On the way, From Tampa, Florida, Obituary
Voila ce qui résonne dans ma tête à chaque fois que l’on prononce Obituary. Rappelez vous ce live absolument mythique du combo floridien. Du temps s’est écoulé depuis, et voici que la bande des frères Tardy revient avec un 11ème album au doux nom de Dying Of Everything. Alors me direz vous, est ce que nos bons vieux rednecks ont fait évoluer leur musique ? Va-t on entendre du clavier ? Y aura t-il un featuring avec une chanteuse Pop ? Le son sera t-il lisse comme une peau d’brugnon ? (oui c’est plus doux qu’une pêche). Je préfère spoiler de suite : on va enfiler nos bottes, se couvrir de boue et manger gras !!! Mais alors ? Obituary ne va pas révolutionner sa musique ? Non, et heureusement. On va manger du Obituary pur beurre A.O.C from Tampa.
C’est donc 6 ans après l’album éponyme que Obituary distribue sa nouvelle dose de Mofongo avec ce dernier line up stable depuis Inked In Blood. Le trio solide de Trevor Peres, Donald et John Tardy s’accompagne désormais avec les généreux Terry Butler (basse) et Kenny Andrews (guitare solo). Ce dernier signe même deux titres sur cet album, à savoir : Dying Of Everything et Torn Apart.
Fais péter les haricots noirs !
Dying Of Everything démarre fort avec Barely Alive. Eh oui, on a de suite affaire au titre le plus rapide jamais enregistré par Obituary, nous confiera Donald Tardy en interview. Cela démarre sans intro, direct on envoie la sauce piquante avec des growls dont seul John Tardy a les secrets.
Le son de guitare cradingue de Trevor Peres s’impose de suite, toujours calé dans les médiums. Aucun doute, on mange du Obituary de belle mouture. S’en suit, plus mid tempo et lourd, The Wrong Time. On se retrouve plongé dans cet univers poisseux si reconnaissable avec son lot de petits breaks et de grognements. Kenny Andrews trouve parfaitement sa place, faisant oublier même Allen West dans ses grandes oeuvres. Dans cette même lignée, Without a Conscience fait gronder la basse de Terry Butler tel un vieux bourdon de cornemuse en fond. Si vous avez quitté vos bottes, vous voila tous sales désormais.
Une guerre des tranchées
C’est sous les sons d’armes à feu que démarre War. Vous l’avez compris, on n’est pas dans une arène Pokemon à s’envoyer des attaques éclairs. Obituary nous balance un titre bien groovy qui sniffe le bayou. Je suis toujours autant sous le charme des solos de Kenny Andrews. Et puis on a ce petit passage à l’acoustique, qui donne un certain relief au titre. Puis tant qu’à faire on s’barre en hélicoptère à la fin.
C’est alors qu’on peut découvrir ce premier titre signé de Kenny Andrews. Dying Of Everything démarre de manière très martiale à la batterie et un grondement bien cradingue de basse. John Tardy repart à s’égosiller comme s’il avait déglingué toute une assiette de Jambalaya. Musicalement, on retrouve ces ingrédients très influencés Celtic Frost de leurs débuts. Pas de doute, le p’tit nouveau est totalement impregné Obituary. Mais place à My Will To Live qui nous fait de nouveau sentir le cadavre si cher à nos floridiens. Le titre renifle la mort de par sa rythmique lancinante et au son toujours aussi travaillé à la tronçonneuse. Les harmoniques viennent nous envahir à la manière de spectres malfaisants s’évadant de leurs cercueils. Manifestement ils viennent tout terrasser sur By The Dawn. Une fois de plus, le titre est malsain et poisseux.
On frappe un grand coup
Tout comme en ce début d’album, Obituary propose un Weaponize The Hate très rapide. Les coups de grosse caisse de Donald Tardy sont particulièrement appuyés et puissants. Toujours en alternant les coups de buttoir et les riffs rapides, les gars de Tampa signent de nouveau un titre accrocheur qui laisse place à Torn Apart. De nouveau, on trouve un morceau bien groovy. On sent le titre qui fera mouche en live. Ici une fois de plus Kenny Andrews délivre un solo impeccable, et un morceau tout simplement excellent. Enfin, pour cloturer cet album, nos rednecks nous ramèneront six pieds sous terre. Be Warned est lourd, gras, lent. Si vous aviez oublié cette odeur de cadavre en décomposition, elle revient de plus belle ici. John Tardy vomit toujours autant ses paroles sous les riffs poisseux de ses camarades.
C’est du propre
Enregistré dans ses propres locaux, au Redneck Studios, Obituary nous sert un onzième album de grande qualité. Certains d’entre nous diront que cela manque d’originalité, d’innovation. Mais qu’à cela n’tienne. C’est le reproche que l’on entend depuis leurs débuts. Mais combien de groupes peuvent se targuer comme nos 5 gars de Tampa de pouvoir être reconnus dès la première note ? Dying Of Everything ne déroge pas à la règle, pourtant l’album se veut plus agressif que ses prédécesseurs, avec bien sur l’apport de Kenny Andrews. Vous l’avez compris, lui je l’ai adopté. Cet album a de plus, ce truc qui pour moi est essentiel : pas de fioriture. Le son est cradingue à souhait et fait ressortir ce côté organique de la musique.
Pas de doute, Obituary signe l’un des albums les plus poisseux du moment.
Pour amoureux d’alligators, de gumbo et de chats.
Sortie le 13 janvier 2023
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