter Crisix, pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ?
(Début de réponse en français et avec un super accent espagnol qu’on adore) Super ! Nous sommes Crisix, nous sommes peut-être le groupe non français le plus français (rires). Nous sommes de Barcelone, mais ces 4 dernières années, on a tellement joué en France qu’on a beaucoup grandi ici avec vous. On a fait beaucoup de concerts et de festivals, comme le Hellfest.
Ah oui, vous y avez remplacé qui déjà ?
On a remplacé Incubus en 2023.
Oui, je me rappelle, j’étais en conférence de presse quand ils nous ont annoncé que c’était vous à la place d’Incubus. Comme je ne suis pas trop fan d’eux mais que je vous avais déjà vus, j’étais contente.
C’était assez fou parce qu’on était au festival, pas comme artistes programmés, on était là avec ESP puisque je suis chez eux. Donc les organisateurs du festival savaient qu’on était dans le coin et on a reçu un appel nous disant : « Eh les gars, est-ce que vous pouvez être sur scène dans 40 minutes ? » Bon, là j’ai dit : « What the fuck. » Donc ils ont répété : « Ok, est-ce que vous pouvez jouer dans 40 minutes ? »
Rassure-moi : t’as dit oui direct ?
Non (rires) ! J’ai dit qu’il fallait que je demande au reste du groupe. J’étais en état de choc.
Mais enfin ! Ça aurait été fou de dire non !
Oui, je sais (rires), mais j’étais en état de choc, donc le seul truc qui m’est venu, c’est que quelqu’un avait peut-être quelque chose à dire dans le groupe, donc je leur ai demandé. Et les autres ont dit : « Oui, évidemment » et on y est allé.
T’es un bon manager !
Oui (rires) ! Donc c’est aussi ça notre histoire avec la France. Crisix est bien accueilli et on se sent appréciés. On a beaucoup de personnes qui nous suivent. On connaît des groupes comme Tagada Jones ou Ultra Vomit, ce sont des amis, donc on aime la France.
Tu aimes quoi d’autre en France ?
(En français, toujours avec un super accent espagnol) J’aime Nantes parce que maintenant, je vis à Nantes.
Ah donc on peut parler français ?
(Rires) Non, non, pas encore. J’aime beaucoup vivre à Nantes. Mais ce qui me plaît en France, c’est les galettes et les crêpes.
Tu dis ça parce que tu es à Nantes, si tu viens à Lyon tu découvriras plein d’autres bonnes choses.
Ah, je vais donc devoir venir essayer (rires).
Tu es sûr qu’on ne passe toujours pas en français ?
Non (rires).
Cela dit, ton anglais est remarquable, surtout pour un Espagnol (rires) !
Merci, je te retourne le compliment, pour une française. Nous sommes un groupe international tu sais ! On travaille depuis 15 ans en anglais, pour le management, les tournées, etc. Donc on parle tous très bien anglais, mais je te remercie pour le compliment.
Tu sais qu’en français, on a une expression pour dire qu’on parle pas très bien anglais : « Parler anglais comme une vache espagnole. »
Oui, je connais cette expression (rires).
En tout cas, Crisix est un groupe relativement jeune mais qui commence à être bien installé dans le paysage musical ! Tu donnerais quel conseil au jeune « toi » qui a débuté il y a 20 ans, ou à ceux qui veulent se lancer ?
Alors si tu veux tout savoir, j’ai 33 ans (rires) et oui, on a de l’expérience. Alors pour moi, le conseil le plus important, c’est de se trouver soi-même. Aujourd’hui, on a eu une discussion avec un membre de notre équipe, il est aussi dans un groupe et on en parlait. C’est difficile quand tu es dans un groupe qui se monte et que tu ambitionnes de viser l’international. Il y a tellement de façons de procéder, tellement de conseils, les gens te diront comment faire, comment eux ont fait. Et vraiment, on se retrouve vite perdus dans tout ça… Bien sûr, il faut prendre les bons conseils, mais ce que je dirais, c’est que les conseils ne viennent pas forcément des gens de l’industrie. En fait, il faut juste se poser la question : comment je vais rendre mon groupe plus cool ? Est-ce que je suis un mec cool ? Si tu es un mec cool, exprime-le dans ta musique, tes tournées, tes séances photos, etc. Alors oui, il faut écouter les conseils des gens, mais la vraie question c’est de savoir qui je suis, ce que je veux exprimer. Et des fois, on prend tout ça pour acquis, mais savoir qui on est et pourquoi on est cool, c’est le plus important. Ensuite, c’est ce qu’il faut exploiter !
Je vois… et donc : pourquoi vous êtes des gars cool chez Crisix ?
