CHRONIQUE DE LA NOUVELLE OEUVRE DE BERLIAL NOURISHING THE DISASTER TO COME
OUI, L’HOMME EST SA PROPRE FIN. ET IL EST SA SEULE FIN. S’IL VEUT ETRE QUELQUE CHOSE, C’EST DANS CETTE VIE. ALBERT CAMUS.
…COULE UNE RIVIERE D’UN BLEU MORTUAIRE
CHARON y vogue avec son esquif sur un ACHERON, fleuve du chagrin, où se noie les âmes en peine et qui fend la terre du sixième continent où la grasse humaine harangue le monde de ses souillures pécheresses. Ses visions d’horreurs prennent la forme d’une entité infiniment complexe, aux noirs relents musicaux bourrus lancinants (BLACK METAL), tempérés avec préciosité par une cours d’effets solennels et spatiaux temporels improbables, infligeant mots et discours flagellatoires. BERLIAL, comme la bête aime se nommer happe les entrailles du corps et de l’esprit pour les engloutir dans une bourrasque de folie cartésienne offerte au sacrifice des pieds trépidants d’une dernière danse visionnaire aussi punitive que foutrement poétique. Caractère d’unicité ainsi marqué dévorant perpétuellement l’espace temps d’une foi viscérale (artistique) inébranlable dans l’annonce du désastre à venir (NOURISHING THE DISASTER TO COME) d’un monde déjà trop mort, mille fois sans doute trop mort, processus auto-destructif possiblement sans retour… Désastre spirituel, physique, écologique, grande dépression des vies, des nôtres, narrée et mis en scène dans un nouveau monde où coule l’immondice humaine, le chaos, le charnier de l’indifférence resté trop longtemps souverain. Nouvelle terre de merde, pataugeant dans l’allégresse d’une sixième dimension projetée par la tête du BELIAL d’un amas de couches de guitares, de dissonances, de nappes de claviers et d’agressivité coexistant avec la constellation divinatoire d’éléments électroniques, post–rock,dungeon synth,blackgaze et expérimental. Le tout porté par des samples et extraits de discours ainsi que du spoken-word renforçant sa dimension narrative et cinématographique. BERLIAL transcende la pourriture, libère l’abjection avec verve éblouissante, alors attrape sa main si tu peux, pour y ressentir vibrer les radiations de l’addiction aux métaphores métaphysiques maculées, immaculées, émasculées d’un voyage insoutenablement beau pourtant si morbide soit-il. Ainsi NOURISHING THE DISASTER TO COME, est le néant pour l’éternité, la jouissance du beau dans le laid, dont la vie comme la mort, la construction comme la destruction sont des chef-d’œuvre réels de l’ordre de l’irréel que même CHARON ne quitte plus, casque sur les oreilles, attaché au rêve, bouteille à la main, pour oublier, tout oublier, sauf ses nouveaux passagers qui seront légion.
AINSI SOIT-IL !
CE QU’IL Y A DE PLUS PITOYABLE AU MONDE, C’EST, JE CROIS, L’INCAPACITE DE L’ESPRIT HUMAIN A RELIER TOUT CE QU’IL RENFERME. NOUS VIVONS SUR UNE ILE PLACIDE D’IGNORANCE, ENVIRONNEE DE NOIRS OCEANS D’INFINITUDE QUE NOUS N’AVONS PAS ETE DESTINES À PARCOURIR BIEN LOIN. LES SCIENCES, CHACUNE S’EVERTUANT DANS SA PROPRE DIRECTION, NOUS ONT JUSQU’A PRESENT PEU NUI. UN JOUR, CEPENDANT, LA COORDINATION DES CONNAISSANCES EPARSES NOUS OUVRIRA DES PERSPECTIVES SI TERRIFIANTES SUR LE REEL ET SUR L’EFFROYABLE POSITION QUE NOUS Y OCCUPONS QU’IL NE NOUS RESTERA PLUS QU’A SOMBRER DANS LA FOLIE DEVANT CETTE REVELATION OU A FUIR CETTE LUMIERE MORTELLE POUR NOUS REFUGIER DANS LA PAIX ET LA SECURITE D’UN NOUVEL OBSCURANTISME. L’APPEL DE CTHULHU. HOWARD PHILLIPS LOVECRAFT.
01. The Last Dance 02. Nouveau Monde
03. We Deserve to Fall Again
04. Ivresse de la Finitude
05. Nourishing The Disaster To Come (Feat : Krys Denhez de ECR.LINF)
06. Le Néant pour Éternité
BERLIAL – Nourishing The Disaster To Come (OFFICIAL VIDEO) :
Vidéo par DORIAN LAIRSON.
