Chronique de NIGHTFALL : un nouvel album obscur avec At Night We Prey

Partagez !

Note de la rédaction :
4.5/5

nightfall album

La nuit tous les chats sont gris

Lorsque l’on évoque la Grèce, naturellement on pense au soleil Méditerranéen. Je vous vois venir avec votre bouteille d’Ouzo, votre moussaka et vos olives. C’est d’ailleurs bien une olive que va vous mettre Nightfall. Tu ne l’avais pas vue venir mon coquin, n’est ce pas ? Pourtant il va falloir te préparer à une baffe bien sombre. Car si nous attendions avec impatience la sortie de AT NIGHT WE PREY, il faut comprendre que Efthimis sort d’une grosse dépression. Et pour se délivrer de ses démons, rien de tel qu’un album qui vous renvoie au plus négatif de votre égo. Et tant qu’à faire, on peut aussi changer le line up ! Nous retrouvons donc deux anciens membres aux guitares : Mike Galiatsos et Kostas Kyriakopoulos. Mais tant qu’à faire du neuf, c’est Fotis Benardo (ex Septicflesh) qui tient la batterie.

Embarquons dans notre trière mélancolique

Les premières notes de piano sur She Loved The Twilight nous invitent à embarquer dans un voyage vers les tréfonds du mal-être. L’intro nous fait son p’tit effet avant le déluge d’émotions non contenues de Killing Moon. Ce premier titre met directement une claque rythmiquement, avec un chant des plus inspirés par la noirceur de l’âme. Mais si ce morceau fait ressentir une certaine rage, la suite n’en sera que plus caverneuse. C’est dans un élan plus teinté Death que Darkness Forever marquera son emprunte.

Cependant n’oublions pas dans quelle esquif nous voguons : celui mené par un être pourri de l’intérieur par ses Démons. Et Witches est l’exemple parfait du titre qui vous fait ressentir votre petitesse face à la colère d’un homme torturé.

nightfall band

Démons et merveilles !

Après la colère, place à la douleur lancinante de Giants Of Anger. Car si nous sommes face à un véritable album de Death Metal, le Doom n’est jamais très loin. Chaque note posée par Efthimis vient du plus profond des entrailles d’un homme écorché. Il n’hésitera pas à nous emmener dans son sanctuaire Temenos, scandé à la manière d’un rituel sacré.

En effet, si le titre se termine de façon très martiale, Meteor Of Gods nous ramènera à l’introspection. Une confrontation personnelle avec le Divin accompagnée de mélodies séductrices s’offre à nous.

Un ciel toujours plus obscur

Si l’on approche le Divin, nous n’en sommes pas moins Humains. Les confessions intimes étant faites, le retour à soi est parfois violent, parfois doux, parfois anéantissant, parfois parasitant.  Ce sont en effet les impressions traversées sur Martyrs Of The Cult Of The Dead (agita) et At Night We Prey. Mais n’oublions pas que nous vivons l’histoire d’un homme prisonnier de ses Démons. Wolves In Thy Head vient clôturer l’album de manière explicitement sombre. Jusqu’ici, aucune éclaircie n’est en vue. L’histoire contée nous parle d’un homme torturé de l’esprit, mais qui certainement ne souhaite pas changer cet état.

Un album abouti

Les dix titres ayant défilé à la manière d’une oeuvre cinématographique sombre tournée en vase clos dans sa propre tête, nul doute que At Night We Prey fera partie des albums marquants de cette année. Si vous n’allez pas bien, n’attendez pas que Nightfall vous envoie des bouquets de fleurs. Ici, nous parlons de torture mentale, d’étouffement de soi, avec un besoin viscéral de libérer ses Démons. Tournée prévue avec DRACONIAN en 2022 !

Sortie : 5 Mars 2021

Retrouvez Fotis Benardo en interview video (en VO) pour le nouvel album ici :

Partager cet article

Comments are closed.