C’est vraiment drôle ! En fait, je ne parle pas de moi, mais d’un collectif, du groupe. Pour nous, par exemple, ce qui est super cool, c’est qu’on joue du thrash assez rapide, mais on sourit tout le temps, tu sais ?
Oui, je sais et j’adore !
Et c’est normal pour nous parce qu’on est des gars super sympathiques. C’est dans notre nature. Et on n’a pas besoin de mettre de masque sur notre visage ou de nous forcer à l’être. On est fun. C’est notre caractéristique. Et c’est cool parce qu’on ne voit pas 50 groupes de metal avec un tel sourire sur scène, non ?
Si. Je n’ai que Tom Araya qui me vienne en tête !
C’est vrai ! Mais en tout cas, des fois, les gens nous interpellent pour nous dire qu’ils aiment Crisix pour telle ou telle raison, dont celle-là ! Et nous, on ne s’en rendait pas compte… Et si un jeune groupe lit ça, je ne dis pas qu’il faut être drôle ou sérieux. Je dis juste qu’il faut être ce que tu veux, mais juste soyez vous-mêmes.
Bon, et dans tout ça, pour le public qui ne vous connaîtrait pas bien, vous recommandez Crisix pour qui ?
On est de plus en plus ouverts. On ne fait pas que du thrash. Oui, on a pas mal de riffs thrash, mais on mélange plusieurs styles. Donc si tu aimes la musique fun mais néanmoins extrême, c’est clairement Crisix. On est fun !
C’est drôle que tu insistes là-dessus car j’ai récemment chroniqué le dernier album d’Ultra Vomit et je lisais un peu les commentaires des gens. Beaucoup de gens aiment l’album, d’autres un peu moins, mais il y a un commentaire que j’ai vu passer 2 ou 3 fois sur vous, genre « Mais qu’est-ce que Crisix est venu foutre là-dedans ? », en mode « Pourquoi ils vont faire les clowns avec Ultra Vomit ?»
Vraiment ?
Oui ! Mais comme tu me répètes que vous êtes fun (et la chanson en featuring est beaucoup trop drôle. D’ailleurs, j’en parle dans ma chronique). Donc vous avez toute votre place avec eux !
Oh !!! Laisse-moi dire un truc à tous ces gens. Ultra Vomit et nous, on partage le même état d’esprit. Je peux dire, et même si je le dis personnellement, je sais que le reste du groupe partage ça, qu’ils me connectent à cette liberté artistique et à ce je-m’en-foutisme. C’est vraiment le truc de se dire « C’est ce que j’aime, c’est ce que je fais, et si tu aimes tant mieux, si t’aimes pas, tant pis. » Hier, on a joué le premier show de la tournée avec eux à Calais, j’ai pu les voir défendre leur album en live. Et j’ai tellement ressenti cette liberté, c’est vraiment cool. J’espère que plus de groupes suivront cet état d’esprit car c’est comme ça que ça devrait être !
https://loudtv.net/ultra-vomit-et-le-pouvoir-de-la-puissance-la-chronique/
Qu’est-ce qu’on peut dire à propos de vos albums ? Genre, le dernier album ?
Oui, le dernier album, c’est Full HD, sorti en 2022, il y a longtemps…
https://loudtv.net/crisix-est-de-retour-avec-full-hd/
C’était là où je voulais en venir (rires). Non je plaisante, c’est peut-être long pour l’industrie musicale, mais ça va…
Oui (rires). C’est notre dernier album, sorti chez Listenable. On voulait expérimenter différentes choses dans l’industrie. Depuis, on a aussi auto-produit la réédition de notre deuxième album, pour ses 10 ans, Rise… Then Rest, qu’on a appelé Still Rising… Never Rest. On voulait s’occuper de cette réédition, la distribuer en Europe. On a voulu tout expérimenter par nous-mêmes et grandir ! Tu sais, on a voulu expérimenter d’autres choses pour la sortie du futur prochain album. Mais ça va encore prendre un peu de temps, car on est encore en train de réfléchir à comment on veut s’exprimer. On ne veut pas se presser. On veut représenter au mieux qui on est, faire ça bien, et ne pas le faire maintenant.
Vous êtes en autoproduction à ce jour ?
On est complètement libres et on ne parle avec personne, car on n’a pas de musique pour le moment. Tant qu’on n’a pas la musique… ça ne sert à rien. Donc la première étape, c’est de nous enfermer et de faire de la musique.
Donc pour l’instant, vous n’avez même pas encore une petite idée de ce nouvel album ?
