La sortie d’un nouvel album de Killswitch Engage, leader du genre metalcore, est toujours un évènement.
Ceci est vrai, tout spécialement depuis le retour au bercail de son chanteur originel Jesse Leach, en 2013, avec « Disarm the descent ». Le bonhomme, à la voix exceptionnelle, donne en effet ses lettres de noblesse au groupe sur son second opus « Alive or just breathing » en 2002, avant de quitter le combo la même année, pour des raisons obscures.
Ce dernier, a su redonner un coup de fouet salutaire à la carrière de KSE qui, avec l’excellent Howard Jones au chant avait produit le meilleur (The End of Heartache, As daylight dies en 2004 ,2006) comme le pire (album éponyme de 2009) et aurait pu s’achever de la plus catastrophique des manières.
Les nouveaux, et excellents albums se succèdent dans la douleur pour le charismatique frontman. Il enchaine dépressions, pannes d’inspirations, et polypes sur les cordes vocales qui manquent de lui faire stopper sa carrière. La conception d' »Incarnate » en 2016 et d' » Atonement » en 2019 sont donc tout sauf une promenade de santé pour ces natifs du Massachusetts.
Il en a été visiblement de même pour « This Consequence, » 9eme album du groupe, dans les bacs le 21 février 2025, quelques 6 longues années après « Atonement ».
Ce nouvel effort, d’après les déclarations du chanteur, a pris des allures de nouveau défi tant il a été difficile à concevoir et à mettre sur bande.
En effet, l’opération des cordes vocales qu’il a subi en 2018 le pousse encore dans ses derniers retranchements, en le forçant à développer tout son potentiel vocal.
artwork
« This Consequence », avec son artwork magnifique, aux faux airs du manga Gunnm (Gally dans la décharge à cyborgs pour les connaisseurs) conçu par le bassiste du groupe Mike D’Antonio (qui se défend d’avoir utilisé une IA), démarre dans la fureur avec « Abandon Us ».
Le groupe conserve sa recette metalcore typique, alternant avec fluidité couplets sauvages et refrains mélodiques limpides, magnifiquement chantés.
On monte d’un cran dans la violence avec le véloce « Discordant nation », ou l’on constate que Jesse Leach n’a rien perdu de sa superbe, tant il enchaine growls d’outre-tombe et chant clair avec assurance sur ce morceau express de 2mn41.
Superbe introduction mélodique et harmonique sur « Aftermarth » pour un morceau aux multiples breaks, chargé en émotions, tant le vocaliste donne tout ce qu’il a dans les tripes. Le virevoltant guitariste et leader du groupe Adam Dutkiewicz, est bien là pour soutenir son camarade avec des backs vocals , hurlés ou chantés, de toute beauté.
Le très bon premier single, « Forever aligned », enchaine avec énergie, martelant l’auditeur de couplets destructeurs, suivi d’un superbe refrain entêtant bien ciselé. Un classique instantané !
La semi ballade « I believe », deuxième single, à l’écoute plutôt décevante lors de sa sortie il y a quelques semaines, se révèle finalement une chanson tout à fait honnête.
Plutôt bien travaillé et arrangé, malgré un côté commercial et convenu, le morceau s’intègre parfaitement au reste de l’opus. Les chœurs de Adam D, apportent encore un plus non négligeable et le tout offre une respiration bienvenue à ce stade de l’album.
Un riff typiquement KSE fleurant bon l’époque « Alive or just breathing » ouvre Where it dies » qui s’avère effectivement très efficace et « old school » dans le plus pur style du groupe. On se croirait revenu, avec bonheur en 2002, et la découverte du combo.
« Collusion » tranche avec un côté beaucoup plus massif et mid tempo, servi par un refrain élégant, tout en finesse. Un break deatchore où Jesse dévoile ses plus gros growls en font un des moments les plus marquants et expérimentaux de l’opus.
Déluge de violence, avec le presque extrême « The fall of us ». Un rouleau compresseur qui laisse, malgré tout échapper un refrain émotionnel caractéristique sur fond de blasts et de hurlements deathcore. Un break sombre et atmosphérique, en milieu de composition, surprend et démontre une belle prise de risque pour le morceau le plus long et réussi de l’album.
Autre bonne surprise, avec le sombre, lourd et lancinant « Broken Glass ». Une composition tortueuse, et torturée, à souhait aux multiples ambiances, qui fait la part belle à la batterie de Justin Foley qui démontre une impressionnante maitrise tout au long du disque, et à la basse de Mike D’antonio pour un rendu inédit dans la carrière du groupe, aux frontières du stoner et du grunge tant l’ambiance et les riffs sont poisseux.
On termine avec « Requiem », qui on l’espère n’en est pas un pour KSE présentant une nouvelle fois un très bon solo à la IRON MAIDEN ,sur une composition plus conventionnelle et aérée, qui achève l’album de manière convaincante.
Malgré un album très court (35mn), le groupe parvient à rassasier son auditeur tant « This conséquence » est viscéral, cathartique, riche et travaillé.
Livrant l’opus le plus lourd, violent et expérimental de sa carrière, KSE n’a pas peur de prendre quelques belles prises de risque, qui apportent un regain d’intérêt à l’écoute de l’œuvre, notamment en s’essayant à des ambiances plus variées.
La batterie et la basse, particulièrement convaincantes, imposent leur présence avec autorité, en soutenant les riffs toujours plus percutants et inventifs de Joel Stroztzel et Adam D.
La production, massive et claire comme du cristal de ce dernier, met en avant tous les instruments, pour un rendu cohérent et détonnant.
Jesse Leach, quant à lui, livre peut-être la meilleure performance de sa carrière, tant il parait habité.
Son chant clair poignant et ses cris à la limite du death metal ,n’ont jamais atteint un tel degré de puissance. C’est vraiment lui, de par sa personnalité d’écorché vif et sa voix hors du commun, qui apporte la profondeur et le supplément d’âme nécessaire qu’il faut au groupe pour se surpasser album après album.
Avec plus 20 ans de carrière au compteur, Killswitch Engage dépasse encore d’une bonne tête la concurrence et reste le Patron du genre metalcore, dégainant un album de haute volée d’une rare intensité. L’art de combiner évolution musicale intelligente, cohérence, talent, intégrité et résilience.
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