Il y a bien longtemps, dans une galaxie très, très, très, très, lointaine….
Venant du fin fond d’une galaxie inconnue, en empruntant un passage secret reliant nos deux univers, des extra terrestres, avec la complicité d’ANITA (1) ont décidé de sauver le monde de la pandémie actuelle. En effet, bravant tout sur leur passage, ces sauveurs de l’humanité viennent enfin de dévoiler l’antidote à la morosité ambiante ! Selon toute vraisemblance et compte tenu des connaissances actuelles, le meilleur moyen de retrouver un moral d’acier est de déposer la petite galette cylindrique « Histoire sans fond » dans un lecteur CD, de monter le son et de se plonger sans retard dans le monde de « L’histoire sans fond »
Bonjour Princesses Leya comment allez-vous ?
Schoumsky : Ah très bien, ce sont les meilleures années de nos vies !
Nous sommes quatre comédiens et une comédienne : Cléo Bigontina à la basse, Fifou alias Xavier Gauduel, notre batteur et Dédo et moi-même, quatre esprits tournés vers le « pas sérieux », le débile et l’absurde. Princesses Leya est née d’une blague entre potes. Nous nous sommes dit que nous allions mixer l’humour et la musique, de façon à amener les non-métalleux vers le métal et faire rires ces derniers d’eux même. L’aventure s’est emballée, et nous a un petit peu dépassé. On s’est donc dit qu’on allait continuer
Dédo : maintenant, on devient de plus en plus sérieux !
Schoumsky : on devient de plus en plus sérieux et le prochain album sera inacceptable ! (rires)
On a donc un scoop, un deuxième album se profile ? (rires)
Dédo : On ne sait pas, on ne sait pas….
Schoumsky : il ne faut jamais dire jamais ! Bien sûr si on nous demandait à l’instant ce qu’on aimerait faire ; on dirait : Bercy et quatre albums. On va déjà voir comment les gens appréhendent celui-ci, et si les gens ont envie de nous (rires)
Cléo : et comment les gens réagissent au virus !!! (rires)
Schoumsky : est ce qu’il y aura encore des gens vivants pour le deuxième album, ça fait beaucoup de questions quand même !
Dans notre précédente interview lors du talk-show de Loud tv, vous racontiez comment vous vous êtes rencontrés Comment cela s’est-il passé ?
Dédo : Antoine et moi nous nous sommes rencontrés par le biais de la scène. Je suis comédien depuis 20 ans, et je fais du stand-up depuis 15 ans. Je me suis fait connaître du grand public via le Jamel Comédy Club. De son coté, Antoine a aussi fait de la scène en passant par l’émission de Laurent Ruquier (On ne demande qu’a en rire). Ensuite, il y a environ trois ou quatre ans, on a formé une troupe avec Pierre Emmanuel Barré et Blanche Gardin qui s’appelait les Insolents, C’est à ce moment-là que Antoine m’a parlé de son idée de vouloir créer un spectacle qui mélangerait musique et humour. Tout est parti de cette envie de faire un truc qui au départ ne devait durer que dix minutes ..
Schoumsky : notre batteur actuel était notre tourneur pendant nos spectacles d’humoristes. C’est lui qui gérait nos dates. Quand il nous a entendu parler de notre projet, il nous a dit qu’il était batteur de métal. Au début, on ne l’a pas cru alors qu’il est vraiment batteur ! (rires)
En ce qui concerne Cléo, ce n’est vraiment ni une copine, ni une cousine, ni la nièce d’un pote célèbre (rires) ! Quand on a commencé à scénariser le spectacle, à construire une histoire, on s’est rendu compte qu’il nous fallait un personnage féminin. Quelqu’un qui nous amènerait d’autres choses, notamment des thématiques un peu plus modernes. Or, il y a eu un rayon de soleil quand elle est arrivée parmi toutes les bassistes auditionnées lors d’un casting (entre 350 et 10). Parce qu’elle était blonde à l’époque, notre batteur a dit : c’est elle et personne d’autre !!!
