FIRE WHEEL – I : Of Pawns and Kings
M&O Management – Sortie en avril 2025
Issu du bassin minier et industriel du Nord–Pas-de-Calais, FIRE WHEEL perpétue la longue tradition du coin pour le metal. Véritable carrefour géographique entre la France, le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas, la région a vu naître des groupes comme LOUDBLAST, TRI[BALLES], LYCOSIA, UNSWABBED, MORPAIN ou encore OUT, ainsi que des festivals emblématiques tels que Les Métallurgicales (lancées par feu le député Patrick Roy), le Betizfest ou plus récemment Battle in the Nord.
C’est à Boulogne-sur-Mer, capitale de la Côte d’Opale, que le quatuor voit le jour en 2013. Après plusieurs changements de line-up, les boyaux rouges se stabilisent entre 2015 et 2016 sous sa forme actuelle, avec simplement un changement de bassiste en 2024, pour ajouté selon le groupe – et non sans humour – une touche de virilité supplémentaire.
Rapidement, le groupe sort son premier album autoproduit, Ignited (2019), qui trace la direction musicale dans laquelle ils s’engagent : des bases résolument groove metal, teinté de death, hardcore et parfois neo metal.
Deux ans plus tard, ils confirment leur évolution avec un retour plus mature, mieux produit et plus affirmé grâce à leur premier EP, Decayed.
Toujours indépendant, FIRE WHEEL ne se démonte pas et s’entoure du M&O Management pour la sortie, début 2025, de I : Of Pawns and Kings.
La pochette annonce la couleur : un monde post-apocalyptique, empreint de désolation et de déception face au monde moderne, à mi-chemin entre Ken Le Survivant, Dune, Star Wars et Waterworld— ambiance confirmée dès l’introduction par une voix féminine sur une radio, rappelant les grandes heures de Resident Evil ou Silent Hill.
Les Français prennent d’ailleurs le risque d’utiliser leur langue maternelle pour introduire cet EP, choix audacieux mais cohérent. À voir si cela ne leur porte pas préjudice pour s´exporter, mais patience.
L’EP s’ouvre sur Sticks and Stones, un titre phare, entrainant et efficacement produit au Minotaure Studio de Valenciennes — une qualité qui n’aurait rien à envier à nos amis d’outre-Manche. Tous les instruments sont mis en valeur, chacun peut être fier du résultat.
Au-delà de l’influence évidente de GOJIRA, on ressent l’héritage de LAMB OF GOD et de toute la veine du groove metal américain, mais également de JOB FOR A COWBOY, parfumé de death et parfois de black.
Le son est dense, mid-tempo, et témoigne d’un bond qualitatif remarquable entre le premier album et ce second EP.
« FIRE WHEEL fait le travail là où on les attend, avec une volonté claire de professionnalisation. »
On note des dissonances intéressantes, notamment sur Pawns, où les vocalises gutturales renforcent l’ambiance apocalyptique, accompagnées d’un break où la basse sonne le glas.
Difficile d’en dire du mal : FIRE WHEEL fait le travail là où on les attend, avec une volonté claire de professionnalisation.
Certes, on pourrait chipoter sur une certaine linéarité des compositions, mais le résultat reste puissant et percutant.
Le choix du format EP s’avère payant : aucun sentiment de lassitude ne s’installe.
Les quatre morceaux ont chacun leur personnalité et leur rôle au sein du projet.
L’EP se conclut en beauté avec My Savior, sans doute le meilleur titre du disque, dont l’introduction résonne comme une incantation.
Non, I : Of Pawns and Kings n’est peut-être pas l’EP de l’année, mais c’est un travail solide et prometteur.
FIRE WHEEL démontre une réelle progression artistique, une production maîtrisée et une volonté d’évoluer dans les règles de l’art.
Les musiciens ont désormais toutes les cartes en main pour gagner en confiance et s’imposer davantage sur la scène metal hexagonale.
62 Méfie-te
Tracklisting:
1- Préface
2- Stick & Stones
3- Unleashed
4- Pawns
5- My Savior
Bandcamp :
https://firewheel.bandcamp.com/album/i-of-pawns-and-kings
Instagram :
https://www.instagram.com/fire_wheel/
Line-up :
Olivier : Chant/Guitare
Francois : Batterie
Cédric : Guitare
Frank : Basse
