Tout ce que vous avez voulu savoir sur les « Legends » d’Orkhys

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Orkhys
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D’aussi loin qu’on se souvienne, les contes et légendes ont toujours fait partie de l’histoire de l’humanité. Ils ont forgé les identités des peuples, expliqué les mystère de l’Univers et de la Nature et permit aux humains de les apprivoiser. Si notre monde moderne a quelque peu oublié les mythes anciens, il demeure des hommes et des femmes qui s’en souviennent encore. Parmi ces passeurs de mémoire, le groupe de metal melodique Okhys nous transmet ces histoires venues du passé et les fait revivre en musique.

 

Bonjour Orkhys, vous sortez votre deuxième album « Legends » pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Brice : je suis guitariste, compositeur et claviériste du groupe.

Jean-Yves : je suis le batteur du groupe,

Laurène : je suis la harpiste, chanteuse et l’autrice du groupe.

Vos influences sont multiples, ce qui fait la richesse de votre univers musical, quelles sont-elles et comment qualifieriez-vous votre musique ?

Brice : je la qualifierais de « partie fine » entre Kreator, Iron Miden et Nightwish, avec un peu de black metal. Cependant, on tend plus du côté metal thrash power parce que nous n’avons pas les orchestrations du  metal symphonique, qui sont primordiales dans ce genre. A contrario, nos compos sont très construites autour du trio : guitare/basse/batterie avec des riffs qu’on ne retrouve pas forcément dans des groupes de metal symphonique traditionnels.

J’aime bien parler de heavy mélodique, true heavy mélodique, heavy thrash sympho…

Laurene : je parlerais plus de metal mélodique, parce que ce que l’on remarque chez Orkhys c’est l’accent que nous mettons sur la mélodie. Tout est axé sur celle-ci et la part rythmique vient en renforcer les émotions.

C’est très intéressant de piocher dans des genres différents pour pouvoir les combiner ensemble.

Mais si vraiment on me demande, je dirais que c’est Iron Maiden qui a fait un bébé avec Nightwish qui a fait un bébé avec Kreator avec en plus une touche de Loreena McKennitt là-dedans ! (rires). D’ailleurs on entend très souvent des gens nous dire qu’ils n’aiment pas ce genre de musique, mais qu’ils adorent Orkhys ! Ce qu’on prend comme un compliment !

Jean-Yves : je dirais que si vous êtes fans de musique folk, pagan, celtique, ou de thrash, de black, de death ou de Nightwish, (ou pas) c’est susceptible de vous plaire parce que c’est un mélange de tout ça.

Comment se passent la composition et l’écriture dans le groupe ?

Brice : J’aime faire la musique que j’aimerais entendre en live. Je fais un mélange de toutes les choses différentes que j’apprécie. C’est aussi en fonction de l’humeur et de ce que j’écoute au moment où je compose.

Je n’ai aucun problème à revendiquer un certain héritage et une inspiration puisés dans les Judas Priest, Kreator ou Megadeth. Les titres longs et épiques d’Iron Maiden m’inspirent beaucoup sans toutefois les copier, pour nos propres titres longs et épiques.

.Laurène : on apprend de plus en plus à travailler ensemble au fil du temps. Brice fait davantage attention à faire une musique qui nous plaise à tous, tout en gardant sa patte. En ce qui me concerne, j’écoute les retours que les gars me font. Par exemple sur Boudica, Brice m’avait dit qu’il aimait bien les refrains scandés avec des mots qui sont forts et martelés. Je ne l’aurais pas fait naturellement, mais j’ai écouté sa demande.

Jean-Yves : pour ma part, j’interviens parfois dans les arrangements ou les modifications de certains passages, si je pense qu’on peut faire autrement. Je ne suis pas là pour tout chambouler, ou imposer mon point de vue. Je suis là pour servir le morceau, même si je fais des propositions. Je viens mettre ma patte une fois que tout est presque fini.

Je travaille différemment pour la scène, en me concentrant sur les parties de guitares mais surtout sur la ligne de chant. J’ai remarqué, notamment, dans les très grands groupes, que les coups de cymbales par exemple qui appuyaient les mots très forts fonctionnaient très bien en live. Si je peux apporter ma petite patte pour appuyer le morceau, je vais le faire.

Brice : il arrive de plus en plus que tu nous fasses des propositions alternatives. Je donne l’esprit du morceau et on essaye de travailler de plus en plus en cohésion.

