Live report DISTURBED + MEGADETH 12 Octobre 2025- Zenith de PARIS

Le concert de DISTURBED de ce 12 octobre au Zenith de Paris est exceptionnel à bien des égards.
Par la rareté de l’évènement en premier lieu.
En effet malgré un succès colossal aux USA où il est certifié multi platine et où il a enchainé, à l’instar de METALLICA, cinq albums d’affilés en tête du Billboard, DISTURBED n’a jamais trouvé son public en Europe et particulièrement en France ou il n’est passé que deux fois en tête d’affiche.
Une date à la Boule Noire à Paris, après une interprétation du titre STUPIFY la veille dans les studios de l’émission Nulle Part Ailleurs en octobre 2000.
Ainsi qu’un passage à l’Elysée Montmartre le 9 mai 2019 dans le cadre de la tournée EVOLUTION.
Dans l’intervalle, DISTURBED a fait une apparition au HELLFEST 2016 et deux dates en ouverture de AVENGED SEVENFOLD à Paris et à Lille en 2017.
Par son affiche alléchante en second lieu, DISTURBED qui célèbre en grande pompe les 25 ans de la sortie de son premier album culte « THE SICKNESS », interprété dans son intégralité suivie d’un set « best of » de ses plus grands succès, est accompagné de la légende MEGADETH en première partie.
Et enfin, par une controverse dont on se serait bien passé et qui a pris de l’ampleur deux semaines avant le show, entourant la venue du chanteur de DISTURBED, David DRAIMAN.
La faute aux positions politique du gaillard qui, ne plaisant pas à certains élus et militants politiques adeptes de la polémique et de la censure, ont demandé l’annulation pure et simple du concert.

Le spectacle est finalement, et heureusement, maintenu par la préfecture qui promet un dispositif de sécurité renforcé en conséquence.
Nos amis Belges n’auront pas la même chance et se verront malheureusement privés du concert de DISTURBED prévu le 15 Octobre au Forest National, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
C’est donc un Zenith sous haute surveillance, ceinturé de camions de CRS et de plusieurs filtrages de sécurité (au moins 3) qui accueille les fans de DISTURBED et de MEGADETH en ce début de soirée d’automne.
Du jamais vu en terme de sécurité, pour notre part, en 25 ans de concert.
L’ambiance est malgré tout au beau fixe dans la belle salle Parisienne où la scène et le backdrop de MEGADETH sont déjà installés, et où resonnent les premières notes de l’excellent HANGAR 18 à 19h pétantes, alors que de nombreuses personnes sont encore dehors à la fouille.

MEGADETH fait donc irruption sur scène de la plus belle des manières, servis par un son dantesque et clair comme du cristal, sous les ovations d’un public encore clairsemé mais ravi.
Le groupe enchaine pied au plancher avec le classique WAKE UP DEAD suivi de ANGRY AGAIN avant le caustique SWEATING BULLETS, qui est toujours un grand moment sur scène.
MEGADETH est en pleine forme ce soir, prend du plaisir et est visiblement très heureux d’être là, bénéficiant de conditions scéniques à la hauteur de sa légende avec des lights superbes et la grande scène de DISTURBED dont la plateforme s’avance jusqu’au milieu de la fosse.
La machine MEGADETH est bien huilée et c’est un vrai plaisir de voir de tels musiciens interprétant les morceaux de façon remarquable et avec une grande fluidité.
Dave MUSTAINE, dont il faut essayer de discerner la voix qui est désormais un lointain souvenir, est toujours aussi efficace à la guitare et déambule bien sur scène même si un peu en retrait comparé à ses petits camarades. Il est en effet le seul à ne pas s’avancer sur la plateforme scénique que foule, bien que timidement, ses acolytes de temps à autre.
Le concert s’enchaine avec le formidable TRUST qui nous permet de constater que le petit nouveau Teemu MANTYSAARI venu de Finlande, n’a rien à envier à ses nombreux prédécesseurs guitaristes au sein de MEGADETH en terme de classe et de technique.

Le talent du très sympathique batteur belge Dirk VERBEUREN, dont le jeu extrêmement technique et visuel est un spectacle à lui tout seul, éclabousse la déflagration TORNADO OF SOULS, avant la traditionnelle accalmie A TOUT LE MONDE et son refrain repris en chœur , qui prend toujours une dimension particulière devant une audience française.

La basse de l’excellent James LOMENZO introduit le standard PEACE SELLS avant l’inévitable SYMPHONY OF DESTRUCTION et son riff puissant et menaçant.
La prestation se termine sur l’imparable et indémodable HOLY WARS…THE PUNISHMENT DUE qui fini d’achever un public conquis d’avance, conscient d’assister aux derniers moments d’un monstre sacré qui à décider de tirer sa révérence d’ici les deux prochaines années.