DORIAN LAIRSON
DISCOGRAPHIE :
Enfants de Putains (2022)
Pochette du premier disque ENFANTS DE PUTAIN (2022)
NOURISHING THE DISASTER TO COME (2025)
NOURISCHING THE DESASTER TO COME (2025)
PRODUCTION :
Les six titres ont été mixés et masterisés par EDGARD CHEVALLiER au LOWER TONES PLACE STUDIO en région parisienne (Val d’Oise). Une production à la mesure d’une oeuvre aussi forte que poignante, au grain marqué, lui conférant le meilleur du son des ses deux mondes qui se nourrissent l’un de l’autre avec délectation, en fusionnant à merveille pour ne faire qu’un unique et précieux.
Magnifique graphisme de cette sublime nouvelle oeuvre de BERLIAL
Réalisé par JEFF GRIMAL, son recto représente CHARON qui vogue à travers les amas de déchets du sixième continent. Des âmes en peine s’y noient. L’oeil y distingue également un satellite comme ceux qui polluent déjà l’espace et un édifice religieux en ruine, attaque frontale du monothéisme en expansion au XXIe siècle. Le verso représente un Charon qui, même lui, a besoin d’oublier, une bouteille à la main, attendant les nouveaux passagers qui seront légion.
Pochette recto verso du disque
“Le choix de Jeff Grimal s’est imposé par son mode de travail et sa technique, un art brut, une figuration suggestive qui tend vers l’abstrait. En outre, les thèmes de prédilection de l’artiste (l’univers de Lovecraft, la nature et l’abstrait) sont adaptés à ce que nous souhaitions représenter.” (BERLIAL).
Une seconde œuvre aussi profonde textuellement que musicalement qui met l’accent sur la dernière danse grandement possible de notre mère à toutes et tous (la Terre) et de sa vile progéniture qui ne fait que la détruire à son profit économique, psychologique et intellectuel.
1/ Un premier titre « The Last Dance » qui consume dès son introduction par des sonorités asiatiques faussement joyeuses, gagnées par des claviers orageux et spatiaux laissant s’exprimer un black métal tendu, où une voix psychédélique s’extirpe presque langoureusement, figeant le temps. Une âpreté noire linéaire au refrain tranchant qui s’époumone sur un passage ambiant au long solo de guitare, sur une musique dandy rock n’ roll pour retrouver EN SON NOM, sa phase la plus féroce.
2/ Ambiance religieuse à l’orgue Hammond, accompagné de choeurs pour lancer les complaintes d’un « nouveau monde » créait sans Dieu, ni loi, ni maître, prémices des années 70, au corps musical aussi revendicatif que magnifiquement mélodique. Le son est clinquant et laisse la basse chalouper ses cordes. Le passage ambiant mettant en liesse la voix rageuse de son protagoniste, noue les entrailles, glace le sang et les sens et interroge même les guitares les plus pop-rock atypiques, aux souvenirs du mythique jeu de THE EDGE de U2. L’apocalypse de fin de ce nouveau monde superficiel et factice se clôt de manière absolument magistral mettant en exergue une violence très soutenue, pourtant toujours en apesanteur, d’une légèreté redoutable où la distinction de chaque instrument semble pourtant se faire si facilement…
3/ La pièce maîtresse (« We deserve To Fall Again ») de cet ovni qu’est NOURISHING THE DISASTER TO COME, de presque treize minutes avec des premiers sons spectrales, solennels et ovniesques sur un long discours des maîtres du monde. A l’accent dictatorial, de guerre, de couvre feux au rejet haineux de la pensée libre, de la foi et de son espérance sans y entendre résonner la douceur des notes poignantes d’un saxophone triste comme le chant du cygne. Déjà morts spirituellement, déjà morts, errant tels des animaux en cage, le titre se débride en se partageant entre un refrain terriblement rock n’ roll anglais et des paroles en français, en voix clair, chantées et/ou scandées, d’un fort potentiel émotionnel. Un partage de toujours avec des ambiances multiples aussi barrées que le caca physique et métaphorique de l’être humain, que la musique débridée de claviers dance-floor. Une longue pièce à tiroirs, pleine de force, de poésie amère, au jeu de mots ironiques. Assurément un must, toboggan émotionnel insoutenable, qui sur chaque souffle musical emporte, déchire les âmes, avant de rendre sa fin sur un piano empli d’espoir, rattrapé par un Bontempi désarticulé.
