
Avec son nouvel album « In Sublime Présence », Sylvain Spanu de The Dawn Razor conjugue Sublime et metal
De l’Antiquité jusqu’au 18ème siècle, le mot « Sublime » a vu son sens évoluer. D’abord « élévation de l’âme par le discours », les philosophes du siècle des Lumières en font une théorie esthétique. Auraient ils imaginé que 200 ans plus tard, ce mouvement influencerait un musicien de metal et donnerait naissance à son deuxième opus « In Sublime Présence » ?
Bonjour Sylvain tout d’abord qu’as-tu envie de me dire à propos de ton album ?
Je dois avouer que je suis très fier du travail accompli, tant au niveau de l’écriture et que du son. J’ai bossé comme un fou pendant 3 ans pour faire quelque chose qui me convienne vraiment. J’espère que cela plaira au plus grand nombre.
Peux-tu te présenter et me dire comment est né ce projet ?
Je suis guitariste/chanteur de The Dawn Razor que j’ai créé en 2016 à la suite de la séparation de mon groupe précédent. Je suis originaire de Metz et j’habite à Paris depuis une dizaine d’années.
J’ai sorti mon premier album « Renaissance » en 2018 et je sors donc le deuxième : « In Sublime présence » Mes influences sont principalement death/black metal.
Le nom de The Dawn Razor évoque le rayon de lumière qui sépare l’aube, de la nuit ce moment où l’obscurité et les angoisses font place à un nouveau jour, est ce que c’est ce que tu as voulu exprimer et es-tu quelqu’un d’optimiste ?
Oui, je suis d’une nature optimiste. J’aime bien l’idée selon laquelle, même si les thèmes des chansons parlent de choses qui sont très dures, mes paroles qui peuvent être interprétés avec de l’espoir.
Ton album s’appelle « En sublime présence » et ta musique s’inspire du Mouvement Sublime de l’Epoque Romantique du 19ème : comment ce mouvement s’inscrit-il dans tes compositions ?
Pour moi, le sens de sublime ne signifie pas la Beauté. C’est au contraire quelque chose qui échappe au contrôle humain qui donne à la fois, un sentiment d’admiration, de peur et de respect. Quand on est, par ex, dans une tempête en pleine mer, on se sent tout petit, on n’a pas le contrôle et on ne peut avoir que de la peur et du respect pour ce qui nous arrive.
Tous les morceaux parlent de thèmes sublimes, et j’écris la musique dans le même état d’esprit de contrastes et de clair-obscur. Des parties très violentes et sombres sont en opposition avec des parties plus mélodiques et très brillantes.
On associe souvent le romantisme de cette époque au spleen, et on imagine les artistes comme des personnes torturées : faut-il être malheureux pour composer, pour être sublime ?
J’espère que non ! Malgré le fait que je n’aime pas le spleen et que je ne le cultive pas au quotidien, j’arrive à aborder des thèmes « sublimes » dans mes compos sans être moi-même torturé !
Pour beaucoup de gens, l’art en général et le metal en particulier sont des exutoires. Mais ce n’est pas ce que j’ai l’impression de faire.
L’art permet donc aussi de sublimer des pensées positives ?
Ça rejoint ce qu’on disait à propos de l’espoir. Je n’ai pas de pensées négatives à mettre dans ma musique. Même si les thèmes sont difficiles, s’il y a des choses en opposition, il y a de l’espoir au bout !
Je fais cette musique parce que même si j’aime beacoup hurler, ou écrire de belles paroles, j’adore par-dessus tout écrire de belles parties de guitare électrique et les jouer.
Tu es seul à l’écriture et à la composition, comment travailles-tu ?
Je pars d’un thème de guitare ou d’un riff qui me plait, j’essaye d’en trouver d’autres qui s’assemblent bien. Je place ensuite la batterie de façon à mettre en valeur la partie guitare. Je finis souvent par les paroles, en sachant généralement quel style de chant je vais mettre dessus.
Ça me prend souvent plusieurs semaines pour finaliser un morceau, parce que je suis très exigent et je teste plein de choses. Il me faut du temps pour que ça me plaise vraiment.
Plusieurs choses m’ont marqué sur cet album, par ex le travail des voix notamment sur Untouched Boudiaries et Point Nemo
Les voix sont plus variées sur « In Sublime Présence » que sur « Renaissance ». Cet album est plus mélodique et moins brutal que le précédent.
J’aime bien également The chiaroscuro italiano plutôt par son thème qui est le clair-obscur, toujours cette dualité, ces contrastes ?
Ce morceau parle de la Renaissance italienne avec ses discordances entre les merveilles que l’on connait mais aussi ses guerres et ses assassinats
Mais surtout Pico da Neblina (montagne du Brésil) morceau instrumental, violon, très classique magnifique et surprenant, pourquoi ce morceau ?
La musique classique est aussi une de mes influences et je voulais finir l’album sur un morceau plus calme.
Le Pico da Neblina (Pic des Brumes) est souvent entouré de nuages, souvent caché. et ça correspondait bien à l’ambiance que je voulais donner au morceau.
Comment as-tu enregistré cet album ?
J’ai enregistré les parties guitares/basse chez moi et les parties chant en studio. J’ai également bossé avec un ingénieur du son du Sud de la France, avec qui nous nous échangions les fichiers. La batterie était une batterie programmée que j’avais écrite et que j’ai fait reprendre par un vrai batteur pour la version finale.
Quels sont tes projets et comment vas-tu défendre cet album ?
Il y a deux dates prévues : une date à Paris en fin d’année et une en région parisienne en début d’année prochaine. Je les annoncerai bientôt sur les réseaux sociaux.
Retrouvez notre article à propos de Dimmu Borgir : https://loudtv.net/dimmu-borgir-galder-quitte-le-groupe-apres-quasi-25-ans/
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