Nightwish : chronique de Yesterwynde

Le labyrinthe sans fin du temps plongea les voiles angéliques du vaisseau NIGHTWISH dans moultes péripéties humaines et artistiques. Tel un rampant s’enroulant autour de sa proie, il ne cessa, avec un grand amour et parfois de longs flots de tristesse, de le conduire depuis trois décennies, sur la voie du metal symphonique au succès mondial incontestable et retentissant. La pellicule (film) d’une vie musicale embrassant son style de prédilection, tout en le diversifiant de nombreuses fois par le génie d’un homme (TUOMAS HOLOPAINEN), afin d’y célébrer ses lettres de noblesse, et briser les clichés évoqués par les plus incrédules.

Clip vidéo de la chanson « Perfume Of The Timeless » :

Ainsi, le bruit caractéristique du projecteur du temps démarre (« Yesterwynde ») pour clôturer l’histoire d’un triptyque magnifique, né il y a presque dix ans avec ENDLESS FORMS MOST BEAUTIFUL (2015) puis HUMAN. :II: NATURE. (2020). Une dixième œuvre YESTERWYNDE qui prit le temps, le sien pour en faire le canevas de son ouvrage. Le temps, à l’image de l’art du groupe finlandais, démesuré dans ses habits de lumière beaux et émouvants, comme dans sa robe noire funeste, triste et dramatique.

Aussi versatile dans le temps qu’il accorde, fatalement inéluctable, implacable, irrésistible sous la tyrannie de ses actions. Dualité émotionnelle de vie métaphysique, d’où s’extrait le nom de l’œuvre, né d’une *invention (de TUOMAS ET TROY*) évoquatrice d’une bobine énigmatique et déroutante temporelle qui s’égraine et s’anime entre passé et présent, entre ce qui est et ce qui fut.

Clip vidéo de la chanson « The Day Of… » :

Le temps d’une œuvre magnifiée par des épopées lyriques richissimes et renversantes, aux envolées plus brèves tout aussi mémorables où les Finnois envoûtent l’esprit et capturent les sens, les jetant en pâture au tumulte d’une consistance et profondeur artistique (musicale et textuelle) sans équivalence. Réunification des points cardinaux temporels vêtus de somptueuses pièces épiques aux arrangements soignés et précieux, abondance de strates aventureuses qui enjolivent les (déjà) plus beaux traits ambiancés de YESTERWYNDE. Qu’ils soient mystiques (« The Antikythera Mechanism »), ou emplis d’innocence comme le sensationnel « The Day Of… » parsemé de sonorités eighties (claviers) et déchirant d’émotions sur son chœur d’enfants (qui prend sens à la lecture des paroles ).

YESTERWYNDE perpétue la tradition finnoise du voyage enchanteur qui embarque son auditoire sur un fil éclectique où la beauté des mots est imaginée sur des corps et ses gestes perchés dans un vide abyssal, la tête lourde penchée vers le néant, recevant des frappes puissantes et agressives (« The Weave »), puis le coeur de l’esprit s’attachant sereinement à louer ses favoris, faits de douceurs et délicatesses (« Sway », « Hiraeth »), les deux coexistant, comme dans les plus belles pellicules (réalisateurs) des grands chefs-d’œuvre du septième art.

Clip vidéo de la chanson « An Ocean Of Strange Islands » :

Comme l’atteste une pléiade de morceaux, « An Ocean Of Strange Islands » se pare d’un riff heavy diaboliquement tenace et joue d’une séquence finale des plus atmosphériques, orchestrée par la cornemuse irlandaise, inspirant amours nostalgiques. « Something Whispered Follow Me » et ses allures de mid tempo angoissant, partage ses sentiments oppressants par instants, avec des airs de ballade piano/cordes/batterie ensorcelants, l’ambivalente mélopée « Hiraeth » aux voix tendrement angéliques façonne ses sentiments d’espoir avec celle plus fragile, porteuse de souffrances masculines. Duo étincelant, à l’esprit FLOWER POWER frappant des tambours pour définir une tournure bien plus rock par la suite.