Un concert de 55 minutes très satisfaisant donc, mais il est bien dommage que MEGADETH se contente des classiques de son catalogue et ne joue pas de morceaux de ses deux derniers albums, parmi les meilleurs de sa discographie.
Même le dernier single en date, le fantastique TIPPING POINT, n’a pas eu l’honneur d’être interprété.
Il est cependant clair que MEGADETH, malgré son aura légendaire et son efficacité n’a pas, ou plus, les épaules pour être tête d’affiche ce soir.
D’un point de vue purement marketing d’abord, MEGADETH ayant vendu beaucoup moins d’albums que DISTURBED, et scéniquement ensuite car malgré d’excellentes prestations, il manque toujours ce petit quelque chose à MEGADETH pour casser la baraque sur les planches ces dernières années, la faute à un Dave MUSTAINE très diminué physiquement et vocalement.
La galerie complète avec les photos de Gregoire Daumain sont à voir ici :
DISTURBED qui, on le verra plus bas, propose un show fabuleux, a bel et bien sa place de Headliner sur cette tournée.
N’en déplaise aux grincheux, MEGADETH ne fait malheureusement plus le poids.
Un grand rideau blanc se déploit devant la scène afin d’effectuer le changement de plateau habituel.
Rideau qui permettra de projeter, quelques minutes plus tard, une fois la salle plongée dans le noir, un film d’introduction présentant des images backstages et scéniques de DISTURBED époque THE SICKNESS, célébrant les 25 ans de carrière des natifs de Chicago et permettant aux fans de se mettre dans l’ambiance.
La tension est à son comble lorsque la vidéo se termine et que l’on distingue le groupe en ombre chinoise derrière le drap blanc, sur fond de musique inquiétante.
Le rideau remonte finalement et découvre une scène proprement impressionnante, aux lumières blanches criardes dignes d’un hôpital psychiatrique, où l’ont voit les musiciens prendre place derrière leurs instruments.
David DRAIMAN, quand à lui, arrive sur une civière, masqué et en camisole de force, tel un fou dangereux façon Hannibal LECTER, transporté par un infirmier qui finit par le libérer de son accoutrement.
Sensations fortes garanties!

DRAIMAN désormais debout et revêtu d’une combinaison de prisonnier bleu marine, les yeux révulsés, reste quelques secondes immobile sous les acclamations du public.
L’introduction du morceau VOICES se fait entendre permettant la libération d’adrénaline tant attendue, tant du côté du groupe que des fans.
Le single au groove et a l’efficacité redoutable, est immédiatement suivi par le véloce THE GAME et le monstrueux STUPIFY, où le guitariste Dan DONEGAN et le bassiste John MOYER sautent à l’unisson comme à la bonne époque.

La descente de toms du batteur Mike WENGREN introduit le tant attendu DOWN WITH THE SICKNESS et son OH- WHA- HA- HA- HA emblématique qui déboule ensuite pour atomiser le public, heureux d’entendre ce classique des années 2000.
La scénographie identique à la tournée Américaine est à couper le souffle.
Constituée en fond de scène d’une pyramide de cubes en métal, traversée par des écrans leds à effets visuels, complétés par des lights sublimes, de la pyrotechnie et des jets de flammes qui viennent également ponctuer certains morceaux, un régal pour les yeux.
Elle se termine comme dit plus haut, par une longue rampe scénique qui permet au groupe d’accéder au milieu de la fosse, pour une vue imprenable sur les musiciens qui viennent régulièrement se frotter aux premiers rangs.

Le public bruyant, mais sage, nous permet d’apprécier le spectacle dans les meilleures conditions, sans bousculade.
La soirée se poursuit avec le mid tempo VIOLENT FETISH, l’inquiétant FEAR, où le public du Zenith saute comme un seul homme à la demande de DRAIMAN, suivi du sombre NUMB et son refrain à la puissance impressionnante, rehaussé par un son qui prend de plus en plus d’épaisseur.
L’interprétation des différents morceaux est phénoménale, soutenue par un David DRAIMAN en grande forme vocale et physique, dévoilant toute l’étendue de ses capacités avec aisance et application.
Arpentant la scène de long en large avec une autorité et un charisme rare, il se fond parfaitement dans son rôle de frontman menaçant époque THE SICKNESS.
Ses camarades, plus souriants et détendus, prennent un réel plaisir à jouer et paraissent plus soudés que jamais.
L’ambiance de la tournée du premier album est parfaitement retranscrite avec une mise en scène sombre, suintant la folie, et une attitude du groupe au diapason qui nous transporte tout droit en l’an 2000.

C’est au tour du très bon WANT d’être exhumé, avant le dansant CONFLICT véritable rouleau compresseur neo metal, soutenu par sa boucle électro irrésistible.
C’est l’heure de la première reprise de l’histoire de DISTURBED avec SHOUT de TEARS FOR FEARS rebaptisé SHOUT 2000 pour l’occasion, suivi de DROPPIN’ PLATES ou David DRAIMAN s’essaye au rap avant le départ du groupe en coulisse.
Une ambiance oppressante se fait sentir avant l’apparition d’une chaise électrique sur le devant de la scène, suivi de David DRAIMAN désormais en combinaison orange qui, enchainé et masqué tel un prisonnier, se fait installer sur la dite chaise en attendant son exécution en bonne et due forme.
La mise en scène, encore une fois fidèle à la tournée originelle de THE SICKNESS est grandiose.
Une fois le chanteur harnaché sur sa potence, la condamnation à mort est prononcée.