Les thèmes de cet album tournent autour des Légendes Celtiques, moins connues que la mythologie grecques et romaines. On peut faire quand même des parallèles avec notre histoire (Boudicca « la Vercingétorix » anglaise ou plus près de nous Jeanne d’Arc), nos légendes (Deirdre ou la légende de Tristan et Iseult) Bae An Anaon ou la légende de la ville d’Is. (Atlantide). Qu’est-ce qui vous a poussé à découvrir cet univers et à le faire partager ?

Laurène : je suis moitié bretonne/lorraine allemande. J’ai vécu en Bretagne jusqu’à l’âge de 20 ans. Ce sont mes origines, ma culture, mes lectures, les récits que j’entends depuis mon enfance. Et j’ai beaucoup d’autres histoires en réserve qui n’ont pas encore trouvé leur musique.

Bae An Anaon est une plage que je connais bien, et j’ai voulu écrire une chanson sur cette légende.

De plus, sur l’album précédent, Brice a composé The Devil & the Impudent en pensant à la légende de Glamis

Brice : J’adore l’Ecosse, j’y vais très souvent, et il se trouve que la Banshee et la Kelpie sont deux figures très présentes dans le folklore écossais.

Jean-Yves : c’est un univers qui parle de choses qui touchent tout le monde. On mène tous des luttes, des quêtes pour être libres. On a tous des colères, des envies, des amours, des passions. Et c’est en cela que ça me parle et ainsi qu’à de nombreuses personnes.

Il y a de l’épique et de « la chansons de geste », une alliance qui pourrait sembler contre nature entre le passé avec les thèmes que vs évoquez, la harpe et la cornemuse, les chœurs sur certains morceaux et le présent avec le metal. C’est votre force de rendre tout cela cohérent ! Qu’en pensez-vous ?

Laurene : C’est une très bonne analyse et c’est la première fois qu’on nous présente ce point de vue. Je parle souvent d’alliance entre douceur et force, mais c’est un angle intéressant.

On va parler de quelques morceaux (on pourrait parler de tous) :

 

 

Deirdre an Bhróin « Deirdre des Douleurs » est une héroïne tragique du cycle d’Ulster de la mythologie irlandaise, dont l’histoire a inspiré celle de Tristant et Yseult. L’intro à la harpe et le texte en français sont magnifiques.

Laurene :  Pour ce morceau, j’ai vécu l’écriture des paroles comme celle d’une poésie. Ecrire dans ma langue maternelle a été un vrai plaisir, parce que j’étais plus proches de mes émotions, les mots venaient plus vite et étaient vraiment en adéquation avec mon ressenti et ce que j’avais envie de dire. J’écris depuis que je suis toute jeune. J’adore jouer avec les mots, les traits d’esprit, et narrer des histoires. Pourtant, j’ai mis longtemps à me définir comme autrice, je disais plutôt que je racontais des choses.  De ce fait, mon écriture est descriptive, et il me semble n’avoir jamais utilisé le mot « Je » dans aucun de mes textes.

 La plupart des chanteurs/ses que j’ai interrogé m’ont dit que l’anglais était une langue « musicale » mais que le français était plus riche pour exprimer des émotions. Qu’en pensez-vous et renouvellerez-vous cette expérience de chanter en français ?

Brice : on ne renouvellera pas forcément cette expérience à moins que cela s’y prête.

Laurene : on rentre dans un sujet délicat, parce que je ne dis pas qu’il faut écrire en français ou en anglais. En ce qui me concerne, j’ai une appétence plus particulière pour le chant en anglais. Par contre, il y a des styles pour lesquels le chant en français est particulièrement beau et adapté, comme pour Alcest par exemple.

 

 

Bae An Anaon (ou la Baie des Trépassés) raconte la légende de la ville d’Is (Atlantide). L’ambiance est plus folk, avec la cornemuse et la harpe. Et surtout ce qui est frappant c’est cette partie récitée qui se conclut par ce growl plus que surprenant !

Laurène : j’en ai été la première surprise ! « Ah bon, il y a ça qui sort de mon corp » !!! (rires). J’ai eu envie de le faire à ce moment-là, alors que je ne suis pas du tout « chant saturé » ! J’adore ça, je rêverais de savoir le faire, mais pour le moment, je ne sais pas le faire. J’ai voulu essayer quand même et … on a gardé. Du coup, c’est devenu un challenge. Je m’entraine à recommencer parce que je sais qu’on m’attend au tournant. (rires)

 

 

 The Infernal Kelpie qui commence comme une superbe ballade avec la cornemuse, qui va en s’intensifiant, et qui conclut magnifiquement bien cet album.