Pour l’instant, on est vraiment dans la tournée, dans la logistique, etc., et comme on est en auto-management, on fait tout nous-mêmes. Et tu imagines bien que c’est compliqué de trouver du temps, surtout qu’on ne sait pas encore ce qu’on veut exactement. Alors oui, si tu me dis de refaire un album comme le dernier, ça peut aller vite. Mais on doit se connecter à ce qu’on veut. Je ne sais pas encore si le prochain album sera une grosse merde ou un chef-d’œuvre, on verra (rires).
J’espère pour vous que ce sera un chef-d’œuvre !
Oui, c’est ce qu’on cherche à obtenir ! Et on veut être fiers de nous, donc on va prendre le temps. Et si tu n’aimes pas, tant pis. Je ne parle pas de toi, mais du public : si vous n’aimez pas, c’est pas grave. Tant mieux si vous l’aimez, c’est ce qu’on cherche évidemment, mais surtout on ne cherche pas de validation externe. Donc on va finir la tournée en Europe, ensuite on va en Amérique du Sud faire quelques festivals. Et ensuite : on arrête de tourner. Ensuite, on s’enferme et on prépare le prochain album.
Donc, pas d’idées pour le prochain album ?
(Rires) quelques-unes.
Et tu ne veux pas nous dire ?
Non, c’est embryonnaire, c’est vraiment quelque chose de tout récent, faut qu’on le travaille.
Ok, je comprends. Et maintenant que vous avez l’idée, c’est quoi la suite du processus créatif ?
Pour le moment, je n’ai pas assez de temps pour me plonger dedans. Mais j’ai mes petits rituels, mes méthodes. En 20 ans que je fais de la musique, j’ai développé mes petits trucs. Si je ne m’assois pas pour faire de la création musicale aujourd’hui et que je ne m’y mets pas, ça ne va pas venir en un claquement de doigts. Des fois, il y a des idées qui « pop », mais franchement, sans se dire « ok, je m’assois 1h30 et je vois ce qui vient, je vais m’amuser », ça ne marche pas. Des fois, on reporte au lendemain, mais parfois, demain ne vient jamais… Donc ce que j’essaye d’apprendre à faire maintenant, c’est à être rapide. Quand une idée vient dans ma tête, j’essaye de ne pas la remettre à plus tard !
Tu sais, en management de la créativité, on dit que le temps peut être un antécédent important.
Je sais que c’est bien de prendre le temps pour créer. Mais quand l’idée n’est pas encore posée, je pense que c’est important d’agir tôt pour ne pas l’oublier.
Et en termes de collectif, ça se passe comment ?
Il y a différentes approches. Parfois, quelqu’un apporte l’idée individuellement dans le groupe et on travaille dessus ensemble. Parfois, quelqu’un apporte une idée bien avancée et on apporte les touches finales tous ensemble. On est un groupe très créatif dans l’ensemble donc chacun apporte sa petite touche. J’aime bien les moments de composition collective, quand on connecte tous ensemble et qu’on co-créé, c’est trop cool.
Tu fais encore du management de l’innovation sans le savoir en parlant de co-création ! Et sinon, qu’est-ce qui te rend le plus fier de tout ce que tu as fait avec Crisix ?
(Rires) J’aime ton interview, mais c’est intense ! Surtout sans café (rires). Hum, c’est intéressant, j’ai besoin d’y réfléchir. Je ne veux pas te sortir un truc pourri. Oh putain, je t’assure… ta question me…
Je t’ai fait bug avec ma question (rires) !
Non, je pensais à quelque chose, mais pas à quelque chose de très précis ! Je ressens le truc, mais je ne sais plus ce que c’est. C’était peut-être pas si important. Hum, ce dont je suis le plus fier avec Crisix… écoute, je te dirais ça : je suis super reconnaissant que Crisix existe depuis longtemps, comme une famille. On essaye de rester les mêmes au fil des ans. Maintenir cette culture, c’est quelque chose qu’on travaille. Tout le monde fait des efforts pour que ça marche. Donc tu vois, le fait qu’on reste une famille, malgré toutes les difficultés, tous les « c’est impossible » et jouer des shows aujourd’hui comme on le faisait il y a 20 ans… je suis reconnaissant pour tout ça. Et ça me rend très fier.
Tu parles de votre culture et de votre identité justement, en tant que groupe, et il y a une question que je pose souvent parce qu’elle est prégnante en management de la créativité. Comment vous arrivez à maintenir cette culture tout en vous renouvelant ? Car tu sais, le public, si tu fais la même chose, il se plaint parfois que tu ne te renouvelles pas. Mais si tu te diversifies trop, ça ne va pas non plus, car ça ne respecte pas l’identité du groupe… Est-ce que tu t’en fous et tu fais ce que tu veux ou est-ce que tu tiens compte de ça ?
