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DARK TRANQUILLITY, SOEN au Bataclan Live report

Dark tranquillity et soen à paris
Dark tranquillity et soen à paris

DARK TRANQUILLITY, SOEN au Bataclan Live report

Quelle affiche ce soir sur Paris à nouveau avec deux de nos groupes suédois préférés et pourtant très différents ! A ma gauche, le challenger SOEN qui monte en puissance avec son metal progressif tout en emotion … Et à ma droite, les Vétérans du death metal melodique DARK TRANQUILITY qui vont défendre ce soir principalement 2 albums sortis il y a 20 et 30 ans, à savoir Character et The Gallery ! Mais avant nos 2 têtes d’affiche, concentrons sur Iotunn et Equilibrium …

IOTUNN

Vous êtes le premier d’une série de quatre groupes et vous avez 30 minutes pour faire sensation. Que faire ? Enchaîner un maximum d’hymnes rapides pour enflammer la foule ? Pourquoi ne pas vous contenter de trois chansons lentes, dont une qui occupe presque la moitié de votre set (14 minutes) ? Cette deuxième option peut sembler une erreur, mais c’est exactement ce qu’a fait le groupe d’ouverture le 30 septembre au Bataclan.

 

Si ce choix audacieux ferait normalement regretter à la plupart des spectateurs d’avoir apporté couverture et oreiller, il s’agit ici du groupe dano-féroïen Iotunn. Ce même Iotunn qui a sorti l’album surprise de 2024, Kinship, qui a figuré en tête de nombreux classements des « Meilleurs Albums de l’Année ». Et ce morceau de 14 minutes ? Il s’agit de Kinship Elegaic, l’avant-dernier exemple de la tension, de la complexité accessible et de la nature épique et planante de leurs chansons.

Le groupe lui a rendu justice ce soir-là, avec des guitares aux sonorités pures que l’on entend sur le morceau enregistré, et le talentueux chanteur féroïen Jón Aldará (célèbre pour Barren Earth) dominant avec ses voix de baryton, de falsetto et de death growls. Les deux autres morceaux, Mistland (9 minutes) et The Tower of Cosmic Nihility (7 minutes), complétaient le set, avec la même intensité croissante qui les caractérise.

 

Le groupe ne bouge pas beaucoup, mais avec la complexité de ce genre de death metal progressif, il faut parfois rester immobile et se concentrer. Malgré cela, et malgré des chansons longues et au rythme soutenu, les fans venus assez tôt pour voir ce groupe ont apprécié d’avoir pu profiter du meilleur du metal récemment sorti, dans toute sa splendeur. Les autres groupes présents ce soir-là sont tous d’excellents artistes et performers à part entière (Equilibrium, Soen et les géants de Dark Tranquillity), mais Iotunn a su repousser les limites.

Quant à Equilibrium, connu pour son mélange de metal symphonique et de pagan metal, n’a pas laissé une grande impression lors de son concert au Bataclan. Si leur énergie sur scène est souvent saluée, cette performance a manqué d’intensité et d’originalité. Les fans dans le pit ont pu se déchainer avant un show plus tranquille mais plus intense avec Soen.

SOEN

Drapeaux noirs sur scène, le public parisien se rapproche pour accueillir Soen, groupe suédois de metal progressif qui ne cesse de gagner en stature sur la scène internationale. Fidèles à leur réputation, les musiciens ont livré un concert d’une justesse remarquable, alliant technicité, émotion et intensité.

Dès les premières notes, l’ambiance s’installe : sombre, élégante, presque mystique. Le son est propre, chaque instrument trouve sa place, laissant suffisamment d’espace pour la voix exceptionnelle de Joel Ekelöf. Le chanteur, tout en retenue et en puissance maîtrisée, a une fois de plus impressionné par sa capacité à transmettre l’émotion avec une clarté vocale rare. Que ce soit sur les titres les plus mélancoliques ou les envolées plus nerveuses, il a su captiver l’audience sans jamais en faire trop.

La setlist, bien équilibrée, a balayé les différentes époques du groupe, mêlant des classiques comme Martyrs ou Lotus à des morceaux plus récents issus de l’album Imperial comme Sincere. Le groupe a évité toute démesure : pas de fioritures, juste la musique, livrée avec sincérité et maîtrise, à l’instar de son guitariste canadien Cody Lee Ford qui a délivré de très justes soli. On aurait souhaité néanmoins écouter leur nouveau single Reliance issu de leur prochaine offrande. Ce n’est que partie remise pour la prochaine tournée en 2026 !

En résumé, Soen a offert un concert à la hauteur de son talent : sobre, intense et profondément humain. Une soirée qui rappelle que la force du metal progressif réside autant dans la finesse que dans la puissance. A suivre : Dark Tranquillity !

DARK TRANQUILLITY

Les lumières du Bataclan se ferment devant un pit quasi complet pour accueillir les maîtres suédois du death mélodique : Dark Tranquillity. Un public dense, passionné, et surtout bienveillant — à l’image d’un groupe qui, trente ans après ses débuts, continue de rayonner sans jamais trahir son essence. On commence avec l’ère « The Gallery » pour un death metal écrit il y a 30 ans, un peu plus bestial dirons nous …
Dès l’entrée en scène, Mikael Stanne impose son aura. Toujours aussi chaleureux, il communique avec une sincérité désarmante. Chaque slammer est accueilli avec un sourire et une tape amicale : l’ambiance est à la communion, pas à la confrontation. Rare, et précieux. Séquence émotion lorsque le charismatique leader fond en larmes en ayant une pensée pour son ami disparu depuis peu : le chanteur Tomas « Tompa » Lindberg du groupe At the gates.

Character en majesté

La setlist, centrée après quelques morceaux sur Character confirme que cet album surpasse The Gallery en cohérence et en intensité. Plus de clair-obscur— une maturité qui transpire dans chaque riff.
Les guitares tranchent avec précision, portées par un son massif et clair. Les passages mélodiques s’ouvrent comme des respirations, puis replongent dans une densité presque hypnotique. Les morceaux comme « The New Build », « Through Smudged Lenses » ou « Lost to Apathy » prennent une dimension scénique impressionnante, taillés pour la scène.

Une voix, une âme

Stanne, fidèle à lui-même, livre une prestation vocale irréprochable. Ses growls puissants n’ont rien perdu de leur tranchant, et ses parties claires gagnent encore en expressivité. Il semble à la fois chef d’orchestre, conteur et confident. Peu de frontmen parviennent à dégager une telle humanité dans la tempête.
Un groupe plus libre que jamais
Sur scène, Dark Tranquillity respire. Les musiciens se laissent de l’espace, laissent leurs titres vivre et évoluer. Le jeu de lumières renforce cette impression d’ouverture — un véritable ballet de contrastes, entre chaleur et froideur, rage et sérénité.
On a ensuite droit à un best of de DT avec notamment Atoma et un mythique Misery’s crown pour cloturer cette belle soirée.
Quand les dernières notes s’éteignent, le public reste suspendu, comme après un orage apaisant. Ce soir au Bataclan, Dark Tranquillity a prouvé qu’on peut être à la fois mélancolique et lumineux, technique et humain.
Une leçon d’équilibre. Une célébration du metal sous toutes ses formes.

Retrouvez notre interview avec Mikael de Dark Tranquillity pour Endtime signals ici :

https://loudtv.net/interviews/dark-tranquility-interview-pour-endtime-signals/

Réseaux sociaux :

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https://www.instagram.com/iotunn/

Toutes les photos sont signées Gregoire Daumail

https://www.instagram.com/vidneo77/

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