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Live report du concert de Pantera à Paris le 15 février

Pantera

Suite à sa reformation controversée en 2022, PANTERA n’a foulé le sol européen que pour quelques dates de festival en 2023.

Une vraie tournée européenne en salle, et en tête d’affiche, était donc très attendue par les fans tant la résurrection du groupe a fait couler beaucoup d’encre.

En effet la joie de revoir les « Cowboys de l’Enfer » en live, se partage avec le malaise de les voir amputés de deux de ses membres fondateurs emblématiques, aujourd’hui disparus.

En l’occurrence les frères Abott : Dimebag Darrel (guitare) et Vinnie Paul (batterie), décédés respectivement en 2004 et 2018.

Ce dernier, fâché à mort avec Phil Anselmo à qui il imputait la responsabilité de l’assassinat de son guitariste de frère, avait toujours refusé une remise sur les rails du groupe, pourtant plusieurs fois évoquée, avec Zakk Wylde à la guitare, grand ami de feu Dimebag.

Situation finalement possible aujourd’hui, suite au décès du batteur, avec Zakk Wylde à la guitare ( Black Label Society, Ozzy Osbourne) et Charlie Benante (Anthrax) derrière les futs.

Phil Anselmo au chant et Rex Brown à la basse étant les derniers membres originaux du groupe et les garants de son héritage.

Alors vrai hommage de qualité à la mémoire des frères Abott et à la légende du groupe Texan, ou machine à faire du cash sur le dos des morts ?

Réponse en cette soirée du 15 février 2025, dans la magnifique salle flambant neuve de l’ADIDAS ARENA de Paris, où le combo fait une halte, lors de sa tournée européenne hivernale, accompagné de King Parrot et Power Trip en ouverture.

Le public, de tous les âges, a répondu présent en masse, le concert étant quasiment complet malgré le prix prohibitif des places et la controverse entourant le groupe.

Les hostilités musicales commencent avec les australien de KING PARROT, première des deux formations à ouvrir la soirée.

Ambiance « white trash » et Grindcore/Punk pour une prestation de qualité, énergique et chaotique mais à la limite du supportable, tant le son est mauvais et la musique inaudible.

Phil Anselmo, grand amateur de métal extrême, présent sur le côté de la scène, applaudit entre chaque morceau et ne perd pas une miette du show de ses poulains. En effet KING PARROT est signé sur Housecore Records, son label.

C’est au tour des Texans de POWER TRIP de fouler les planches de l’ADIDAS ARENA avec un Thrash Metal/Punk Harcore qui a le mérite de chauffer à blanc le public parisien tant le groupe est solide et transmet une énergie communicative.

La prestation est de haute volée, avec des morceaux efficaces et puissants, des musiciens rodés et bien en place qui savent tenir une scène.  La bonne surprise de la soirée avant le plat principal.

Un immense rideau, avec le logo rouge de la formation sur fond noir, se déploie à l’avant de la scène et annonce l’arrivée imminente des Texans, après un habituel changement de plateau.

La salle se retrouve soudainement plongée dans le noir et les écrans géants, placés sur chaque côté, diffusent une vidéo des faits d’armes backstage du quartet, tirés de leurs VHS cultes « Vulgar videos ».

Les images, hilarantes, diffusées avec le morceau « Regular People » en bande sonore, permettent au public de se mettre dans l’ambiance avec nostalgie.

Les silhouettes, en ombres chinoises, de Dimebag et Vinnie, ferment la vidéo.

Le rideau, nimbé de lights en forme de feuilles de cannabis, tombe enfin, et la magnifique scène se dévoile sur un « New level » et un « Mouth for war » puissants et jouissifs, extraits de l’album « Vulgar Display of Power ».

La scénographie est superbe avec deux énormes représentations de serpents à sonnettes, tirés de l’opus « The great southern trendkill », supportant le logo du groupe CFH (Cowboys From Hell)  encadrant l’estrade de la batterie.

L’instrument est orné, sur chacune de ses deux grosses caisses, du visage de Vinnie et Dime. Des jets de flammes viennent ponctuellement lécher l’arrière et les côtés de la scène selon les morceaux.

Un écran géant surplombant les musiciens, au centre, permet de renforcer l’immersion du public, avec des images animées tirés de l’univers de chaque ère discographique de la bande.

Les deux écrans latéraux, font profiter aux spectateurs les plus éloignés de la scène, des superbes images filmées du concert.

Le tout est baigné de superbes lumières chaleureuses très 90’s, achevant de nous immerger dans l’univers scénique de la grande époque.

