Live Report – Motocultor Festival 2025 – Samedi 16 août
En cette troisième journée à Carhaix, la fatigue ne nous atteint pas. Pourtant, on n’est pas aidés par le temps : aussi fou que ça puisse paraitre, le soleil tape en Bretagne. Mais qu’importe : le public du Motocultor a la foi.
Cette journée du samedi est plus que réjouissante : je ne vous cache pas ma très grande impatience à l’idée de voir un groupe que j’adore, Extrême, en live, et ce pour la première fois. L’affiche s’annonce aussi prometteuse en matière de découvertes, d’Envy à Paleface Swiss. On s’attend aussi à retrouver nos classiques, nos valeurs sures.
HURLEMENTS – LA DÉCOUVERTE QUI RÉVEILLE
Dès le début de journée, Hürlement met tout le monde d’accord. Très honnêtement, il serait compliqué de dire que les Français n’ont pas assuré sur scène. Le set est carré, franc et sans artifice. Du metal solide, brut, fait par des musiciens qui transpirent la sincérité et l’expérience. Une belle surprise (pour moi en tous cas) pour commencer la journée.


ALL FOR METAL – L’HYMNE DU POWER
Cuir et muscles huilés : non, vous n’êtes pas à un concours de bodybuilding. Vous êtes bien au Motocultor, et plus particulièrement au show d’All For Metal. Leurs hymnes guerriers enflamment la fosse. Moi qui ne suis pourtant pas très power metal, c’était ici assez fun et très fédérateur.



LOUDBLAST – LES PATRONS TOUJOURS AU SOMMET
Loudblast prend ensuite ses quartiers et déroule une véritable leçon de professionnalisme. Un son chirurgical, une intensité constante, et un public bien plus réceptif qu’à leur passage au Plane’R fest. Stéphane Buriez et ses acolytes prouvent, encore une fois, que le metal français a des fondations solides. Old school, précis, implacable : ni plus ni moins ce qu’on attend de Loudblast, qui affiche 40 ans de carrière.



TENSIDE – LE JOKER Ill Niño
Moment de découverte collectif cette fois (parce que oui, je ne suis pas la seule à découvrir en festival). Le line-up original du Motocultor avait la bonne surprise de programmer Ill Niño. Non pas que ce soit mon truc, les américains apportaient une touche de nostalgie à l’affiche et étaient attendus de pied ferme. Beaucoup de curieux (et surement quelques connaisseurs) se sont donc réunis pour venir écouter Tenside, groupe de metalcore germanique.

Sur le papier, le metalcore c’est pas mon dada. Après, force est de constater qu’en live, Tenside a envoyé de lourd et a mis le feu au pit, avec en prime un wall of death des plus cool.
ENFORCER – UN PEU DE THRASH DANS CE MONDE DE BRUTES
Les Américains d’Enforcer débarquent ensuite sur scène pour nous proposer ce qu’on adore ! un thrash crossover à l’ancienne. S’il y a bien un groupe qui a remué la poussière en cette journée, c’est bien Enforcer. Pas de compromis : du metal de rue, sale et brutal. Là encore (et vous me direz que je n’y connais vraiment rien) : une découverte live pour moi !
ENSLAVED – LES VIKINGS DE L’ESPRIT
Changement d’ambiance radical et complet. Enslaved installe sa liturgie scandinave avec classe. Leur black progressif, hypnotique et spirituel, enveloppe le public d’une aura mystique. Lumières tamisées, nappes planantes, riffs glacés : le voyage intérieur commence. Enslaved, c’est l’art de faire du metal une expérience sensorielle.