4/ L’ivresse des mots, des paroles qui dansent, flirtent avec la mine du crayon d’un HUGO (VICTOR), sont les accents circonflexes, aigus et graves de la somptuosité et grandiloquence de « L’ivresse de La Finitude ». Des guitares plus en avant, saignantes et distordues, bordées par des envoûtements moyenâgeux, étranges et pesants qui attrapent la main et libère l’âme. Un ainsi soit-il qui se cabre tel un roi dans un mouvement de chœur de barytons divin, au royaume cyclonique de la pourriture. Je ne suis pas en peine, je me suis pas retourné, mais je n’ai pas oublié de sceller notre destiné. Attrape ma main si tu peux, et libère ton âme. De celle, transportée dans une composition unique dont la quintessence des paroles et des phases ambiancées semblent relever d’une magie ancestrale, jusqu’à alors non connue. Elle atteint son paroxysme sur son chemin le plus lent et rêveur, hypnotique à souhait sur une basse ronronnante. Le génie a fracassé le BERLIAL…
5/ Un éponyme puissant (« Nourishing The Disaster To Come »), racé et sans compris qui nourrit le désastre à venir et tranche avec l’ivresse obscure de « l’ivresse De La Finitude ». Seul ses différents apparats vocaux sataniques apprêtés et son refrain totalement enivrant (Feat : Krys Denhez de ECR.LINF), lui confère un peu de tempérance, certes horrifique, mais qui sait…
6/ Le titre de fin est le vôtre, le mien, le leurs (les paroles) et clôt une fois de plus un chef-d’œuvre du BLACK METAL FRANCAIS. Sa sidérante introduction et la beauté de ses premiers relents de guitare, ne laissent aucune place aux doutes (« Le Néant Pour Éternité »).
NOURISHING THE DISASTER TO COME EST UNE OEUVRE UNIQUE !
POURQUOI ?
CONCEPT :
Pour Berlial, l’Homme mènera l’Homme à sa ruine. Thème archétypal de nombre de musiques extrêmes, ce nihilisme nourrit ici un black metal polymorphe et évocateur. Nul ne peut échapper au désastre à venir et Berlial s’en fait l’annonciateur par un amas de couches de guitares, de dissonances, de nappes de claviers et d’agressivité ayant pour nom Nourishing The Disaster To Come. Un album qui verra le jour le 7 Février 2025 chez My Kingdom Music à l’international et Source Atone Records pour la France.
Initié durant la pandémie, Berlial est le laboratoire sonore d’un black metal toujours plus iconoclaste. L’approche ne pouvait donc être qu’abrasive et volatile comme le laissait parfaitement présager le très élégamment intitulé Enfants de Putains (2022, Narcoleptica Records). Désormais assez éloigné du proto-black aux relents black’n’roll de ses débuts, Berlial pousse le vice avec Nourishing The Disaster To Come. Sur ce nouveau long-format, le black metal du duo pioche ici autant dans des éléments électroniques, post–rock ou quasi dungeon synth que dans le blackgaze et l’expérimental. Le tout porté par des samples et extraits de discours ainsi que du spoken-word renforçant sa dimension narrative et cinématographique.
Pour Berlial, l’Homme est la fin de l’Homme. En attribuant à son environnement (faune, flore, terre et univers) des significations, des valeurs et des destinations basées sur la religion ou l’économie notamment, il s’égare dans les moyens (production, capital, espoir d’une vie dans l’au-delà, …) et perd de vue la finalité qui est la survie de l’espèce. Courant ainsi à sa propre perte. C’est d’ailleurs là le sens même du nom du groupe, Berlial, qui est la contraction de Beria (ancien responsable du NKVD sous Staline après Ejov) et de Belial le lieutenant de Satan lors de sa chute d’Eden.
Nourishing The Disaster To Come évoque la course effrénée vers le désastre écologique, les guerres civilisationnelles en cours et à venir et la colonisation déjà active de l’espace. A cette dimension collective dans l’anticipation du désastre, se dessine en filigrane une lecture plus personnelle de l’auto-destruction dans les addictions. Le narrateur de la bêtise humaine souhaitant s’euthanasier dans l’alcool. Et courant ainsi à son propre désastre. L’homme est intrinsèquement nihiliste tout comme l’individu addicte.
BERLIAL
SORTIE/LABEL :
Le groupe de Black Metal français BERLIAL, sortira son nouveau long format NOURISHING THE DISASTER, le 7 février 2025 chez SOURCE ATONE RECORDS pour la France, et MY KINGDOM MUSIC pour le reste du monde.
Packaging de NOURISCHING THE DESASTER TO COME (2025)SOURCE ATONE RECORDS
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