« Strenght Beyond Strengh, » Becoming », et « I’m Broken » nous entrainent ensuite dans l’univers de « Far Beyond Driven » et sa haute dose de violence. Le son de cette première partie de set manque un peu de punch mais il s’améliorera rapidement pendant le concert.

L’ambiance est très bonne et le public parisien, ravi, ne se ménage pas dans la fosse.

Phil Anselmo, affuté et charismatique, impérial, tel un roc au milieu de la scène, interprète les différents titres avec application, vigueur et une émotion palpable. C’est très propre vocalement et le bougre a du énormément travailler pour retrouver un tel niveau au chant.

Rex Brown, à sa droite, amaigri mais solide sur ses appuis, fait vrombir sa basse en arpentant la scène.

Zakk Wylde, affublé d’une veste aux couleurs des frères Abott, est plus discret et concentré qu’à l’accoutumée. Le grand blond remplace Dimebag avec talent, même si, conservant sa patte caractéristique, il est loin d’avoir le groove et la lourdeur de son ami dont il arbore le design des guitares. Son interprétation de certains solos emblématiques, par exemple peut déconcerter le puriste, on y reviendra.

Charlie Benante,  derrière l’impressionnant kit de batterie de Vinnie Paul est bluffant. Son jeu, quasiment à l’identique de ce dernier, ne souffre aucune approximation pour un rendu parfait et digne de la puissance de son prédécesseur.

Le concert se poursuit avec un premier extrait de « The great southern trendkill » , le vociférant « Suicide Note part 2 » suivi de « 5 minutes alone », un des hymnes massu de « Far Beyond Driven ». Tout comme sur « I’m broken » précédemment, le rendu et l’impact de la chanson est ici décevant, tant le manque de lourdeur et de mordant des riffs de Zakk se fait ressentir et souffre de la comparaison avec Dimebag. L’interprétation des solos sur ces deux morceaux, trop personnelle, déçoit et est à des années-lumière du génie des originaux.

« This love » arrive ensuite dans une version magnifiquement chantée par Phil, et, cette fois, avec un solo de guitare superbement interprété, qui fait honneur à la légende.

Arrive le grand moment d’émotion de la soirée avec la superbe « Flood » une des chansons les plus poignantes et personnelles de « The Great southern trendkill ».

Jouée avec pudeur et recueillement, sur fond d’images de Dimebag Darrell et Vinnie Paul qui se succèdent sur les trois écrans géants, ce morceau, point d’orgue du concert, est bouleversant.

Pour ceux qui doutaient encore de la sincérité de l’hommage aux frères Abbot de ce PANTERA nouvelle mouture, les voilà convaincus.

L’ascenseur émotionnel continu avec l’hymne du groupe, « Walk », qui est déjà un évènement en soi, mais qui ce soir bénéficie d’un invité très spécial.

Bruce Dickinson, célèbre chanteur de Iron Maiden, parisien de fraiche date, monte en effet sur scène en manteau noir, bonnet vissé sur la tête et grand sourire aux lèvres, pour une interprétation inédite et explosive du morceau avec les Texans.

La surprise est de taille et la salle rugie de plaisir face à la rencontre inattendue de ces titans du Metal, aux univers tellement différents.

A peine le temps de reprendre son souffle qu’un medley pachydermique de « Domination » et Hollow » nous écrase les cervicales avant le classique « Cowboys from Hell » qui clôt la première partie du concert avec panache.

Vient déjà le moment du rappel avec une courte reprise de « Mississippi Queen » de MOUTAIN qui précède un « Fuckin Hostile » brutal et efficace, malgré un Anselmo un peu à la peine.

Petit bonus très sympathique avec « Yesterday don’t mean shit » tiré de leur ultime album « Reinventing the Steel ». Habituellement boudé sur les précédentes tournées du groupe et jouée spécialement pour la date parisienne, ce brûlot particulièrement efficace, conclut le show de la meilleure des façons.

Le groupe, Phil Anselmo en tête, reste longuement sur scène pour saluer le public qui le lui rend bien, après cette superbe soirée chargée en émotions.

Malgré la cruelle absence de Dimebag Darrel et Vinnie Paul, le concert tout entier s’est fait sous leur patronage, tant leur présence était palpable à tous les instants.

Avec une prestation énorme et un répertoire remarquablement revisité et interprété de façon générale, rehaussé par des décors et une ambiance qui restitue l’ambiance de ses shows d’antan, la reformation du quator tient très bien la route et rend un hommage sincère à ses fans, à ses membres défunts et à son héritage, de la plus belle des manières.

 

Retrouvez notre article à propos de la reformation du groupe : https://loudtv.net/breaking-news-pantera-se-reforme-pour-une-tournee-en-2023/

Retrouvez le groupe sur sa page facebook : https://www.facebook.com/Pantera

 

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