Avez-vous converti P.E. Barré et Blanche Gardin au métal (ils font partie de la troupe Les Insolents avec Dedo et Schoumsky) ?
Dédo : ils devaient être nos choristes ! Mais malgré tout leur talent humoristique, ce sont des chanteurs catastrophiques ! Surtout Pierre Emmanuel Barré ! Tu penses qu’il le fait exprès, mais tu sais qu’en fait, il s’applique ! (rires). Je n’ai jamais entendu quelqu’un chanter aussi faux ! Par contre, Il chante très bien Renaud mais ça demande moins de technique ! Quant à Blanche Gardin, elle serait très bien sur un biopic de Janis Joplin. Avec une certaine forme de lunettes, elle lui ressemble.
Cléo : je l’ai vu chantonner sur une vidéo
Dédo : elle joue très bien de l’accordéon aussi
Entre musiques interposées de sketchs, personne ne s’attend à un album de ce type. Vous allez déstabiliser car c’est inédit. A qui s’adresse l’album ?
Schoumsky : il s’adresse à tous les gens qui aiment la même chose que nous : la pop culture le cinéma, les sketches des humoristes qui nous ont précédés, les amateurs de South Park, ceux de Flight of the Conchords, de Tenacious D. C’est vraiment le condensé de tout ce qu’on aime. C’est un album qui s’écoute comme si on regardait un film. On s’assoit pendant une heure cinq, et on se laisse embarquer. On conseille d’écouter l’album d’une traite. Mais on peut l’écouter de dix mille manières différentes. Pour ceux qui n’aimeraient pas les sketches, il y aura les chansons qui peuvent s’écouter sans avoir l’histoire en back up.
Dédo : l’album s’adresse à n’importe qui, quel que soit les courants musicaux préférés. On a essayé d’être assez large dans ce qu’on propose musicalement, dans le spectacle et dans l’album. Ça peut passer de morceaux folks, à la variété française, à des moments un peu plus rappés, et forcément du métal, un peu hardcore, du punk aussi. Le but était de fédérer le maximum de gens. On ne cherche pas à s’adresser à une communauté. Enfin si à la communauté des bipèdes !! Ce sont ceux que l’on veut vraiment toucher.
Cléo : d’ailleurs, le single qu’on a sorti « Le Club des 27 », n’est pas du tout métal. C’est plus flower power
Parlez-nous du scénario qui est une fiction
Schoumsky : tout commence lors d’une répétition des Princesses Leya. Comme d’habitude, ça tourne un peu trop autour des jeux de mots que font les membres du groupe. Or, Dédo ne supportant pas cet humour, il nous annonce qu’il y a une malédiction viking. Selon cette dernière, le jeu de mot de trop, peut un jour, te propulser dans une dimension parallèle. C’est ce qui arrive, évidement, sinon, il n’y aurait pas d’aventure !
On débarque donc sur cette planète, où il y a des salons de coiffures, et des devantures à jeu de mots. On nous apprend que ce monde a été phagocyté par un méchant qui veut rendre les gens teubés pour les faire consommer plus. Pour sauver cette population de la bêtise, il faut trouver une partition magique, cachée dans un temple et jouer le morceau qui va éveiller les esprits. Tout ça se transforme alors en Chevaliers du Zodiac, parce qu’il va falloir affronter des épreuves pour trouver cette partition ! Elle sera notre ticket gagnant pour repartir sur Terre. Mais quand on va revenir sur Terre, on va s’apercevoir qu’il n’y a pas que dans les dimensions parallèles qu’il y a des gens teubés !
Le format de 1h n’est pas super habituel pour un album, pouvez-vous donner envie en quelques mots à nos auditeurs de se plonger dans votre univers ?
