Rammstein gibt der Schönheit des Lebens und seinen schönsten Emotionen einen Sinn
LE TEMPS FAIT SON OEUVRE A TOUT MOMENT, EN TOUTE CIRCONSTANCE
… Le temps reste inattaquable faisant son œuvre à tout moment, en toute circonstance et « zeit » y fait la magnifique démonstration de son pouvoir sans faille, ni limite*. Même élevé au rang de dieu humain, RAMMSTEIN ne pourra se libérer de son emprise, et tout comme nous le moment sera venu un jour pour lui, fausse idole d’y être enlevé pour l’éternité des ombres. Cependant son œuvre spectaculaire et poignante, elle restera dans la lumière de vie, de celle qui traverse le temps sans fléchir d’un pouce, ni vieillir d’une ride.
Mais aujourd’hui il est temps pour RAMMSTEIN de révéler la suite de ZEIT, nouvelle œuvre, dont l’embryon prit corps dans les prémices des temps qui fâchent, isolent et détruisent corps et âmes. Un temps choisi pour réduire à néant le feu sacré du mythe, adepte de l’immolation des sons, prenant vie sur les scènes les plus belles de la planète terre, depuis presque trois décennies.
Le temps est ironique, il sourit, se joue même des allemands lui accordant sa faveur pour un long repos de plus de dix ans, avant de nous livrer l’allumette éponyme (2019), puis le presse volontairement en studio avec ZEIT pour tuer l’inactivité du moment.
LE VERDICT EST FRAPPANT
Pourtant le verdict est frappant, et ne suit aucune logique temporelle puisque ZEIT est un bien meilleur disque que son aîné, peut-être celui qui aurait dû succéder à REISE REISE (2004), tant il semble être gouverné par la grâce et la solennité, ayant ce zest de fraîcheur imparable des premiers jours, faculté à lisser l’outrage du temps avec un impact dévastateur.
Attention, le temps n’est aucunement défait, il donne ou reprend à sa guise, et ZEIT y respire une nouvelle phase de gloire, même si elle appelle en définitif à la fin, aux adieux annoncés, trop longtemps repoussés. D’ailleurs RAMMSTEIN y achève les couleurs et l’espoir qui parfois aussi retentissent légèrement dans ce huitième album avec « Adieu » et son message décliné dans plusieurs langues.
LA GRANDILOQUENCE ET LE RIFF SPECIFIQUE
RAMMSTEIN y a toujours la main mise sur la grandiloquence et le riff spécifique (« Adieu », « Ok », « Angst ») à sa haute dignité, martial, dansant, fait pour emmener de nouveau la foule à exploser avec sa divinité. Notamment « Angst » avec son ouverture percussive aux légers accents tribaux, break écrasant et fortement cadencé, offrant au gourou LINDEMANN un temps de possession absolument saisissant.
L’homme toujours aussi expressif y conduit ZEIT, par la magie d’une voix unique et théâtrale (« Lügen », « Meine Tränen »). OLSEN INVOLTINI* prend le temps d’y soigner parfaitement ses traits si singuliers, comme ceux animés par des claviers éclatants et omniprésents.
ZEIT est tout aussi ritualisé que ses aînés, profitant de onze titres à la variété déjà connue, contenu s’abreuvant de simplicité (le satirique « Zick Zack », le potache « Dicke Titten ») d’audace (la stylistique d’ « Adieu »), de lourdeur (la fureur de « Angst ») et douceur (le poignant de « ZEIT », l’élégance de « Swartz », l’organique « Meine Tränen »), tout en se parant de sa propre voilure, aux tons et à l’unité très personnels, respectant le traditionnel premier choix manifeste, intitulé aujourd’hui « Armee Der Tristen ».
Ravissement aux nappes de claviers (assez proche d’un DEPECHE MODE), invitant l’auditeur à rejoindre la nouvelle offrande érigée au temps par l’émérite RAMMSTEIN, afin pourquoi pas d’obtenir ses plus belles faveurs.
RAPPELEZ-VOUS D’UN HIER ENCORE TRES RECENT
Rappelez-vous d’un hier encore très récent**, et de l’ovni posé à vos pieds par le pyromane allemande DIE APOKALYPTISCHEN REITER, où l’individu qui porte vie à ses mots en les narrant pour vous tous, posa la question suivante, plutôt pertinente. RAMMSTEIN peut-il égaler ce qui semble ne pouvoir l’être, malgré son âge et son statut? Le temps d’une réponse est venue, elle est faite d’un IMMENSE OUI. Notamment par ce charme qui laisse trace indélébile sur ZEIT.
A savoir si l’ « Adieu » est celui du « pour toujours », le temps aura bien le courage d’y réfléchir et de prendre sa propre décision.
Afin de terminer sur une note personnelle et positive, répondant à la thématique de ZEIT (le temps), cure de réconfort pour nos âmes les plus sensibles du monde, je laisse l’empreinte de ceci:
Note : 5/5
A propos de ce nouvel opus :
« Le fait de ne pas pouvoir jouer en live a augmenté notre créativité. Nous avons eu plus de temps pour penser à de nouvelles choses et aussi moins de distraction. La conséquence, c’est que nous avons enregistré un album que nous n’avions pas prévu. »
Regardez le clip vidéo de la nouvelle chanson « Angst » de nouveau réalisé par Robert Gwisdek :
LINE-UP:
TILL LINDEMANN: CHANT
RICHARD ZVEN SKRUPE: GUITARE, CHOEURS
PAUL H LANDERS: GUITARE, CHOEURS
OLIVIER RIEDEL: BASSE
DOKTOR CHRISTIAN « FLAKE » LORENZ: SAMPLEUR
CHRISTOPH « DOOM » SCHNEIDER: BATTERIE
Tracklist : (44m10s)
01. Armee Der Tristen
02. Zeit
03. Schwarz
04. Giftig
05. Zick Zack
06. Ok
07. Meine Tränen
08. Angst
09. Dicke Titten
10. Lügen
11. Adieu
THEMATIQUE:
La chanson « Zeit » traite du caractère éphémère de la vie, de notre mortalité et du bonheur précieux et fugace de l’instant parfait. Le temps qui passe s’impose comme thématique d’ensemble de cette nouvelle œuvre, l’hilarant (« Zick Zack » et sa satire de la chirurgie esthétique, aux promesses de jeunesse éternelle) ou plus grave et lourd de sens, avec l’amertume et la mélancolie de (« Zeit »). Malheureusement rien ne dure et les choses évoluent naturellement vers leur fin, inévitablement.
DISCOGRAPHIE:
HERZELEID (1995)
SEHNSUCHT (1997)
MUTTER (2001)
REISE, REISE (2004)
ROSENROT (2005)
LIEBE IST FUR ALLE DA (2009)
RAMMSTEIN (2019)