Non (rires), si je faisais ce que je veux, le dernier album de Crisix ne ressemblerait peut-être pas à ça ! Pas différent, mais le problème serait de faire la même chose. Ça nous tuerait en tant qu’artistes.
Oui, mais si tu fais trop différent, les gens risquent de te dire que ce n’est plus Crisix !
Oui, mais ce n’est pas un projet solo. C’est un projet collectif. Donc même si je propose quelque chose, c’est un projet de Crisix donc ça doit respecter Crisix. Crisix, c’est 5 personnes, qui ont créé un groupe à 5. L’identité est toujours là, même si on innove. Il y a des standards. Notre taff maintenant, c’est de nous renouveler, en tant qu’artistes. C’est de faire ce qu’on veut faire, ne pas penser à si le public aimera ce qu’on fait ou non. De là, à partir du moment où on fera ce qui fait sens pour nous, ce sera Crisix. En tous cas, ce sont des sujets auxquels on réfléchit, car on est en pleine transformation…
Super ! Pour terminer rapidement, si tu me le permets, j’aurais encore deux questions ! Tout d’abord, d’où vient le visuel de la dernière tournée ? Parce que so Frenchy !
Alors, pour t’expliquer l’histoire, je regarde les commentaires sur les réseaux sociaux. Et il y avait ce commentaire sur le fait qu’on est le plus français des groupes non français. Et on s’est dit qu’on devrait faire un truc à ce propos. Et on aime bien Astérix, parce qu’en Catalogne on est voisins, donc on connaissait ! On a commencé avec le t-shirt, puis le nom de la tournée, et puis on a mis l’image d’Astérix, et avec le logo Crisix, c’est super cool !
Donc tu lis les commentaires sur Internet ?
Évidemment !
Tu dis évidemment, mais j’en connais plein qui ne les lisent pas.
Tu n’as pas à faire ce que les gens disent, mais tu dois lire ce qu’ils pensent.
Oui, mais avec les réseaux, les gens peuvent parfois être de vrais cons.
Oui, ils peuvent être très superficiels, c’est vrai !
Merci pour la reformulation (rires).
C’est important de vérifier, c’est très important. C’est de l’information. En tant que musiciens, on vend un produit, il faut le marketer, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire…
Je suis maître de conférences en management de l’innovation, donc je vois parfaitement. Un groupe de musique est une entreprise qui vend un produit.
Oui, ça doit être une entreprise qui vend un produit à une niche.
Ah, une niche carrément, tu as fait des études de marketing toi (rires) ?
Évidemment (rires). On ne va pas encore parler de clients (rires).
Une dernière question : est-ce que tu peux me raconter une anecdote drôle que vous n’avez jamais racontée en interview ?
(Rires) Décidément, quelles questions tu me poses ! J’ai parfois des notes que je prends dans mon téléphone sur ce qui se passe mais je ne me rappelle pas. Laisse-moi réfléchir. Je suis un poisson rouge (rires) : je n’ai pas de mémoire.
Non, n’essaye pas de me la faire à l’envers (rires). Tous les groupes ont toujours une super anecdote à me raconter ! Une histoire de tournée ou autre.
Bon, j’en ai une. On était à un festival en France et on dormait chez des habitants dans un espèce de Airbnb. Donc il est 2 ou 3 heures du matin, on voit la rue « machin truc» qui semblait être la bonne. On va dans la rue et on voit la maison qui apparemment était celle-là ! Ça ressemblait, on supposait que c’était la maison. On a vu la porte et c’était ouvert. On est rentrés. On est rentrés dedans. On s’est dit que c’était peut-être la bonne, il faisait sombre. On a vu des photos de gens, ça faisait très Airbnb. C’était quand même bizarre mais on s’est dit « pourquoi pas ». On voit un escalier, on monte… et là, on voit un chien qui nous regarde… On s’est dit « merde, c’est pas le Airbnb ». On a essayé de partir discrètement mais en moins d’une minute, la police était là (rires). On leur a dit qu’on n’était pas français et qu’on pensait que c’était notre Airbnb.
Elle est très bonne, je prends ! Merci ! Tu as un dernier mot pour les lecteurs de Loud TV ?
Oui ! Pour les lecteurs de Loud TV qui ne vont pas regarder l’interview mais la lire… Merci d’écouter Crisix, merci de lire cette interview. On espère revenir bientôt en France !
Merci pour cette interview !
Merci à toi !
(Crisix, crédit : Arnau Montfort)
Notre precedente interview video est à voir ici :
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