Schoumsky : déjà je peux ouvrir un bouton de ma chemise et faire apparaitre cet album ! (rires). Parce qu’on a fait une très belle pochette !
J’ai plein de mots qui me viennent, mais c’est pour un autre contexte (rires) : sensuel ! (par exemple). Mais on avait dit qu’il y avait un mot, le nom d’une plante qui était super à dire …
Dédo : Stevia ?
Cléo : Rutabaga ?
Schoumsky : non, ce n’est pas ça du tout ! JOJOBA !!! C’est clairement ça ! C’est un mot qui fédère et qui sent qu’on est dans le bien être !!!
C’est pourquoi, si vous aimez toutes ces histoires, tous ces films : Retour vers le futur, Indiana Jones, Stargate, Lost in Space, tous ces films d’aventures dans lesquels les héros sont plongés dans des univers parallèles, dans lesquels ils vont devoir vite se démerder pour rentrer chez eux c’est cette aventure-là ! Si en plus, vous aimez les trucs parodiques à la South Park c’est l’humour qu’on aime. Je pense qu’on l’a transcrit et d’ailleurs on a la voix officielle de Cartman ! Il y a aussi la voix de Son Goku et San Gohan – Brigitte Lecordier – qui fait le lien avec toute cette culture qu’on a adoré.
Malgré tout, on ne se prend pas au sérieux, on ne veut pas être estampillé groupe qui se la donne ! C’est du rock léger, qui doit être divertissant et marrant. On a fait passer quelques messages dans nos sketches, mais on veut être pris comme une grosse boutade, qui détend. Surtout en ce moment !
Dédo : si vous aimez Tenacius D, si vous aimez Flight of the Conchords, si vous aimez le métal, mais si vous aimez aussi les autres musiques, vous vous y retrouverez. Le spectre est assez large. Même, si le but du jeu n’est pas non plus de fédérer tous les fans de jeux de mots !
Cléo : si tu fais coiffeur et que tu adores les jeux de mots de coiffeurs, tu peux te sentir un peu exclu (rires)
Schoumsky : on ne cherche pas non plus à plaire à tout le monde ! On veut vraiment à ce que les gens qui sont dans cet univers-là, passent un bon moment. Qu’il se disent qu’ils ont passé une heure pendant laquelle ils se sont bien marrés !
Dédo : c’est à l’image du spectacle, même si l’histoire est différente. C’est assez conceptuel parce que nous sommes à la fois un vrai groupe de musique qui fait du concert live. Mais c’est aussi une pièce de théâtre, et une aventure audio, ainsi qu’une petite comédie musicale par moment. On essaye d’être sur différents courants artistiques, parce que ça fait partie de nous et qu’on aime bien être le plus variés possible. On espère que les gens qui peuvent être attirés par ce genre de chose fonceront dans ce projet qui est un peu dense.
Vous avez un scénario complètement barré et vous nous aviez prévenu ! Citation de Elizabeth Carli (2) en lien avec la conjoncture : “L’absurde et le dérisoire forment parfois l’essentiel.” Etes-vous essentiels ???
Dédo : si on est absurde, un peu du coup !
Cléo : n’importe quelle forme d’art est essentiel
Schoumsky : je préfère généraliser plutôt que de dire que nous sommes essentiels, donc achetez notre album ! Les clowns et tous ceux et celles qui essayent de faire rire, peu importe le style d’humour, sont extrêmement essentiels. Sauf d’après le gouvernement ! On est sur l’humour parce que l’humeur générale nécessite de détendre l’atmosphère et décrisper les visages. Donc pour répondre à la question : « Libérez-nous !!! » (rires)
Si on part sur la citation « Le rire est la politesse du désespoir » à la lumière de la situation actuelle, il faut être un petit peu courageux pour se lever le matin, se dire que ça va être une belle journée ! Cependant, on espère que ce modeste album procurera pendant 1 h 05 un peu de rire aux personnes qui ont le moral dans les chaussettes !