Brice : j’aime bien que ce morceau soit en deux parties, avec cette ballade dont tu parlais et une partie un peu plus folklorique, un peu plus dansante à la fin.

Jean-Yves : il fait partie des morceaux que je préfère, parce qu’il y a un énorme contraste entre le sens du texte et la façon dont il est posé sur le morceau. Le chant est très doux, très posé, mais il raconte des horreurs ! (rires). Quand on lit le texte, quand on essaye de le comprendre,  on se demande comment on peut dire des atrocités pareilles (rires)

Laurene : j’étais en cours de chant en train de travailler la ligne musicale et ma prof m’a demandé de dire le texte de manière toute douce, toute gentille. Quand je lui ai expliqué les paroles, elle a trouvé que c’était « sympathique » !!! et ça m’a fait beaucoup rire  (rires)

 

Orkhys artwork
Orkhys artwork

Votre artwork a été réalisés par OBSUUM. Il reprend les légendes de Boudicca, le chêne enchaîné, la Kelpie, ainsi que le Dullahan. C’est un bon résumé et une bonne entrée en matière de votre album ?

 Brice : je ne sais pas si c’est une bonne introduction à notre univers, mais il y a cette pochette de Somewhere In Time d’Iron Maiden, qui inclut de nombreuses références, et comme on a pour thèmes de multiples légendes différentes, je trouvais intéressant de cacher maints petits détails sur notre artwork. Il y a également un clin d’œil à la pochette de Brave New World, sur l’illustration de Bae An Anaon dans le livret.

Laurene : je pense que les gens s’attendent à quelque chose d’assez sombre inquiétant et pour le coup aussi folklorique. On sait qu’on ne parlera pas de la pluie et le beau temps, mais qu’on rentre dans un contexte assez mystérieux, fantastique et féérique.

Les clips ont été réalisés par Cécile Delpoïo, comment illustrent-ils votre univers visuel ?

 Brice :  faire des clips demande du temps et des moyens. Il nous tenait à cœur de mettre en image nos morceaux sans que ce soit forcément spectaculaire, en termes d’effets spéciaux ou de mise en scène.

On est en train de travailler sur un clip qui se veut plus ambitieux. On va essayer de tirer le côté épique de notre musique vers une mise en scène cinématographique.

Mais nous sommes auto-produits, nous n’avons ni labels ni producteurs, nous n’avons pas faits de crowdfunding et nous finançons tout de nos propres deniers.

Laurene : nous avons la chance d’avoir des fans qui nous suivent et nous supportent. Notre merch plait beaucoup et se vend bien, ce qui nous permet de financer nos projets.

C’est un choix pour nous de ne pas avoir de label, pour plus de liberté. Ce qu’on a pu nous proposer n’était pas en accord avec nos principes. On a donc préféré décliner et voguer de nos propres ailes. Ce qui nous a amené à fonder notre propre label : « Gardians »

Brice : ça nous permet de contrôler tout ce qui entoure le groupe. Ça demande une grande rigueur de gestion. Je préfère recevoir des « critiques » de la part de fans que de la part d’autres personnes, certes compétentes, mais plus « intéressées » qui nous pousseraient dans une direction qui ne serait pas la nôtre.

Jean-Yves : l’avantage de notre structure est que nous sommes notre propre directeur artistique !

Vous avez déjà eu quelques dates. Vous allez continuer à tourner ?

 Jean-Yves : c’est le but ! (rires). On a déjà quelques dates et d’autres qui vont venir. On va faire une date en acoustique le 19 juin au Caves de Saint Sabin, nous serons dans la Sarthe le 20, nous serons au Fertois Metal Fest le 31 août, dans la région lyonnaise le 12 octobre.

Laurene : Pour un groupe de notre taille, nous avons déjà pas mal véhiculé notre musique, hors de notre région. On va donc intensifier notre rythme en sortant de l’Ile de France.

 

Retrouvez notre article à propos du clip du groupe : https://loudtv.net/le-groupe-orkhys-sort-le-clip-the-scream-of-the-banshee/

Retrouvez le groupe sur sa page facebook : https://www.facebook.com/Orkhysband

 

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