PALEFACE SWISS – LA CLAQUE DE VIOLENCE
Pas le temps de respirer : Paleface Swiss déboule et tout s’écroule. Personnellement, je ne connaissais pas (oui, encore, je sais). En plus, le deathcore, c’est pas ma tasse de thé, voyez-vous. Pourtant, les helvétiques ont délivré des breakdowns massifs, assuré une présence animale et ils ont transformé le pit en champ de bataille. Court, intense, sans pitié : c’est exactement ce qu’il nous fallait.
EXTREME – LE GRAND MOMENT DU JOUR
Puis arrive Extreme. Et là, tout le monde comprend qu’on va vivre un moment à part.
Nuno Bettencourt est en feu. Véritable guitar hero, il transforme chaque solo en démonstration d’élégance et de ressentis intenses. Si vous croyez qu’Extreme, c’est More Than Words, vous vous plantez. Le public, certes moins présent que pour certains groupes, oscille entre admiration et jubilation. Groove, virtuosité, complicité : tout y est. Les amateurs de guitare s’en souviendront longtemps. C’est LE concert du jour. Un grand moment de musique, sans artifices, juste du talent pur, pour un groupe dont le dernier album, Six, remonte à 2023.
https://loudtv.net/clips/extreme-devoile-deux-nouvelles-chanson-du-nouvel-album-six/
LES WAMPAS – ROCK’N’ROLL ET DÉCONTRACTION
Changement radical avec Les Wampas, qui balancent leur rock’n’roll loufoque et sans complexes. Et pourtant, j’assume : Les Wampas, c’est clairement pas ma came (les chansons sur la politique, qui plus est française, bon…), mais Didier Wampas sait tenir un public. Interactions constantes, humour et dérision. Sur scène, une bande de vieux baroudeurs, relax mais hyper soudés. Ça respire la liberté, la bonne humeur et la folie douce. Et ça marche : le public adore.



ENVY – L’ÉMOTION À FLEUR DE PEAU
Les Japonais d’Envy livrent un moment suspendu. Leur post-hardcore planant et mélodique oscille entre calme absolu et tempête émotionnelle. Une montée en tension constante, des crescendos magnifiques, et une sincérité désarmante. Pas besoin de comprendre les paroles : tout passe par la musique. Le public est happé, silencieux, fasciné. Un grand moment de beauté brute. Moi qui voyage souvent au Japon, je vous le dis : c’est très représentatif de tout ce qu’il y a de mieux dans le pays : un set entre tradition, innovation et respect.
DARK ANGEL – LE THRASH INTEMPOREL
Les vétérans de Dark Angel rappellent à tous que le thrash n’a pas d’âge. Du pur old-school, sans compromis. Une leçon de metal pur et dur, à l’ancienne. L’énergie est intacte, et le public s’éclate. Les légendes sont toujours vivantes.



TRIVIUM – LE CHOC AMÉRICAIN
Le milieu de soirée est marqué par la puissance inarrêtable de Trivium. Matt Heafy et sa bande ont littéralement retourné Carhaix. Un show millimétré (RAS pour des américains), entre metalcore mélodique et thrash moderne, avec une maîtrise scénique exemplaire. Le public est en feu. Solide, carré, mais avec cette touche d’énergie sincère qui fait la différence. Trivium confirme qu’il fait partie des acteurs majeurs du milieu.

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CULT OF LUNA – LA CATHARSIS FINALE
Clôture majestueuse avec Cult of Luna. Une plongée dans les abysses du post-metal, entre lourdeur, beauté et contemplation. Les Suédois déploient une muraille de son, éclairée de lumières sobres. Chaque morceau est un voyage, chaque note une vague. Une expérience presque spirituelle, parfois lugubre, pour conclure ce troisième jour. Grandiose, comme toujours.
BILAN : UNE JOURNÉE D’ANTHOLOGIE
Virtuosité d’Extreme, intensité d’Envy, puissance de Trivium, rage d’Enforced et précision chirurgicale de Loudblast : cette journée aura tout eu.
Le Motocultor 2025 confirme qu’il est bien plus qu’un festival : c’est une célébration du metal sous toutes ses formes.
Rappel de notre interview de Yann Le Baraillec :
Rappel de nos live reports du Motocultor 2025 :
https://loudtv.net/live-reports/motocultor1/
https://loudtv.net/live-reports/motocultor-jour2/
Réseau social du Motocultor à voir ici pour l’affiche 2026 :





