VOLBEAT : SOUS LE SOLEIL DE SATAN

CHRONIQUE DU NOUVEL ALBUM DES  LEGENDAIRES DANOIS DE VOLBEAT GOD OF ANGELS TRUST

LA PLUS BELLE DES RUSES DU DIABLE EST DE VOUS PERSUADER QU’IL N’EXISTE PAS. CHARLES BEAUDELAIRE.[/su_]

PAR LA MAIN D’UN MONSTRE

Celui qui se cache au fin fond d’un placard et qui attend la nuit et son profond sommeil pour pénétrer nos âmes et les tirailler avec malice, bonheur et entrain afin de nous faire croire qu’il n’existe pas (pochette). Ce monstre nous prend par la main (« By a Monster’s Hand ») et nous plonge dans la musique de son choix, pour opérer en toute quiétude, sans la moindre trace au réveil de yeux écarquillés par la lueur d’un premier jour, toujours prometteur. Que souvenirs indélébiles d’un son MALIN, enveloppe artificielle de bien-être jetant son dévolu sur nos attentes matinales.

Ainsi le paria du ciel, délivre sa partition d’aujourd’hui sur terre, celle du swingue fulgurant et rafraîchissant d’un volume de beats ensorcelants (VOLBEAT), où DIEU dans les couleurs de sa force, n’est plus qu’une anecdote, alors que lui, SATAN continu à vivre dans nos ressources vitales physiques et psychologiques.

D’un coup de baguette, la BETE A CORNE fait tomber l’encre noire de la nuit sur les paupières bleuies par la fatigue du corps et décide d’y lancer son souffle bouillonnant sur ce GOD OF ANGELS TRUST, neuvième du nom VOLBEAT, qu’il n’a eu que peu de temps pour y imprégner son atmosphère jubilatoire (conçu en seulement deux mois 1/2, dont treize petits jours de studio). Dès lors, la nuit prend des allures de serpent constricteur, enroulant son corps autour de sa proie, pour ne la faire vivre qu’au travers de perfusions agitées du compte horrifique de VOLBEAT.

Le déroulement paranormal de sa confiance dans les anges de DIEU (GOD ANGELS OF TRUST), fige le sang, glace le cœur, paralyse le corps et diabolise les pensées sans dérouter les initiés déjà diabolisés, mais en insufflant toujours un vent de fraîcheur auquel quelques libertés récréatives et créatives s’invitent à réveiller les démons (« Devils are Awake ») des souterrains de la mémoire. Alors ceux-ci arrosent de leurs premières flèches noires torrides la musique de VOLBEAT, avant de partir en croisade, à la conquête d’un être attelé d’un son riffé et lourd,  (« By A Monster’s Hand ») à faire rougir d’envie les FOUR HORSEMEN (METALLICA), dont la fausse piste d’un refrain marqué, finalement absent fraternise avec nos désirs de surprises.

Mais la particularité de VOLBEAT est de chasser aussi là où son unicité est la plus prégnante avec un « In The Barn Of The Goat Giving Birth To Satan’s Spawn In A Dying World Of Doom », baptisé du rythme du désinvolte et furieux JOHNNY CASH et qui possède infiniment (avec ses quelques légères cassures NEW WAVE OF BRITISH HEAVY METAL à la IRON MAIDEN), pourtant sans l’accroche encore de refrain, toujours bien pesant (HEAVY), jusqu’à l’arrivée attendue extatique des mots de cette longue et ironique phrase qui lui sert de nomination.

Une progéniture de SATAN, née physiquement dans l’étable de la chèvre, est matérialisée spirituellement dans les songes visiteuses de cette nuit peu commune où VOLBEAT est traversé notablement, de part en part, par un ASINHELL nouvellement sorti de terre (le nouveau projet DEATH METAL de MICHAEL POULSEN). Ainsi VOLBEAT revigoré, GOD OF ANGELS TRUST brille par son sens aigu et généreux du riffing, sur l’ensemble de son œuvre. Comme l’atteste « Enlightening The Disorder », la rythmique féroce s’offrant aux bras morbides d’une atmosphère menaçante, en phase avec la thématique de ses lyriques (la suite comptée de l’histoire perverse du tueur en série introduit dans « By A Monster’s Hand »).

Le mal narcissique se lache, prit à son propre jeu, se surprenant à swinguer comme un dératé, possiblement avec passion, sur des enjeux lourds de sens avec un « Better Be Fueled Than Tamed » relayé par quelques notes timides approchant le BLACK METAL et rompu subtilement par un pont aux couleurs THRASH METAL OLDSHOOL (SLAYER). Et Même si VOLBEAT jouit au possible à ne suivre aucun dictat, il sait aussi céder à ses meilleures prérogatives, de celles aux accents les plus formatés du style qu’il a crée, mais qui sont tout autant attendues par ses disciples. Qu’elles soient mélodiques à souhait (« Acid Rain »,« Time Will Heal »), mélancoliques, avec la pseudo ballade « Loney Fields » aux échos vintage 70’s (la caisse de résonance des guitares), qui se pare brièvement d’un étrange pas horrifique, sensiblement désuet, façon BO des maîtres du genre du fantastique (l’ambiance des vieux chefs-d’œuvre de JOHN CARPENTER s’y installe). Ainsi, VOLBEAT déployant toute sa panoplie stylistique sur un « Demonic Depression » très enlevé.

La nuit terminée GOD OF ANGELS TRUST continu à faire son chemin de croix dans les esprits avec le ton de l’espièglerie, par sa compétence outrageusement addictive, sur chaque instant, avec stupéfaction. Alors, au petit matin, le DIABLE habillé en Prada, repart, gaiement, paradant avec coquetterie dans vos oreilles avec un GOD OF ANGELS TRUST, qui finalement n’a pas son pareil….

SI LA NUIT EST SATAN, SI LA LUMIERE EST DIEU, A LA TOMBEE DU JOUR, DIEU N’EST PLUS QU’UNE ANECDOTE. MAMCOLM DE CHAZAL.