Quelques années après le très bon Hello Karma, Psykup nous revient (enfin) avec The Joke Of Tomorrow, en référence à Wells. Que les quelques mots suivants puissent témoigner du plaisir que m’a procuré ce nouvel opus…
PSYKUP : PAR LE POUVOIR DE L’AUTRUCHE
Je sais pas vous mais, perso, je n’ai jamais trouvé les autruches très attrayantes. Franchement : qui a déjà mis un Doduo ou un Dodrio dans sa team finale pour aller défier le Conseil 4 et le maitre de la Ligue ? Personne. (Amateurs de Pokémon bonjour). Eh bien Psykup me fait carrément changer d’avis sur les struthionidés (de rien pour le point culture volatile et pour votre prochaine victoire au Scrabble) !
Originaire de Toulouse, Psykup n’est pas vraiment un petit nouveau dans le paysage metal français. Formé en 1995, le premier album du groupe, Le Temps de la Réflexion, est en effet sorti en 2002 et… en fouillant mes archives, je me suis aperçue que je les avais vus en concert en 2005 avec Gojira (et bim, 20 ans dans la face).
https://loudtv.net/psykup-les-details-du-nouvel-album-the-joke-of-tomorrow/
En parlant de concerts, j’ai toujours trouvé que Psykup était clairement sous-côté en live (et vraiment, si vous ne les avez jamais vus, vous ratez un truc). Avec The Joke Of Tomorrow, je peux maintenant dire qu’ils sont tout simplement sous-côtés – à l’instar d’Hypno5e* !
(* Charles, n’oublie pas de me donner mes 50 euros pour avoir mentionné Hypno5e dans ma chronique.)
THE JOKE OF TOMORROW : MA PREMIERE PETITE CLAQUE DE 2025
Sorti via le label Verycords, The Joke Of Tomorrow est le 6ème opus studio du groupe. D’une manière assez générale, et sans trop faire de suspense, je peux vous dire que Psykup réussit un petit exploit que peu de groupes arrivent à réaliser en 2025 : mettre de l’âme dans sa musique.
Si vous lisez mes chroniques (si non, tant pis pour vous), vous savez qu’aujourd’hui, en dépit de tout le travail indéniable que fournissent les artistes, notamment issus de la scène metal, je trouve que beaucoup de choses se ressemblent ou sont parfois même un peu insipides.
The Joke Of Tomorrow propose un concentré de dynamisme musical et vocal et une variété sonore qui, sans jamais compromettre l’identité Psykup, est d’une cohérence sans nom. A l’écoute de certaines chansons (notamment Bigger Than Life), je m’attendais pourtant à perdre en lisibilité et à passer un peu trop du coq à l’âne (oui, il y a encore des gens qui utilisent cette expression aujourd’hui. Et non, l’expression c’est pas du « Coca Light » comme le pensent les jeunes).
Sur le fond, l’album m’a clairement inspirée une revanche horroresque d’outsiders ; vous savez, les plus faibles qui explosent à force d’être poussés à bout, qui pètent un câble et qui déraillent… Les titres (par exemple Losers Only ou Rise and Fall and…) et les paroles rangent vraiment l’opus du côté des plus faibles, mais, l’intensité musicale et l’esthétique laissent à penser que c’est le moment pour eux de prendre le contrôle. Bon, je surinterprète peut-être mais la musique n’est-elle pas faite pour être appropriée par ses auditeurs ?
Sur la forme, j’ai adoré l’ambiance glauque et triturée, voire un peu gloomy, sur la plupart des chansons, allant de l’horror movie au grotesque. Bref, si vous aimez Carrie au bal du diable (celui de 1976 hein) ou certaines saisons d’American Horror Story (pas toutes, il y en a des vraiment nazes), vous allez adorer The Joke Of Tomorrow (et même si vous n’aimez pas tout ça d’ailleurs).
Du point de vue vocal, je suis personnellement très fan de l’enchevêtrement des voix qui casse la monotonie et donne encore plus envie de voir l’album défendu en live (oui : la police vocale aime voir si les artistes chantent tout pareil que sur l’album. Mais pas de pression les gars…)
Plus sérieusement, l’étendue de la palette vocale de Matthieu et Julien est une fois de plus démontrée sur la plupart des chansons, avec quelques envolées lyriques qui ne sont pas sans rappeler Axl Rose (je vous vois venir mais, venant de ma part, c’est un compliment) ou Steven Tyler, sur Same Player par exemple.
Du point de vue musical, The Joke Of Tomorrow a tout ce qu’il faut là où il faut (à défaut de pouvoir le dire d’un homme…) Dans cette lignée, l’album ravira également les oreilles des auditeurs les moins aguerris au metal extrême : malgré son intensité, il n’est pas fatiguant à l’issue de l’écoute, là où certains albums nous épuisent.
OVERVIEW DES TITRES QUE J’AI LE PLUS ADORÉS
L’excellent I Will Let You Down, échantillon offert par le groupe avant la sortie de l’album, donne le ton, avec son énergie et sa détermination. Le titre, à l’ambiance et au clip un peu malaisants, témoigne exactement de mon interprétation de l’album.
J’ai aussi adoré Same Player qui, à la différence des autres chansons, a un petit côté jazzy et prog’ qui n’est pas sans rappeler Rush ou Mr Bungle. Pour une grosse geek comme moi, les petites touches retro gaming sont très cool, sans faire caricature.
Comme je le disais, Bigger Than Life a un démarrage surprenant mais s’inscrit parfaitement dans The Joke Of Tomorrow. Le titre a un côté limite comédie musicale psyché (qui pourrait parfaitement mettre en scène Bob de la série Twin Peaks). Cette chanson fait complètement écho au génie de Primus et de Les Claypool (on veut pas mettre la pression à Julian), tinté d’un vieux prog’ à la YYZ de Rush, le tout dans une ambiance épouvante à la Notre Dame (je parle bien du groupe de metal suédois hein…)
L’album finit parfaitement avec la cerise sur le gâteau, le titre The Joke Of Tomorrow, qui se veut être une excellente fin posée, sereine et qui permet de se recentrer après tant d’énergie dépensée et d’émotions vécues. Bref, vous l’aurez compris, ce titre, c’est un peu comme quand on finit une session de sexe intense par un câlin des plus doux : c’est nécessaire.
L’AUTRUCHE CORE (ET PSYKUP) A DE BEAUX JOURS DEVANT LUI
Bon, si mon avis dithyrambique** sur The Joke Of Tomorrow ne vous donne pas envie d’aller y jeter une oreille, je ne sais pas ce qu’il vaut faut de plus ! Psykup me met ainsi ma première petite claque de 2025, en espérant pouvoir le groupe défendre l’album en live.
(** Cette chronique a été réalisée sans soudoiement de la part du groupe, mais avec une petite correction orthographique de Julien, que je remercie encore.)
Line-up PSYKUP
Julien CASSARINO – Chant, Guitare
Matthieu ROMARIN – Chant
Brice SANSONETTO – Batterie
Julian GRETZ – Basse
Victor MINOIS – Guitare
Site internet : https://www.psykup.net/