Est-ce à des fins capitalistiques, parce que vous n’aviez pas de CD à vendre à la fin de vos concerts que vous vous êtes lancés dans la production de cet album. Ou est-ce par pure philanthropie pour pouvoir partager votre son avec le monde entier ?
Schoumsky : Bill Gates dit qu’il est philanthrope ! (rires). La première motivation n’est pas forcément capitaliste parce que faire un album coûte cher et ce n’est pas le bon calcul pour devenir riche. ! C’est pourquoi, on espère que les concerts reprennent pour devenir les Jeff Bezos du monde de la musique ! Finalement, c’était plus un problème d’ego ! On voudrait que toute une jeunesse ait des posters de nous dans leurs chambres ! On veut être des modèles, des icônes (rires), des références !
Dédo : en termes de consécration artistique, c’est assez excitant de se dire qu’on a pu sortir un album. On n’aurait pas forcément imaginé pouvoir le faire avec l’appui du public, mais les gens nous ont vraiment soutenus
Schoumsky : oui, c’est vraiment cool, on peut dire qu’on l’a créé avec les gens. On a fait un financement participatif qui a vraiment été bien accueilli. D’ailleurs, c’est vraiment un fantasme de faire un album. Je collectionnais les visuels et les pochettes quand j’étais gamin. Je suis content d’avoir ma pochette avec le visuel que nous avons créé. Il y a un côté très adolescent, mais il faut réaliser ses fantasmes
Cléo : on répond à une vraie demande des gens, ce n’est pas pour imposer un album. Certaines personnes étaient frustrées de ne pas repartir avec un CD pour pouvoir nous écouter chez eux.
Dédo : c’était aussi une bonne façon de faire exister le projet sur une autre plateforme. Il était dédié à la scène et on s’est rendu compte qu’il était assez possible de le décliner sur différentes strates. On en a eu la possibilité de le faire grâce aux contributeurs. Cela nous a permis de développer une deuxième histoire différente de celle qu’on délivre sur scène. C’est agréable, parce qu’il y a la possibilité d’avoir accès à différents scénarios à travers un seul projet.
D’ailleurs, d’autres choses vont se mettent en place, par exemple, des petites pastilles sous forme d’animations qui vont illustrer les sketches. Elles seront délivrées incessamment sous peu, et on espère pouvoir le faire vivre sous d’autres médias. On verra s’il y a la possibilité d’en faire une série ou une BD ou des céréales, on n’en sait rien ! Si vous aimez le sucre on pourra en faire des gâteaux !
Vous êtes Dedo et tous les 2 dans le milieu du spectacle, et on ressent une multitude d’univers : / théâtre / cinéma / musique / jeux vidéo / génération club dorothée : c’est super diversifié et est-ce que c’est de la nostalgie d’enfant ?
Schoumsky : oui, un peu. C’est la découverte de Dragon Ball, Ranma 1/2, les Chevaliers du Zodiaque. On fait partie de cette génération qui a été biberonnée à ça
Dédo : à un moment ça a été notre baby sitter ! Il y a forcément de la nostalgie derrière tout ça ! Ce n’est pas forcément le truc le plus évident quand on le met à travers l’album ! Mais, ça a été hyper marquant pour nous, pour tout une génération. C’est super de pouvoir profiter de ça à travers Brigitte Lecordier qui est la voix de Sangoku et de Oui- oui. D’ailleurs, elle a participé à la partie fiction de l’album.
Schoumsky : et on n’est pas devenus des psychopathes pour autant ! Ce n’est pas parce qu’on a bouffé du manga comme disait Ségolène à l’époque que ça fait une génération de tarés ! On n’a tué personne ! En tous les cas personne n’a avoué !!!