Le spectacle, qui rappelle le film SHOCKER est saisissant, et malgré les deux impressionnantes décharges électriques que subit le pauvre David, qui saigne maintenant abondamment de la tête, il se lève triomphant, pendant que le reste du groupe revient sur scène, en combinaison orange également, pour une interprétation énergique de MEANING OF LIFE.

David DRAIMAN livre une prestation habitée, le visage recouvert de sang, debout sur la chaise électrique pour le meilleur moment de la soirée, qui clôt en beauté cette première partie du concert de DISTURBED et l’interprétation intégrale et dans l’ordre de l’album THE SICKNESS.

Le rideau blanc tombe à nouveau pour un entracte de 20 MN avant la deuxième partie du show ou l’ambiance change totalement pour une interprétation d’un « greatest hits »de DISTURBED.
Le set commence par le nouveau single de DISTURBED, I WILL NOT BREAK qui sera probablement présent sur le nouvel album du groupe prévu en 2026. Un morceau classique mais efficace qui rend très bien en live.
Le fédérateur TEN THOUSAND FISTS tiré de l’album du même nom arrive ensuite et casse la baraque suivie du très bon BAD MAN issu de DIVISISE, le dernier album de DISTURBED, qui permet d’apprécier l’apparition géante de THE GUY la mascotte emblématique de DISTURBED derrière la batterie de Mike WENGREN, pour un effet visuel garanti.

LAND OF CONFUSION la reprise magistrale de GENESIS issus de l’opus TEN THOUSAND FISTS suivi de l’hymne INDESTRUCTIBLE plonge le Zenith dans un déluge de pyrotechnie et de jets de flammes pour un vrai show à l’américaine qui met le public en transe.

L’ambiance plus festive de cette partie avec un David DRAIMAN beaucoup plus souriant et avenant tranche avec la première heure du show résolument plus sombre et fidèle à l’esprit de THE SICKNESS, encore un bon point.
C’est l’heure de l’interprétation de THE SOUND OF SILENCE , reprise de qui vous savez, peut être le plus gros succès de DISTURBED, tiré de IMMORTALIZED.
Sur fond d’ambiance « à la bougie », Dan DONEGAN s’installe derrière le piano, Mike WRENGEN derrière les tambours et l’ajout de violonistes complète la mise en scène encore une fois magistrale.
L’interprétation l’est tout autant avec David DRAIMAN qui installe son climax et délivre une prestation vocale puissante, bien que moins poussée que chez Conan O’BRIEN en 2015, qui donne des frissons.
Un grand moment d’émotion et de communion qui marque durablement les esprits et qui est désormais un incontournable des concerts de DISTURBED.
Après un discours sympathique bien qu’un brin demago, le frontman invite deux enfants et leur père pour assister au morceau THE LIGHT de l’album IMMORTALIZED sur scène pour un moment inoubliable, le public se prêtant au jeu d’allumer les lumières de leurs smartphones à chaque fin de refrain.
L’extraordinaire INSIDE THE FIRE un des meilleurs morceaux de INDESTRUCIBLE avec son groove communicatif clos le concert de main de maitre pour un final en apothéose sous un déferlement de flammes et de lights.
WE ARE?? crie DRAIMAN… DISTURBED!! lui répond un public conquis et extatique que le chanteur, en excellent frontman a tenu dans le creux de sa main tout le long du set.

Contrat rempli haut la main pour DISTURBED qui, contre vents et marée, a délivré un spectacle fantastique qui fera date.
La première partie du show nous a replongé comme promis à l’ère de THE SICKNESS avec une mise en scène et une interprétation incroyable, célébrant avec panache les 25 ans de DISTURBED.
La seconde partie bien qu’excellente aurait gagné à être un peu étoffée. En effet un petit STRICKEN, PRAYER, ou LIBERATE n’aurait pas été de refus par exemple.
Quoi qu’il en soit, le public repart rassasié, en espérant ne pas devoir attendre une décennie pour revoir DISTURBED sur les planches !
SET LIST MEGADETH
Hangar 18
Wake up dead
Angry again
Sweating bullets
Trust
Tornado of souls
A tout le monde
Peace sells
Symphony of destructions
Holly wars…The punishment due
SET LIST DISTURBED
THE SICKNESS
Voices
The game
Stupify
Down with the sickness
Violent fetish
Fear
Numb
Want
Conflict
Shout
Droppin’plates
Meaning of life
GREATEST HITS
I will not break
Ten thousand fists
Bad man
Land of confusion
Indestructible
The sound of silence
The light
Inside the fire
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Disturbed – The official Disturbed website
Toutes les photos de MEGADETH ont été prises par Gregoire Daumail.






