Clip vidéo de la chanson « Lanternlight » :

Ou bien la poignante « Lanternlight » et son orchestration suave, dont l’intensité monte crescendo dans les émotions, s’oppose à la rugosité DARK de « The Weave » qui la précède.

L’équilibre parfait des forces en présence, pour le plus beau des spectacles sonores, se clôturant en éclairant l’appel des souvenirs mystérieux de Noël, affectueusement blottis près du feu, d’un soir de décembre INOUBLIABLE… (« Lanternlight »).

Ainsi le vieux projecteur finit sa route, la pellicule tombe et le cinéma du temps de YESTERWYNDE, capturé, se referme pour nous être restitué à chaque nouvelles écoutes sans y laisser couler quelques boules de cœur d’eaux salées…

LINE-UP de NIGHTWISH :

La formation est aujourd’hui composée de :

FLOOR JANSEN / (chant)

TUOMAS HOLOPAINEN / (claviers)

EMPPU VUORINEN / ( guitares)

JUKKA KOSKINEN / (basse)

Troy Donockley / (cornemuse, flûte, guitares acoustique & électrique, bouzouki, bodhrán, aérophone, chants)

Kai Hahto / (batterie et percussions)

C’est le premier album de Nightwish depuis « Century Child » sans Marko Hietala, mais cela n’a pas changé l’approche de Tuomas à la composition. Jukka, le nouveau bassiste, ne chantera pas. Il n’y a plus que deux voix : celle de Floor et celle de Troy. La façon de jouer de la basse de Jukka est assez différente de la façon de Marko et cela a permis de tester de nouvelles choses.

Le chant de Floor a encore impressionné tout le groupe, ainsi que les premières personnes à avoir entendu l’album. TUOMAS avait réservé 12 jours de studio pour l’enregistrement du chant de Floor, mais tout était enregistré et parfait au bout de six !

TRACKLIST : (66m 30s)

01. Yesterwynde
02. An Ocean Of Strange Islands
03. The Antikythera Mechanism
04. The Day Of…
05. Perfume Of The Timeless
06. Sway
07. The Children Of ‘Ata
08. Something Whispered Follow Me
09. Spider Silk
10. Hiraeth
11. The Weave
12. Lanternlight

Label : Nuclear Blast
Sortie : 20/09/2024

*Le titre de l’album, « Yesterwynde« , est un mot inventé par TUOMAS et Troy pour décrire l’album : TUOMAS a eu l’idée d’inventer un mot grâce au livre « The Dictionary Of Obscure Sorrows » : si on ne trouve pas un mot anglais pour décrire une émotion précise, il suffit d’en créer un. Ce mot décrit le désir d’être à un endroit où on n’est jamais allé, ou à une époque où on n’a pas vécu. Les mots-clé étaient « le temps », « les souvenirs en noir et blanc ou en sépia », et la base voulue par TUOMAS était le mot « Yesterday » (« Hier »). Troy a alors proposé « Yesterwynde » et Tuomas a trouvé que c’était parfait !

Une nouvelle oeuvre musicale plus orientée « metal » que « Human. :||: Nature. » YESTERWYNDE est intégralement écrit, composé et produit par Tuomas. Il a demandé 3 ans et demi de travail à Tuomas, qui s’est impliqué comme jamais auparavant dans la composition, les paroles, la pochette, le livret, les vidéos à venir, le mixage etc. Le mastering a été refait sept fois de suite !

Une version orchestrale de l’album, mais aussi une « version atmosphérique » sont disponibles.

DISCOGRAPHIE :

Angels Fall First (1997)

Oceanborn (1998)

Wishmaster (2000)

Century Child (2002)

Once (2004)

Dark Passion Play (2007)

Imaginaerum (2011)

Endless Forms Most Beautiful (2015)

Human. :||: Nature (2020)

YESTERWYNDE (2024)

PRODUCTION :

Produit par TUOMAS HOLOPAINEN

Le son magnifique de YESTERWYNDE est l’oeuvre de l’équipe toute dévouée, depuis de très nombreuses années au groupe, comprenant l’ingénieur du son TEO KINNUNEN, l’ingénieur du mixage MIKKO KARMILA et l’ingénieur du mastering MIKA JUSSILA.

