
Qui n’a jamais entendu parlé du Phoenix qui renait de ses cendres. C’est ce qui s’est passé avec le groupe Karmaah. Né Antinéa dans les années 90’, l’envie de rejouer a été la plus forte pour ses musiciens. Et après quelques petits changements de line up, des répétitions « Breaking The Silence » a vu le jour et nous offre un néo metal puissant mais qui n’a pas oublié le groove en chemin.
Bonjour Laurent, « Karmaah » a sorti son premier EP, peux-tu me présenter le groupe et me raconter son histoire ?
On voulait remonter le groupe « Antinéa » qu’on avait créé, mon frère et moi, dans les années 90’. Il en était le batteur, le chanteur est devenu mon beau-frère, et on était resté en contact avec le guitariste. Et un beau jour de 2019, on a commencé à répéter. Cela n’a pas été évident, parce que cela faisait 20 ans que la plupart d’entre eux n’avait pas joué. L’ancien guitariste a jeté l’éponge faute de temps. On a donc laissé tomber l’idée de remonter « Antinéa » et on est reparti sur de nouvelles bases.
C’est ainsi que mon frère, qui s’était mis à la batterie pour « Antinéa », est revenu à la guitare. Je suis à la basse, mon beau-frère est le chanteur, et on a recruté Jey à la guitare et Ju’ à la batterie
Pourquoi le nom de « Karmaah » ? C’est une renaissance !
Ah la bonne question ! (sourires). On s’appelait au départ, « Antinéa », puis on avait pensé au titre d’un de nos anciens morceaux pour rester dans cette veine. Ensuite, est venu l’idée de « Breaking Silence » qu’on a finalement gardé comme nom pour l’EP. On trouvait que c’était vraiment le thème de cet opus. Alors est venu de nom de « Karmaah ». On trouvait que ça sonnait bien. Ça représente la vie, avec tout ce que tu dis, que tu penses, que tu fais et les conséquences, qu’elles en soient positives ou négatives.
Quelles sont vos influences ? « Antinéa » était déjà dans cette veine néo metal .
Carrément ! Malgré tout, nos goûts ont évolué et nos influences sont devenues diverses et variées.
Il y a pas mal de néo métal, on est assez fans de Korn, Limp Bizkit, Slipknot, voire Soulfly. Les autres ont des influences telles que Nostromo, ou Meshuggah, une pointe de Slayer même si ça ne se ressent pas trop dans l’EP, un peu de Machine Head, On peut aussi parler d’Electric Callboy . Jey lui, est plus Team Nowhere, Enhancer, Pleymo, AqMe…Quant à Julien, notre batteur, ses influences sont très variées et vont de Slayer à Pantera et beaucoup d’autres…
Comment se passe le processus de création, qui écrit et qui compose ? Qui de la musique ou des paroles influence l’autre ?
Le processus est collectif, chacun apporte ses idées et ses riffs.
Quels sont les thèmes que vous abordez ?
Il y a pas mal de textes qui s’inspirent de notre vécu. Notre chanteur, vit une période assez compliquée. Cela se ressent au niveau de ses textes et ça lui a permis d’évacuer pas mal de choses et je crois que ça s’entend.
Le premier titre est une référence à Chaos A.D. de Sépultura, c’était un petit délire entre nous. C’est un constat sur la société, la pandémie, cette période qui a été chaotique et étouffante.
Le premier morceau qu’on avait composé était « Emotional Abuse ». Ce texte est lié à la situation de notre chanteur et aux sentiments d’injustice, de violences psychologiques. « The Grave » a été le deuxième à avoir été écrit. Il parle de harcèlement, de l’envie de creuser sa tombe. Ce fut ensuite « Set Me Free » qui parle de dépendance affective malsaine et de s’en libérer. Il y a toujours cette ambiguïté amour/haine qui peut être violente. « Don’t save me » est un morceau d’Antinéa qui parle d’inceste et qu’on l’a réactualisé.
Cet album est puissant avec un chant clair et hurlé et des ruptures de rythmes. Il y a également une bonne dose de groove avec ta basse, notamment sur Emotional Abuse et Set Me Free presque funky.
Oui, carrément funky. On aime bien que notre musique soit variée et non pas linéaire du début à la fin. C’est important d’avoir ces passages un peu plus groovy. Je dois dire que je prends de plus en plus de plaisir à jouer ce genre de morceaux. D’autant que c’est tellement plus facile quand tu as un bon batteur. Notre complicité entre Julien et moi est géniale et on s’amuse.
Qui est le producteur Fonkytaff ?
C’est l’homme de l’ombre, le sixième membre du groupe. Il travaille dans le son depuis très longtemps il a même travaillé aux Etats Unis. C’est quelqu’un d’adorable, et qui est vraiment très doué. Ça a été pour lui un challenge parce qu’iI est plus connu pour avoir œuvré dans le milieu du hip hop et du rap que dans celui du metal. Il a également beaucoup de projets dans le cinéma.
Trois membres du groupe et lui sont collègues. Au départ, on a fait des prises guitare, basse et chant à l’arrache. On lui a envoyé des morceaux pour qu’il les maquette. Quand on a eu son retour, on a voulu absolument travailler avec lui.
Qui a dessiné votre artwork ? et quel message avez-vous voulu faire passer ?
C’est mon frère qui est aussi graphiste. On retrouve le côté sombre de l’EP, le coté mystique et la symbolique de l’œil qui peut être celui de la « victime », ou celui qui te regarde, et qui te juge. C’est l’œil du Karma !