Superbe reprise de Sabrina balls balls balls, façon Rammstein : à quand le clip dans la piscine ? (rires)
Schoumsky : on y a pensé ! Mais ça déjà été fait et refait ! Si tu tapes n’importe quel titre sur YouTube et tu mets cover métal à coté, il y quelqu’un qui l’a déjà fait. Sauf que la version Rammstein n’existe pas ! Du reste, on a pas mal d’idées pour le clip. Il y aura une histoire de piscine à boules et de jeux d’enfants !
Cléo : il y aura des trucs circulaires en tous les cas
Dédo : il y aura de la sphère dans cette histoire, on sera dans le champ lexical du rond ! D’ailleurs, je suis content que tu ais aimé ce mashup. Je le trouve très représentatif du groupe. On a cette envie et cette possibilité de faire coïncider les deux univers du métal et de la pop. Sur scène, on se rend compte que ça fédère beaucoup le public les métalleux comme les non métalleux. Ce qui fait que tout le monde peut faire des pogos dans la joie et la bonne humeur.
Schoumsky : peut-être faire le coup du maillot de bain qui tombe un peu !
Cet album a été produit par Pierre Danel (Kandinja) avec une 7 cordes qui donne un son plus massif, plus lourd : comment on enregistre un album comme ça ?
Schoumsky : il y a des morceaux qu’on avait enregistré il y a un an et demi ! « Ustensiles » et « Makeba » qui ont été les premiers singles que l’on a sortis. Quand on a décidé de faire l’album, on s’est enfermé en studio avec Pierre. Les enregistrements ont duré quatre ou cinq jours, ce qui est très court et assez efficace. Pierre Danel est quelqu’un qui a vraiment une oreille assez phénoménale, qui voit et sait tout de suite le délire dans lequel on veut aller. Mais pour ne pas qu’on passe pour des gugus, il ne nous a pas lâché sur la technique, sur des arrangements plus complexes parfois, C’est grâce à lui qu’on est arrivé à avoir cette couleur de son. On s’est laissé aller vers sa vision et on est bien contents Par contre, la sept cordes ce n’est pas du tout ce que je joue d’habitude
Dédo : c’est agréable de travailler avec lui, parce que outre, Kandinja et les différents projets dont il s’est occupé, il a cette faculté de comprendre très vite. Il a enrichi nos compositions de base en amenant des idées tout le temps intéressantes et qui ont permis de d’avoir ce son qui est un peu plus massif que sur nos précédents enregistrements. On a pu avoir une unité sur ce truc qui bastonne un minimum pour un projet qui se veut aussi dans l’humour. On voulait que ce soit aussi rigolo qu’énervé
Schoumsky : il y a un truc que Pierre disait souvent : Il faut que les gens vous prennent au sérieux, musicalement, il faut que ça bastonne !
Cléo : Par exemple : Ultra Vomit c’est carré !
Schoumsky : c’est ça ! Ultra Vomit est un groupe dont on nous parle souvent parce que ce sont des potes, on les connait bien. Au début, quand Princesses Leya n’était pas encore connu, on nous comparait souvent à eux. C’est vrai que quand tu les vois sur scène, ce sont de très, très bons musiciens, c’est ultra carré, hyper travaillé. Cela l’aurait foutu mal qu’on arrive avec un son tout péteux !!!
L’humour est quelque chose qui demande beaucoup de travail, est-il plus facile de faire rire que de faire pleurer ?
Schoumsky : oui, je pense qu’aller dans le pathos c’est quelque chose d’assez facile. Pour faire pleurer dans les chaumières, tu lis juste l’actualité à voix haute, tu as envie de chialer. Comment transformer tout ça en quelque chose de léger, mais qui peut aussi faire réfléchir ? L’humour en ce moment est sujet à division et à réactions vives et émotionnelles sur les réseaux. Ce qui fait que tout le monde a peur de faire la moindre blague un peu trop politisée. L’humour est devenu un champ de mines. De notre coté, on espère que faire des choses par le biais de l’absurde et du potache, fait qu’on évite les tirs des gens un peu fragiles (rires)
Il y a donc des écueils à éviter. Est-ce que vous vous censurer ?