L’album a été enregistré à Kitee, Hollola, Brastad, North Yorkshire et Londres, entre Août et Novembre 2023, puis mixé entre Octobre 2023 et Février 2024. L’orchestre et les choeurs ont été enregistrés au Studios Abbey Road à Londres.

ARTWORK :

La pochette de l’album est signée PETE VOUTILAINEN (One Eye Media & Toxic Angel).

LIEN FACEBOOK DE L’ARTISTE :

https://www.facebook.com/pete.voutilainen

CONCEPT :

– « Yesterwynde » est la conclusion d’une trilogie d’albums, commencée avec « Endless Forms Most Beautiful » et poursuivie avec l’album « Human. :||: Nature.« . Tuomas le considère comme l’album le plus orienté « paroles », estimant que la musique n’a jamais aussi bien collée aux paroles, et que certaines paroles aideront même à comprendre certains passages musicaux.

– Le titre de l’album, « Yesterwynde« , est un mot inventé par Tuomas et Troy pour décrire l’album : Tuomas a eu l’idée d’inventer un mot grace au livre « The Dictionary Of Obscure Sorrows » : si on ne trouve pas un mot anglais pour décrire une émotion précise, il suffit d’en créer un. Ce mot décrit le désir d’être à un endroit où on n’est jamais allé, ou à une époque où on n’a pas vécu. Les mots-clé étaient « le temps », « les souvenirs en noir et blanc ou en sépia », et la base voulue par Tuomas était le mot « Yesterday » (« Hier »). Troy a alors proposé « Yesterwynde » et Tuomas a trouvé que c’était parfait !

– L’album parlera donc d’histoire, de science, de souvenirs et de l’humanité. Et d’une façon positive. La célébration d’être vivant, malgré le contexte actuel, et ne pas vivre dans la tristesse ni ressentir le besoin de se repentir. Les nombreuses vidéos filmées il y a plus d’un siècle et recolorisées depuis, qu’on trouve sur YouTube, ont été notamment une source d’inspiration pour Tuomas.

– La chanson appelée « Tha Antikythera Mechanism » fait référence à la « Machine d’Anticythère« , considérée comme le premier calculateur analogique et datée de plus de 2 200 ans. Tuomas voit cette machine comme le premier ordinateur de l’humanité, et se demande si l’humanité aurait évolué différemment, ou plus vite, sans les religions, ou sans, par exemple, l’incendie de la bibliothèque d’Alexandrie.

– La chanson appelée « The Children Of ‘Ata » raconte l’histoire des enfants naufragés de l’île d’Ata : en 1965, six garçons des Tonga échouent sur une île déserte du Pacifique. Ils vont survivre seuls pendant quinze mois grâce à une solidarité exceptionnelle. Tuomas voulait raconter cette histoire pour montrer que dans une situation comme celle là, les humains ne redeviennent pas nécessairement des « sauvages », comme on peut le voir dans beaucoup de films.

– Le titre de la chanson « Hiraeth » vient du gallois et fait référence à la nostalgie d’une contrée dans laquelle nous sommes dans l’impossibilité de nous rendre, un « mal du pays ».

TOURNEE :

Il n’y aura pas de tournée pour cet album, mais TUOMAS tient vraiment à rassurer les fans : ce n’est pas la fin du groupe, loin de là : ils ont signé un nouveau contrat avec NUCLEAR BLAST pour plusieurs albums, et il confirme qu’il y aura d’autres chansons qui sortiront à l’avenir. Mais les concerts sont en pause pour le moment, après les très nombreux concerts donnés en 2022 et 2023.

SORTIE/LABEL :

Le groupe de metal symphonique finlandais a sorti son dixième album, intitulé YESTERWYNDE , le 20 septembre 2024 via NUCLEAR BLAST.

LIEN FACEBOOK DU GROUPE :­

https://www.facebook.com/nightwishi

CHRONIQUE DE LA PRECEDENTE OEUVRE DU GROUPE HUMAN. : II :NATURE :

https://loudtv.net/chronique-de-nightwish-lart-supreme-nest-il-pas-la-nature-et-letre-humain/

PAPABORDG POUR LOUD TV.