Dédo : on aborde les thèmes qu’on veut aborder, sans se demander si c’est bien dans l’actualité. Ce qui doit sortir, sort en fonction de nos envies
Schoumsky : on ne s’impose pas des thèmes en se disant il faut absolument parler de ça ! Si ça vient naturellement, c’est que ça trouve sa place et on ne le rentre pas aux forceps. On a, par exemple, un sketch à propos de l’appropriation culturelle, qui est un vrai thème d’aujourd’hui et auquel on est confronté. Faut-il appartenir à une communauté pour faire de l’humour sur un tel sujet ? Malheureusement, on est dans ce monde-là, où l’on te dit : si tu n’es pas noir tu ne peux pas faire du blues ! Nous, on veut mettre une pichenette sur cet extrémisme ! C’est une manière de dire que la musique doit être jouée par tout le monde, que c’est du partage et non de la division. On fait donc passer un message. C’était dans la logique du sketch à ce moment-là, on ne s’est pas imposé de parler de ce sujet
Dédo : c’est à l’image de n’importe quel sujet de société. Tout est intéressant, tout est matière à débat, il faut juste ne pas tomber dans la radicalisation quel que soit le contexte et le propos. Essayons de retrouver un peu de légèreté pour que tout le monde puisse s’entendre
La scène étant pour tout artiste qui se respecte, aussi indispensable que l’eau pour le poisson, ou le sparadrap sur une jambe de bois, voyez-vous le bout du tunnel ?
Dédo : NON ! On est comme tout le monde ! Le monde artistique est dans le flou depuis plusieurs mois et on n’a pas de visibilité, ni de projection pour savoir quand ça va vraiment repartir. Il n’y a aucune certitude sur les mois à venir. Pour l’instant on essaye d’être productifs et on va alimenter au maximum les réseaux. Cela se fera, via Internet et différentes plateformes qu’on pourra utiliser pour faire aboutir notre travail auprès des gens. Cependant, on n’a aucune idée du redémarrage des lives.
Schoumsky : on écoute Roselyne avec un petit sourire en coin ! On a vraiment la sensation que ça tourne en rond, qu’il y a des petits effets d’annonces pour éviter que la marmite explose On a des dates programmées, on a la Maroquinerie en juin, on a des dates de tournées en avril, mai. Par contre, le seul truc qui puisse nous sauver, c’est de pouvoir jouer en public assis, ce qu’on a déjà fait, on sait que ça marche. On est dans un gros flou artistique pour le moment
L’album s’appelle “L’histoire sans fond”… Inutile de préciser la référence…. Doit-on s’attendre à un décor fantastique en carton-pâte sur scène ?
Schoumsky : j’espère qu’un jour, on aura la déco la plus kitch de l’histoire des concerts (rires) C’est un espoir, vraiment. C’est un super argument que de dire : achetez l’album, on pourra vraiment faire des décors de merde !!! (rires)
Dédo : j’espère qu’on aura un dragon en peluche qui passera sur scène. Si on gagne suffisamment d’argent, on aura les plumes, les décors avec les boules pour pouvoir faire vivre le projet !
Je vous laisse le mot de la fin
Dédo : on se revoit en live, dès 2025 ! Promis
- (1) Le secret était là, prisonnier des glaces de l’Antarctique, attendant simplement que des chercheurs bravent le froid pour le débusquer la preuve de l’existence d’un univers parallèle au nôtre, où le temps défilerait à l’envers. …A l’origine de cette fable, il y a un projet très sérieux baptisé Anita (pour Antarctic Impulsive Transient Antenna), financé en partie par la Nasa… (source Le Parisien 23/05/2020)
- (1) Elisabeth CARLI est plasticienne de formation, elle développe une démarche très personnelle où se mêlent dessin, peinture, photographie et collage